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·4 Juli 2025
Amiens SC : « On va souffrir, mais je pense que c’était nécessaire », Bernard Joannin annonce la couleur

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·4 Juli 2025
Très discret depuis l’ouverture du marché des transferts, avec simplement les recrutements à moindre coût de Teddy Averlant et Coleen Louis, l’Amiens SC applique avec inflexibilité une véritable politique de rigueur. Une stratégie assumée par Bernard Joannin. Explications.
Après avoir offert de très gros salaires depuis sa rétrogradation en Ligue 2, que ce soit pour Adama Diakhaby, Sébastien Corchia, Amadou Ciss, Abdourahmane Barry, Gaël Kakuta, Louis Mafouta, Antoine Leautey ou encore Nicholas Opoku, l’Amiens SC a décidé de très sérieusement réduire la voilure depuis un an et demi. Et comme révélé au printemps dernier, le club picard a même opté pour un salary cap qui explique en partie le départ de Sébastien Corchia et potentiellement celui de Régis Gurtner, annoncé avec insistance en Ligue 1.
Parmi les plus grosses rémunérations du club aujourd’hui, Louis Mafouta et Antoine Leautey se retrouvent ainsi sur la case départ du Monopoly grandeur nature qu’est devenu l’Amiens SC. « Nos recettes classiques ne suffisent pas à faire face à nos dépenses. L’ensemble des clubs a pris des dispositions de manière à réduire leurs dépenses. Et une des plus grosses charges, c’est la masse salariale, affirme Bernard Joannin dans les colonnes de l’Equipe. L’économie du football est en plein désarroi. »
La faute à des recettes toujours plus faibles et ô combien incertaines ces dernières années. La résultante des décisions prises par les dirigeants de la Ligue de football professionnel (LFP), au premier rang desquels on retrouve Vincent Labrune, qui a toujours pu compter sur le soutien de Bernard Joannin. Même quand la majorité des présidents de Ligue 2 souhaitait du changement en septembre dernier. En attendant, « la majorité des clubs de Ligue 2 ont un compte d’exploitation négatif », reconnaît Joannin.
Hugo Pfeiffer/Icon Sport
Des dérives étaient arrivées, des salaires qui ne correspondaient plus au niveau de la Ligue 2. Bernard Joannin, président de l’Amiens SC
Mais plutôt que de se lamenter sur son sort, Bernard Joannin préfère y voir une opportunité de réguler un marché qui avait perdu tout sens des réalités. « Je suis agréablement surpris parce que les agents comprennent cette situation. Mais prenez un joueur qui gagne 12 000, qui va faire des crédits en pensant que ce montant est éternel, malheureusement, ça ne l’est pas. […] C’est plutôt une bonne chose : c’est un traitement de cheval, on va souffrir, mais je pense que c’était nécessaire, parce que des dérives étaient arrivées, des salaires qui ne correspondaient plus au niveau de la Ligue 2. »
En attendant, certains joueurs acceptent ainsi d’aller jouer plus bas, à l’instar de Sébastien Corchia, pour conserver un certain niveau de rémunération. Telle est la nouvelle réalité du football professionnel français, à laquelle l’Amiens SC n’échappe absolument pas. Tout ça en ayant pourtant pour plus de 70 millions d’euros en cinq ans.
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport