BOD-ASM : les tops, les flops | OneFootball

Petite forteresse au nord de la Norvège, elle déjà trop au nord, pluie glacée, vent capricieux, pelouse synthétique, le théâtre d’un grand traquenard en mer de Barents n’a pas joué la pièce que les connaisseurs attendaient. Car oui, ceux qui connaissent et aiment le ballon savaient que l’ASM affrontait hier une équipe qui, sur 50 confrontations européennes à domicile, n’avait jusqu’alors, était défaite que quatre fois. Des joueurs qui se connaissent par coeur, un modèle de bloc, des mouvements parfaitement huilés, le jeu de Bodo est admirable, un pur concentré de satisfaction collective qui vous tend, vous pousse, vous use pour vous vaincre. Mais l’ASM, elle admirablement concentrée, a déjoué la trappe norvégienne hier soir et vaincu (0-1, Balogun 43′). Une victoire acquise à la patte Pocognoli, une première en LDC cette saison qui nous permet d’entrevoir un chemin vers les barrages. « Clean sheet » de haute lutte en terre nordique… on relève les copies !

Les Tops

A.Golovin

Clairement le monégasque de la rencontre. Dans une opposition de style où les asémistes tiennent volontairement bas et les norvegiens développent dans notre camp, le russe a parfaitement trouvé son rythme, premièrement dans sa doublette axiale et plus haut ensuite après l’entrée de Cabral (63′). Le tsar a multiplié les touches, son besoin organique, pour trouver les bonnes zones de prise et de distribution. Physiquement sa prestation fut colossale, constamment soucieux du bon repli, de la coupure des trajectoires de passe par un bon positionnement défensif et du pressing au porteur. Il sera toujours plus à la peine face à une densité statique dans sa zone mais face à un bloc aussi haut et mobile, il a admirablement construit sa partie.

F.Balogun

La prime à celui par qui la victoire vient ! Certes l’américain a cafouillé hier soir, particulièrement en indive mais il a le parfait profil pour appréhender la particulière mécanique de notre nouveau technicien. Bloc plus bas signifie prise plus basse pour notre seule pointe mais avec bien d’avantage d’espace. Et Balogun les a très bien dévoré. Prises habiles de couloir quand la compression des lignes est maximale, propositions en pointe pure quand les transitions passent par les offensifs et hier soir, finisseur d’une frappe puissante sous la barre en position excentrée à la 43′ (0-1). Unique, précieux et heureux buteur pour trois points majeurs en terre hostile !

K.Ouattara

Il est le joueur totalement transformé par l’arrivée de notre technicien belge. Ce joueur que l’on avait quasi-exclusivement connu emprunté, hagard et malhabile apparaît désormais en parfait athlète de couloir qui abat un travail colossal. Juste sur l’homme, fort et précis dans ses interventions défensives, Ouattara est aussi celui par qui le danger vient, ouvrant toujours une voie à gauche (à la différence de la droite hier) de plus en plus naturellement trouvé excentré par ses partenaires sur quasi toutes les phases de transition offensive. Un rendement similaire de l’autre côté du terrain nous rendrait définitivement plus fort.

S.Pocognoli 

La prime aussi à celui qui a innové à l’ASM. Nous sommes encore loin d’affirmer que notre nouveau coach réussira, mais nous pouvons affirmer que ces préceptes ont été clairement appréhendés par nos joueurs. A ce stade l’ASM peut devenir une équipe insupportable à jouer, frustrante au dernier degré pour qui nous cherchera. Un bloc bas avec des sorties parcimonieuses de nos défensifs pour clôturer les zones libres et dangereuses, un ballon laissé volontairement à l’adversaire (64% à Bodo hier soir), un harcèlement en ère restreinte par coordination de plusieurs joueurs, un jeu de transition que l’on veut le plus direct possible pour offrir aux créateurs et finisseurs les conditions du danger. On retrouve, dans la fiche statistique de notre rencontre européenne, toutes les données clés qui ont fait la réussite du belge avec l’USG. Une réussite en LDC qui doit désormais trouver nettement son ancrage en L1 face à des dispositifs plus épineux pour lui à appréhender.

Les Flops

T.Minamino

L’écriture de cette rubrique devient systématiquement pénible à chaque fois que son nom doit apparaître, quasiment toujours au même registre : celui de ceux qui, encore, échouent. Toujours la même chose pour notre samouraï déprimant de cette médiocrité constante dont il nous accable trop souvent. Son entame fut mauvaise alors le reste à suivi, du déchet à toutes les échelles et une sortie logique à l’heure de jeu.

J.Teze

L’on finira par croire que son véritable poste est milieu, qu’il demeure définitivement plus à l’aise avec une adversité qui lui fait face et non dans un couloir avec l’obligation de surveiller son dos. Le néerlandais est apparu très en dessous hier de ce que notre coach exige, et exigera, d’un précieux piston. Aucune projection balle au pied, quelques centres mais exclusivement en départ arrêté. Techniquement, la conduite n’est pas sûre et la projection inexistante. S’il a pu compter sur la vigilance de sa dernière ligne, prompte à venir doubler sa couverture, il est apparu en difficulté aussi dans le registre défensif.

L’arbitrage

Damian Sylwestrzak, jeune arbitre polonais, inexpérimenté en LDC nous a livré une démonstration d’autoritarisme pour affirmer sa personnalité, qu’il ne se serait jamais permise contre une grosse écurie. L’ASM est le candidat idéal à ce type d’arbitrage totalement disproportionné ; un nom modeste en Europe, une équipe fair-play, des joueurs polis voire courtois (ce qui tristement ne nous aide pas). Une excellente base pour nous taper sur la tête tout le match. Des cartons jaune gratuits, des avantages sur lesquels on ne revient pas mais dont l’adversaire lui profitera ensuite dans une situation similaire, un refus de dialogue manifeste et une intervention de charcutier sur M.Biereth (80′) qui ne vaudra qu’un jaune à son auteur (Gundersen) avant que la VAR ne l’invite à coller sa tête devant une grande télé pour clairement lui ordonner d’abandonner cette surprenante clémence.

Photo by Oliver Nilsen/Icon Sport