Peuple-Vert.fr
·14 Juni 2025
Coupe de France : Sortir d'une situation chaotique !

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·14 Juni 2025
Dans un contexte de crise sur le marché audiovisuel sportif, la Fédération Française de Football (FFF) a pris la décision de repousser à l’automne le lancement de l’appel d’offres concernant les droits TV de la Coupe de France. Une mesure de précaution, face à un environnement économique incertain, pour éviter une nouvelle dévalorisation de l’épreuve nationale.
L’appel d’offres était initialement prévu pour la saison 2024-2025, alors que la FFF est encore sous contrat avec France Télévisions et beIN Sports jusqu’à la fin de la saison 2025-2026. Toutefois, les discussions avec les diffuseurs ont révélé une forme de désintérêt, voire de saturation du marché. France Télévisions est actuellement engagé dans le renouvellement des droits du Tournoi des Six Nations. BeIN Sports, de son côté, concentre ses ressources sur la gestion complexe de la Ligue 1, avec l’arrivée d’une nouvelle chaîne lancée par la LFP.
Dans ce contexte tendu, Philippe Diallo, président de la FFF, a officialisé le report de la consultation : « À l’automne, il y aura certainement une consultation sur les droits audiovisuels. J’espère que les diffuseurs seront sensibles à cette compétition » explique-t-il via des propos relayés par le journal L'Equipe.
Ce report est également dicté par les tendances du marché. En 2022, les droits de la Coupe de France étaient valorisés à 22 millions d’euros par an, grâce au duo France Télévisions - Eurosport. Lors du renouvellement suivant, ce montant s’est effondré à 12 millions d’euros annuels. Le risque d’un nouveau recul tarifaire, en l’absence de mise en concurrence significative, a pesé lourd dans la décision de la FFF.
Le dernier accord a été qualifié de « chaotique » en interne. Face à cette fragilité, la Fédération préfère attendre une fenêtre plus favorable pour garantir un minimum de recettes et éviter une nouvelle chute des revenus liés à sa compétition historique.
En attendant, la FFF mise sur le naming pour maintenir la dynamique économique autour de la Coupe de France. Le Crédit Agricole s’est engagé pour un partenariat de trois saisons, à hauteur de 10 millions d’euros. « On a franchi une étape grâce à ce partenariat, qui apporte une vraie revalorisation économique », a déclaré Philippe Diallo, qui voit dans ce contrat un levier temporaire pour stabiliser la valeur de l’épreuve.
Ce soutien financier, s’il ne remplace pas les revenus des droits télévisés, contribue néanmoins à maintenir la visibilité et la crédibilité de la Coupe de France auprès des partenaires et des clubs amateurs.
Malgré les débats qui ont pu émerger ces dernières années, la FFF n’envisage pas pour le moment de réforme structurelle de la Coupe de France. Son président l’a confirmé : « Pour l’instant, une réforme n’est pas du tout dans les chantiers. On va voir les résultats de l’appel d’offres. Après, je reste ouvert à d’éventuels ajustements, à condition de préserver l’ADN de la compétition. »
Cet ADN repose notamment sur l’accessibilité aux clubs amateurs, l’opposition symbolique aux clubs professionnels et le caractère populaire de l’épreuve. Une équation que la Fédération ne souhaite pas modifier, même dans un contexte économique plus contraint.
En attendant l’appel d’offres de l’automne, la FFF navigue dans un paysage audiovisuel particulièrement incertain. La mise en place de la chaîne Ligue 1 par la LFP, le retrait progressif de certains diffuseurs historiques, et les arbitrages budgétaires que doivent opérer les chaînes rendent toute négociation plus délicate.
Pour la Coupe de France, il faudra donc patienter encore quelques mois avant de connaître les contours de sa diffusion post-2026. Une période de transition délicate pour une compétition emblématique du football français.