Ajaccio : l'ACA porte plainte contre Arnau Baqué Roig, son ex-repreneur | OneFootball

L’AC Ajaccio a déposé plainte ce vendredi contre Arnau Baqué Roig, l’avocat catalan qui devait reprendre le club. La direction lui reproche de graves manipulations, dont la rédaction d’un faux document engageant une dépense de 125 000 euros.

Le feuilleton de l’été à Ajaccio connaît un nouveau rebondissement judiciaire. Ce vendredi 25 juillet, d'après Ici, l’AC Ajaccio et son directeur général Franck Leloup ont officiellement déposé plainte contre Arnau Baqué Roig, présenté ces derniers mois comme le potentiel repreneur du club corse. L’avocat catalan est visé pour "faux et usage de faux, tentative d’escroquerie et tentative d’extorsion", selon les termes de l’action menée par Me Camille Romani, conseil du club. Le point de départ de l’affaire concerne un document, que Baqué Roig aurait lui-même rédigé, engageant le club à verser 125 000 euros à un intermédiaire dans le cadre du transfert de Tim Jabol-Folcarelli vers Trabzonspor. Or, selon l’ACA, ce courrier portait une fausse signature de Franck Leloup, sans que ce dernier n’en ait eu connaissance. "Arnau Baqué Roig n’avait aucune fonction officielle au sein du club, il ne pouvait en aucun cas engager une dépense de cette nature", dénonce Me Romani.

Des pressions et une tentative d’intimidation présumée

Le transfert de Jabol-Folcarelli vers le club turc s’était conclu pour un montant global de 950 000 euros. La première tranche (450 000 €) a été réglée, tandis que le solde (475 000 €) est attendu pour juin 2025. L’apparition d’un intermédiaire réclamant une commission, soutenu par un document supposément signé par la direction corse, a donc immédiatement alerté le club. Les accusations ne s’arrêtent pas à ce faux document. L’ACA soupçonne également Arnau Baqué Roig d’avoir tenté d’influencer les décisions internes en recourant à des menaces. D’après la plainte, l’Espagnol aurait déclaré que l’intermédiaire Emrah Kirdemir Simsek – présenté comme destinataire de la commission – appartenait à la mafia turque et représentait "l’homme le plus dangereux du pays". Un argument qu’il aurait utilisé pour inciter les dirigeants à effectuer le versement. "Cette manœuvre est d’une gravité extrême", estime l’avocat du club. "Non seulement il s’agit d’une imitation de signature, mais en plus on tente d’obtenir de l’argent en jouant sur la peur."

Toujours selon les éléments de la plainte, Baqué Roig aurait également réclamé à plusieurs reprises une somme de 382 000 euros, présentée comme une garantie bancaire préalable à une prise de contrôle du club. Aucun de ces fonds n’a été versé, ni à l’intermédiaire, ni à l’avocat catalan. Aujourd’hui, les relations sont définitivement rompues entre les dirigeants ajacciens et celui qui se présentait encore il y a peu comme leur futur partenaire. L’ACA, relégué administrativement en National par la DNCG, reste à la recherche d’un plan de sauvetage financier. Le projet porté par Arnau Baqué Roig, désormais enterré, aura au contraire accentué la défiance et mis en lumière la fragilité du club dans cette période critique.

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