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·7 Juni 2025
DNCG : À quoi faut-il attendre pour l'ASSE ?

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·7 Juni 2025
Fin de saison rime avec audition de la DNCG. Le gendarme du football français doit rendre son verdict sur la viabilité des budgets présentés par les clubs français pour la saison suivante. Avec la crise des droits TV, nombreux sont les clubs qui risquent leur peau. Et qu'en est-il de l'ASSE ?
"La DNCG, pour faire simple, c’est le gendarme financier du football français, rappelle Romain, rédacteur pour Peuple Vert, dans notre dernière vidéo Youtube. Chaque club, qu’il soit pro ou amateur, doit lui présenter son budget pour la saison à venir.
Elle joue un peu le rôle de garde-fou pour éviter les faillites en série dans le foot français. Les clubs doivent montrer ce qu’ils prévoient de dépenser, ce qu’ils pensent encaisser. Et la DNCG regarde si tout est cohérent. Ensuite, un point intermédiaire est organisé. Généralement vers novembre ou décembre, pour voir si tout se passe comme prévu depuis la première présentation de juin."
Cette année est particulière pour les clubs français. LA DNCG a demandé aux différentes formations de présenter leur budget prévisionnel sans prendre en compte les revenus audiovisuels. L'opacité sur le futur de la diffusion de la Ligue 1 oblige…
"Cette année, ce passage devant la DNCG prend une tournure un peu particulière, à cause de la crise des droits TV. Avec l’explosion de l’IPTV et le piratage des matchs, DAZN n’est pas du tout rentré dans ses frais. Résultat : ils ont dénoncé le contrat en accusant la Ligue et les clubs de ne pas avoir joué le jeu.
Du coup, aujourd’hui, les clubs sont dans le flou total concernant les droits TV pour la saison prochaine. Cette situation complique énormément la présentation des budgets.
Jean-Marc Mickeler, le patron de la DNCG, a d’ailleurs mis en garde les clubs : il leur a demandé de faire preuve de grande prudence, en particulier sur deux points. D’abord, ne pas tabler sur des revenus télé qui ne sont pas garantis. Et ensuite, ne plus annoncer des ventes de joueurs « prévues » tant qu’elles ne sont pas actées. Donc, si ce n’est pas signé, ce n’est pas pris en compte."
Toutefois, du côté stéphanois, le grand oral pourrait sonner bien différemment. Si un club comme Montpellier dépendait en 2024-25 à hauteur de 67,1% des droits TV dans son budget prévisionnel. Seulement 17,8% pour l'ASSE.
"On n’est pas inquiet, tout simplement parce qu’ils ont déjà remis au pot l’an dernier, et qu’ils devraient le refaire cette année, affirme Romain. Maintenant, attention, ça ne veut pas dire qu’ils sont là pour perdre de l’argent ou faire de la philanthropie : on n’est pas sur du mécénat.
(...) Il faut bien se rappeler – et je le répète – qu’à l’image de la majorité des clubs français non européens, Sainté, pour atteindre l’équilibre chaque année, devait combler un déficit structurel. Ce trou, il était rempli par la vente des meilleurs joueurs. Et ça, c’est pareil dans quasiment tous les clubs en France.
Là, l’objectif, c’est de retrouver un équilibre, quitte à remettre un peu au pot au début, mais pour, à terme, ne plus être obligé de vendre systématiquement tes meilleurs éléments. Pour pouvoir aussi construire sportivement."
Mais avec la relégation en Ligue 2, Saint-Étienne devrait toucher moins de revenus.
Joss Randall, chroniqueur : "Quand tu veux mener une vraie politique de fond, il faut avoir les reins solides. Il faut une ligne claire, et surtout s’y tenir, quoi qu’il se passe autour. Avant, on avait tendance à changer de cap au gré du vent, parce qu’on était dans une urgence permanente de résultats.
Kilmer est dans une démarche beaucoup plus posée, plus distanciée. Il est prêt à assumer que ça prenne plus de temps. Sa logique, c’est : "Voilà notre cap, on s’y tient, même si ça met trois ans au lieu d’un”. Et je pense qu’il bénéficie aujourd’hui d’un contexte bien plus favorable que ce qu’avaient Romeyer ou Caïazzo à l’époque."
Ce que les gens ne réalisent peut-être pas encore, c’est qu’un véritable tsunami arrive : les clubs français vont être obligés de baisser les salaires, partout. Sauf peut-être au PSG ou à Monaco. Mais pour tous les autres, il n’y a plus d’argent pour continuer à financer les niveaux de salaires qu’on a connus. Donc, mécaniquement, les salaires vont baisser. Avant, quand on proposait à un joueur un fixe plus des variables. C’est là que le contexte devient plus favorable pour Kilmer: il peut mettre en place une politique avec une grosse part de variable, et cette fois, elle peut passer."