Yehvann Diouf (Reims) : "On avait la qualité pour se maintenir" | OneFootball

Battu par Metz, le Stade de Reims retourne en Ligue 2. Capitaine, Yehvann Diouf est l'un des seuls à avoir pris la parole après la rencontre.

Il est l’un des seuls à avoir parlé. Après la relégation du Stade de Reims en Ligue 2, Yehvann Diouf s’est présenté devant la presse. Face aux micros, le gardien champenois, capitaine d’un soir tragique, n’a éludé aucune question. Dans ses mots, une lucidité glaçante, une colère rentrée et surtout une immense détresse. Car cette défaite contre Metz (1-3 a.p.), synonyme de descente après une saison cauchemardesque, ne doit rien au hasard. "C’est à l’image de notre saison. On n’a pas su tenir un score, pas su répondre quand on était menés. Et pourtant, on était à la maison, avec notre public." Son ton est posé, presque résigné. Pourtant, chaque phrase semble peser une tonne.

Les départs pas une excuse

Le portier de 25 ans, irréprochable cette saison et auteur de nombreuses prestations de haut niveau, n’a pas cherché d’excuse. Ni pour lui, ni pour le club. "On a été inefficaces, on a pris trop de buts, on n’a pas su marquer. Les chiffres parlent d’eux-mêmes." Le départ en janvier de cadres comme Agbadou et Munetsi a-t-il pesé ? Diouf le reconnaît : "Ils brillent aujourd’hui en Premier League. Forcément, ça nous a affaiblis. Mais je pensais qu’on avait quand même la qualité pour se maintenir. Il faut croire que non."

Au-delà du sportif, c’est le choc humain qui transparaît. Diouf pense aux salariés, aux supporters, "à ceux qui ont fait tous les déplacements, parfois en famille", à ceux qui vont perdre leur emploi. Il ne cache pas son désarroi : "Je suis dégoûté pour eux. Pour nous tous." Alors que la direction du club reste silencieuse – aucune déclaration du président Caillot ou du coach Samba Diawara après le match – Diouf, lui, prend ses responsabilités. Sur son avenir personnel, il ne s’avance pas. "Je suis sous contrat jusqu’en 2027. Mon fils est inscrit à l’école ici. Pour l’instant, je suis là." Dans les tribunes, la colère a explosé : chants hostiles, sièges arrachés, pelouse envahie. Diouf comprend. Il ne se cache pas. "On s’est mis dans cette situation nous-mêmes. On ne va pas chercher d’excuses." Capitaine malgré lui d’un navire qui coule, Diouf a au moins sauvé l’honneur.

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