Peuple-Vert.fr
·20 Oktober 2025
"Avec la DATA, l'ASSE a déjà encaissé 90 buts en 15 mois"

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Patrick Guillou a livré une chronique sans concession après la défaite de l’ASSE face au Mans (2-3) pour le Progrès. L’ancien défenseur stéphanois dépeint un club en pleine mutation managériale, où la communication semble désormais primer sur le jeu.
La trêve internationale devait permettre à Saint-Étienne de respirer un peu. Elle s’est transformée en vitrine de communication. Huss Fahmy, le “Head of Sports” de l’ASSE, en a profité pour sortir de l’ombre et multiplier les interventions publiques. Un exercice que Patrick Guillou, dans sa dernière chronique, résume d’une phrase mordante : « Comment meubler une trêve internationale ? Rien de plus simple. Une belle opération de communication. »
Fahmy, costume ajusté et discours calibré, évoque projet, structuration, “open space” et “culture du progrès”. Des mots venus du monde de l’entreprise, loin des terrains boueux de Ligue 2. Pour Guillou, l’Anglais savoure enfin son heure de gloire, jouant au manager à la manière d’Arsenal ou de Milan. « Son discours est huilé comme une chaîne de vélo chez Ineos », ironise-t-il.
Autrefois éminence grise, Huss Fahmy parle désormais comme un financier : le joueur devient un actif, l’entraîneur un levier, le club une start-up. Le tout, sous couvert de développement personnel et de “nouvelles énergies”. Le problème ? Tout semble se structurer dans les bureaux plus que sur le rectangle vert.
La défaite face au promu manceau est venue rappeler que les PowerPoint ne gagnent pas les matchs. Moins de 24 heures ont suffi pour voir Le Mans, plus affûté, plus fluide, tourner autour d’une équipe stéphanoise sans repères.
Guillou sort alors la “palette du football fiction” : « Et si Davitashvili avait marqué après 47 secondes ? Et si Miladinovic avait égalisé ? Et si l’arbitre avait été plus inspiré ? » Mais les “si” n’effacent pas les trois buts encaissés, symboles d’un système défaillant. Une touche mal défendue, un penalty évitable, un troisième but caricatural : les Verts ont offert le scénario parfait pour un consultant acerbe.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : 90 buts encaissés en 15 mois. Le constat est accablant. Pour Guillou, le recrutement futur devra cocher d’autres cases : « intelligence de jeu, sens du placement et investissement personnel ». En clair, remettre du football là où l’on parle désormais stratégie et performance.
Au-delà du résultat, c’est toute l’identité de l’ASSE que Guillou interroge. Le club du peuple, celui des tribunes vibrantes et du Chaudron incandescent, donne aujourd’hui l’image d’une entreprise aseptisée. « Pour les romantiques, ce club doit sentir la passion, le cœur et le jeu », rappelle-t-il.
La “start-up verte” qu’on nous promet doit encore prouver qu’elle n’oublie pas ses racines. Saint-Étienne ne se gère pas comme un fonds d’investissement, mais comme un patrimoine vivant, forgé par la ferveur populaire. Patrick Guillou conclut avec une ironie mordante : « Pour Monsieur Huss à la tête du PSG de la Ligue 2, il faut vite changer de braquet. Sinon, le prochain titre pourrait être : Fahmy et dix de der. »
Un avertissement plus qu’une pique : si l’ASSE veut retrouver son âme, il faudra redescendre du PowerPoint et rejouer au football.
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