Peuple-Vert.fr
·22 Oktober 2025
ASSE : pourquoi le projet Kilmer peine à décoller

In partnership with
Yahoo sportsPeuple-Vert.fr
·22 Oktober 2025
Arrivés à la tête de l’ASSE en juin 2025, les dirigeants de Kilmer Sports Ventures avaient promis une nouvelle ère pour le club. Seize mois plus tard, le premier bilan laisse un goût mitigé : si certains signaux d’amélioration existent, les chiffres traduisent une équipe encore fragile et en quête d’équilibre.
L’arrivée du groupe Kilmer à la tête de l’ASSE avait suscité beaucoup d’attentes. Professionnalisation, attractivité retrouvée et ambition sportive : le discours du nouvel actionnaire principal avait de quoi séduire un public stéphanois en manque de perspectives.
Mais après 45 matchs sous leur direction, le constat reste contrasté. Les Verts affichent 14 victoires, 8 nuls et 22 défaites, soit 50 points sur 135 possibles (1,11 point par match).
Si l’on note une certaine volonté de renouveler le style de jeu et d’insuffler une culture plus moderne, la transition n’a pas encore porté ses fruits. L’équipe peine à trouver la bonne formule entre jeunes talents prometteurs et joueurs d’expérience.
Le point noir reste la défense, particulièrement vulnérable depuis l’été 2025 : 94 buts encaissés, soit plus de deux par match, un ratio bien trop élevé pour espérer viser plus haut. À l’inverse, l’attaque stéphanoise fait preuve d’un léger mieux, avec 60 buts inscrits depuis la prise de pouvoir du groupe canadien.
C’est en Ligue 1 que les faiblesses de l’équipe ont été les plus flagrantes. En 35 matchs disputés, Saint-Étienne n’a pris que 30 points sur 105 possibles, avec 8 victoires, 6 nuls et 20 défaites. Les chiffres traduisent les difficultés rencontrées face à des adversaires plus expérimentés : 81 buts encaissés, 39 marqués, et une moyenne de 2,31 buts concédés par match.
Les Verts ont souvent manqué de constance dans leurs performances. Incapables d’enchaîner les bons résultats, ils ont souffert d’un manque de confiance et d’automatismes.
Le manque de connaissance du réel niveau de la ligue 1 et la gestion d’un effectif pléthorique – 35 joueurs utilisés en Ligue 1 – n’ont pas aidé à construire un cadre solide. L’intention de faire tourner et de tester plusieurs profils, compréhensible pour une direction en phase d’évaluation, s’est parfois retournée contre le groupe.
Reléguée en Ligue 2, l’équipe semble toutefois avoir retrouvé un peu d’allant. En 10 matchs, Saint-Étienne affiche un bilan plus encourageant : 6 victoires, 2 nuls et 2 défaites, soit 2 points par match en moyenne.Le jeu s’est stabilisé, la défense a montré un peu plus de rigueur (13 buts encaissés seulement), et l’efficacité offensive a progressé (21 buts marqués, soit 2,1 par match).Ces performances laissent entrevoir une base de travail plus solide pour la suite du projet. Certains jeunes, comme ceux issus du centre de formation, commencent à s’imposer. L’encadrement sportif semble avoir trouvé un équilibre entre pressing et gestion du tempo.
Cependant, le collectif doit encore gagner en régularité et en maturité. Si les progrès sont visibles, le défi sera de maintenir ce niveau de performance sur la durée pour espérer un retour crédible en Ligue 1.
Autre indicateur révélateur : la discipline. En 45 matchs, l’ASSE version Kilmer a récolté 93 cartons jaunes et 6 rouges. Une agressivité parfois mal maîtrisée, qui coûte cher dans les moments clés à l'image du carton rouge de Maxime Bernauer contre Guingamp (2-3).
Cette statistique traduit un manque de sérénité et de concentration que la direction devra corriger. De même, la rotation de 44 joueurs depuis juin 2025 souligne une recherche d’équilibre toujours en cours, mais aussi un changement structurel en cours de mutation.
Kilmer a hérité d’un club complexe, chargé d’histoire et d’émotion, où chaque décision est scrutée par un public exigeant. Le défi de conjuguer modernisation et respect de l’identité stéphanoise reste immense.
Le bilan des premiers mois de Kilmer à la tête de l’ASSE n’est donc ni totalement noir, ni rassurant. Les intentions sont louables, mais la traduction sportive peine encore à convaincre.
Les dirigeants devront désormais capitaliser sur les progrès observés en Ligue 2 pour construire une équipe cohérente, capable de performer sur la durée. L’objectif à moyen terme reste clair : retrouver la Ligue 1 avec une identité de jeu affirmée et une structure plus stable.
L’AS Saint-Étienne, malgré ses difficultés, conserve un potentiel fort. À Kilmer, désormais, de transformer cette transition laborieuse en véritable projet de reconstruction.
Langsung
Langsung