ENTRETIEN. Jacques Pichard (Locminé) : “Je pensais que les Girondins allaient monter en puissance” | OneFootball

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·14 Mei 2025

ENTRETIEN. Jacques Pichard (Locminé) : “Je pensais que les Girondins allaient monter en puissance”

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Invité du Talk sur WebGirondins, Jacques Pichard, entraîneur de Saint-Colomban Locminé, a raconté les dessous de la saison du club promu. Il décrit un groupe qui vit bien et qui souhaite fêter son excellente saison en battant les Girondins de Bordeaux sur leurs terres samedi 17 mai à 18h pour la 30e journée de National 2. Découvrez son interview.

Le podcast de l'entretien est à écouter en bas page.


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WebGirondins : comment analysez-vous la saison de Saint-Colomban-Locminé, alors que vous êtes 7e de National 2 à une journée de la fin ?

Jacques Pichard dans Talk : Je dirais que nous sommes très satisfaits au vu de notre première saison en National 2. Vous savez très bien que lorsqu’on est promu, surtout avec notre petit budget, finir à la 7e place, c'est plutôt un exploit. On avait gardé la majorité de notre effectif et on s'était rendu compte très vite que l'impact et l'intensité n'avaient rien à voir avec la N3. Donc, on s'est mis au diapason et au fil des matchs, on s'est rendu compte qu'on pouvait rivaliser. Effectivement, on a pris des points au début, même si après on a eu un petit creux à la fin des matchs allers. La victoire face à Bordeaux n'était peut-être pas prévisible ni pour vous ni pour nous, mais on s'est accrochés. Ce qui veut dire qu'on a plutôt été consistants dans ce qu'on a proposé.

Quel souvenir gardez-vous du match aller face aux Girondins de Bordeaux ? (Gagné par Locminé 2 buts à 1 au Matmut Atlantique le 4 janvier 2025)

Magique, puisque, quand on est dans une enceinte de 45 000 places, avec pratiquement 11 000 spectateurs et supporters bordelais, c'est magnifique. Même si on est adversaire, quand je vois l'ambiance et le soutien qu'ils donnent aux Girondins, on ne peut que les féliciter et leur dire de continuer. Avec la dette colossale, on ne sait pas comment ça va se terminer, mais on sent qu'il y a un amour pour ce club. Et moi, le premier, voir les Girondins à ce niveau, ça me fait mal. Et en même temps, il faut garder la réalité en face. S'ils sont aujourd'hui quatrièmes, c'est qu'ils ne méritent pas d'être plus haut par rapport à ce qu'ils ont proposé.

"Les Girondins ont quand même eu tout le loisir de choisir les joueurs pour constituer une vraie équipe capable de rivaliser en haut du classement"

Est-ce que cela vous étonne que Bordeaux soit quatrième, avec cet effectif ?

C'est toujours facile de parler des autres. Maintenant, le début de saison a peut-être été compliqué pour constituer l'effectif, mais je pense qu'ils ont eu les moyens, parce que le budget est plus près de 9 millions que de 700 000 euros comme nous. Ils ont quand même eu tout le loisir de choisir les joueurs pour constituer une vraie équipe capable de rivaliser en haut du classement. Aujourd'hui, la surprise, c'est bien sûr Saint-Brieuc. Mais Saint-Malo a calé et Bordeaux a été premier pendant deux journées.

Les matchs retours auraient dû être une balade de santé avec l'effectif qu'ils avaient constitué et avec l'organisation des entraînements. Après, pour juger une équipe, il faut être au quotidien avec elle. Parce qu'il y a plein de choses qu'on ne maîtrise pas. On peut être au stade, on peut regarder la télé, mais il faut vivre avec les joueurs et le staff pour vraiment comprendre ce qui se passe.”

Comment abordez-vous la réception des Girondins, dans votre stade, ce samedi ?

Je dirais que c'est sereinement et tranquillement. Dernièrement, on est allé gagner à Bourges où on a fait un très bon match, et aujourd'hui, il n'y a plus d'enjeu. C'est un honneur et une fierté de recevoir Bordeaux chez nous. On s'est posé la question de recevoir le match à Vannes. Finalement, on va le faire chez nous, dans notre stade. On a le droit à 2 900 personnes. Ça va être plein à craquer. Ça sera l'occasion aussi de remercier tous nos supporters, nos partenaires, nos bénévoles, et qui plus est, tous les amoureux du foot. Parce que, je me rends compte que cette année, certes, on est monté en National 2 et on est le deuxième club du Morbihan, mais il y a plein de gens qu'on ne voyait pas les années passées.

Les gens se déplacent maintenant à 50 kilomètres pour venir nous voir. Parce qu'on joue bien et parce qu'on a des résultats. Je sais aussi qu'on est un club très convivial, puisqu'on a fait en sorte de garder notre ADN avec des gens très respectueux tout en étant ambitieux. On va laisser 450 places pour les supporters bordelais, pour bien les accueillir. On sait très bien qu'ils vont mettre de l'ambiance. Le stade sera plein, aujourd'hui (lundi), il ne reste que 200 places. Ça va être une très belle fête qui va se passer dans la bonne humeur.

"On est formatés, pour se battre à chaque match"

Comment voyez-vous l'impact des Girondins sur ce championnat de National 2, sur le côté accueil notamment ?

Je pensais que les Girondins allaient monter en puissance, beaucoup plus vite, et surtout dans la durée. Je ne vais pas intervenir sur le plan physique ou sur le plan pratique. Au niveau du jeu, je n'ai pas vu grand-chose, malheureusement. Maintenant c’est peut-être un choix. Sur le plan physique, ils s'entraînent tous les jours. Je pense qu'ils auraient pu faire beaucoup mieux à un moment donné. Alors, est-ce que c'est le côté mental ? Je ne sais pas et je ne peux pas juger.

Comment prépare-t-on un effectif pour le faire basculer de N3 à N2, championnat inconnu pour vous jusqu'alors ? Il faut savoir qu'on avait souffert il y a deux ans. On était relégables à la fin des matchs allers. Et on s'est forgé un mental d'acier, puisqu'on a fait une remontada lors de l'avant-dernière journée pour se maintenir. On est formatés, pour se battre à chaque match. On sait qu'on doit souffrir pour avoir du plaisir et des résultats. Et c'est pour ça que l'an dernier, on est monté en se disant qu'il faut qu'on démarre bien rapidement pour ne pas souffrir en fin de saison. Et petit à petit, la confiance vient au fil des matchs, suivie par les résultats. Et en plus, on se bonifie au niveau du jeu. Il y a aussi un travail physique beaucoup plus important. Le but, c'était de rivaliser.

Et c'est comme ça qu'on a fonctionné toute la saison. Il ne faut pas du tout se relâcher, parce que ça se joue sur des détails. On voit bien qu'on a des adversaires très athlétiques. Avec beaucoup plus d'impact et d'intensité. On a mis des plans en place du côté médical aussi. On a un ostéo-kiné qui est avec nous, ce qui n'était pas forcément le cas avant, puisque chacun devait se débrouiller. Après, on a eu la chance de mettre en place une balnéo tous les lundis. Beaucoup travaillent aujourd'hui, beaucoup deviennent parents. Il faut beaucoup d’investissement avec les déplacements et les entraînements le soir. Je pense que chaque joueur individuellement a fait beaucoup plus attention. Et on s’y retrouve dans ce championnat de N2, puisque, même si on souffre, on prend du plaisir.

"On doit travailler sur la gestion de nos émotions"

Par rapport à l'intensité, vous êtes une équipe qui a pris 8 cartons rouges cette saison. Comment expliquez-vous ça ?

Alors, il y a deux choses sur les cartons. Un, je pense que les arbitres font plus attention sur l'intégrité physique du joueur. Donc, je pense qu'ils mettent un peu plus facilement un carton jaune. Et on n’y était pas habitués. Après, c'est la gestion de nos émotions. Sur ce point, il faut qu'on travaille encore. Même si on a deux cas de figure : le carton de notre gardien est dû à un fait de jeu face aux Herbiers. Il a pris neuf matchs de suspension.

Par contre, en Coupe de France c'était plus des paroles. Il faut qu'on apprenne encore à mieux gérer nos émotions et à ne pas réagir bêtement à une intervention de l’arbitre. Aujourd'hui, les arbitres font leur travail et il faut les encourager. Quand on a reçu Saint-Brieuc il y a quelques semaines, on concède un pénalty alors que la faute est à l’extérieur de la surface. Il y a même double peine, puisque derrière, il met un carton rouge au fautif. Ça, c'est difficile à accepter, mais ça fait partie du jeu. En tout, on doit être à 42 ou 43 matchs de suspension.

Est-ce que votre gardien (Ibrahima Sy) va mieux suite à ses crampes d'estomac lors du match aller ?

Il va très bien. Alors, même nous, on était surpris sur le coup. Il venait d'arriver depuis trois semaines chez nous. Donc, on ne le connaissait pas. Et à la mi-temps, il me demande du coca. Je dis, il n'y a pas de coca. Et effectivement, après, on a su. La raison, c'est tout simplement qu'il se strappe ses chevilles, ses bras et ainsi de suite. Et je pense que c'est ça qui a déclenché tout ce qui s'est passé.

Est-ce que battre Bordeaux vous a donné de l'élan pour la suite de la saison ?

Dans l'instant présent, c'est magnifique. Mais ça n'a rapporté que trois points. Donc, on savait très bien que la route allait être encore très longue. Ensuite on a bien profité, en restant sur Bordeaux. Donc on l'a bien vécu, mais dès le mardi, on a remis le pied à l'étrier. On est à plus de 40 matchs dans une saison pour un effectif assez réduit, donc on ne s'est pas pris la tête du tout, c'est une fierté. On a reçu beaucoup de messages de soutien de toute la France. Après, on a réussi à rester dans les 5 premiers pendant un temps, même si le championnat n'était pas très lisible, puisqu'il y a eu beaucoup de matchs reportés. Cependant, on savait très bien qu'on allait avoir un creux, ce qu'on a eu par la suite. Comme Bordeaux, d'ailleurs. Toute équipe a des cycles. Et ce n'est pas facile à expliquer.”

De votre côté, vous vous attendez à quel type de rencontre face aux Girondins ?

Je pense que ce sera une belle fête du football parce qu'il y aura beaucoup d'émotions. Je pense que ce sera un vrai match parce que, comme vous l'avez dit, Bordeaux ne va pas venir en victime. Et nous, on est à domicile et on a envie de bien finir devant un public en nombre qui va mettre l'ambiance. On va se préparer comme d’habitude pour bien terminer et pour gagner.

Avez-vous un plan spécial en termes de jeu ?

On n'a pas de plan spécial, non. On a un style de jeu que vous connaissez. On a des joueurs de ballon, il n'y a pas de soucis là-dessus. Physiquement et tactiquement, on ne va pas changer aujourd’hui. Après, c'est une histoire d'attitude et de comportement individuel au service du collectif. C'est aussi simple que ça le football.

Est-ce que, pour ce dernier match, vous allez aligner l’équipe type ou est-ce que vous allez encore faire des tests ?

Je vais vous répondre tout simplement et sincèrement. Les compositions d'équipe ne sont faites que le vendredi soir ou le samedi matin. Parce qu’on a la vie de groupe toute la semaine, on voit le comportement et l'état de chacun. On a fait tourner le week-end dernier parce qu'on avait envie. On ne l'a pas fait pour donner plus de temps de jeu, sachant qu'on a un groupe qui vit bien. C'est une des clés de la réussite de cette année. Tous les joueurs, qu’ils soient sur le terrain ou sur le banc, encouragent leurs collègues. Pour ce week-end, il faut déjà choisir les 16.

Vous dites que le groupe vit bien. J'ai l'impression qu'il y a une très bonne atmosphère à l'intérieur de votre club.

Je peux vous le confirmer, oui. C'est notre quatrième saison avec Florent Besnard, donc ce sera la cinquième année prochaine et on apprend à continuer à structurer le club dans tous les maillons que ce soit au niveau animation, que ce soit au niveau technique. Il y a une bonne ambiance parce que, tout simplement, on donne des émotions, il y a du respect, tout le monde se salue. C'est tout ça qu'on a mis en place au niveau de tous nos jeunes parce qu'on a un rôle éducatif. On a mis des chartes en place pour que tout le monde respecte le club et ses membres dans la vie de tous les jours.

L'Équipe du Talk.

Le podcast de cette entretien est à écouter ici :

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