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·10 Oktober 2025
EXCLU - Enzo Molebe : « Je me sens capable d’assumer »

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·10 Oktober 2025
Considéré comme l’un des meilleurs joueurs de sa génération selon un classement établi par The Guardian, Enzo Molebe a été nommé aux côtés de talents comme Lamine Yamal (FC Barcelone), Franco Mastantuono (Real Madrid) ou encore Estêvão (Chelsea). Pour lancer la nouvelle saison de notre rubrique « Turfu » dédiée aux joueurs nés en 2007, l’attaquant de l’Olympique Lyonnais faisait naturellement figure de candidat idéal. Pour la première interview de sa carrière, « MoleBoom » s’est montré à son avantage. Malgré une enfance difficile, la pépite de l’OL s’est accroché. Et toque désormais à la porte de l’équipe première. Interview découverte.
Voici quelques extraits de notre interview de Enzo Molebe. L’intégralité de cet interview de 6 pages est à retrouver dans le magazine n°375 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 11 septembre 2025.
Enfance
Comment s’est déroulée ton enfance ?
J'ai grandi en région parisienne, dans le 91, à Arpajon. J'ai toujours été avec ma famille. J'ai deux grands frères et une petite sœur. J'étais avec ma mère, de temps en temps avec mon père. On vivait dans une petite maison, à côté d’un quartier. Ensuite, on a déménagé en centre-ville dans une petite résidence. Mon père ne vivait pas avec nous, mais je le voyais quand même. Il a gardé une bonne relation avec ma mère, malgré la séparation. J’oubliais, j’ai aussi deux autres demi-soeurs, mais on n’a jamais vécu ensemble.
Tu étais quel type de garçon ?
J'ai toujours aimé le foot. Mes grands frères m’ont mis au foot, ils m'ont fait mes premiers entraînements dans notre petite résidence, sur des cailloux. Depuis, j'ai toujours eu cette passion du football. Sinon, j'ai toujours été quelqu'un de calme, discret, respectueux. Le respect a toujours été très important pour moi, je respecte tout le monde, les plus âgés, les gens que je croise, toujours très poli. Et j'ai toujours été un enfant calme. À l’école, pareil. Bon, parfois, on m’a déjà fait des remontrances pour mes bavardages, mais rien de plus. J’ai été jusqu’au bac, option vente et commerce, malheureusement, je ne l’ai pas obtenu. Ce n’était pas facile avec le foot, les déplacements et tout. J’aurais aimé avoir le bac pour remercier le club de tous ses efforts pour moi.
Tu étais un bon élève quand même ?
Oui, bien sûr. J’étais vraiment sérieux. Mon problème de toujours, c'était le bavardage. Quand on est au centre, on est toujours avec les mêmes personnes. Et moi, j'aime parler, j'aime rigoler. Sinon, je n’ai jamais fait de grosses bêtises.
As-tu une anecdote sur ton enfance ?
Je dirais les moments passés dans ma résidence avec tous mes potes. Ce sont des moments qui me manquent. Dans les moments durs, je repense à cette période. À cette époque-là, on se prenait pas la tête. Le football était un simple plaisir.
Tu étais déjà le plus doué ?
Honnêtement, oui. Les autres avaient un bon niveau, ils font encore du foot, ne sont pas devenus professionnels, mais ça jouait bien. Donc oui, j’étais le plus doué. Ils aimaient bien jouer avec moi. Ils me prenaient dans leur équipe. Si je me la racontais ? Non, pas du tout, surtout pas avec eux, j’ai grandi avec eux. On a toujours été ensemble.
Tes frères étaient bons au foot ?
Ouais, ils étaient très bons. Ils ne sont pas devenus professionnels, mais ils avaient un vrai niveau. Ils ont joué à Arpajon, ensuite, un de mes frères a fait des tests au Paris FC, ça ne s’est pas bien passé. À l’époque, ce n’était pas facile, nos conditions de vie étaient dures. Ma maman ne pouvait pas payer deux licences. Du coup, un de mes grands frères s'est sacrifié pour que ma mère investisse sur moi. À la maison, c’était difficile, ma mère était seule, j’avais l’aide de mon père mais…
Raconte-moi ton parcours.
J’ai commencé le foot à Arpajon, de U5 à U8, après, j’ai rejoint le Paris FC de U8 à U12. De U12 à U13, j’ai été à l’ACBB. Et j’ai signé à Lyon en U13.
Comment faisais-tu pour te rendre au foot ?
Je finissais l’école à 16h30, ma mère venait me chercher, elle me prenait un goûter et on allait directement à Paris, en voiture. C’était souvent bouché, du coup, les trajets étaient longs, 1h ou 1h30 à chaque fois. Ma mère s’est vraiment sacrifiée pour moi. On vivait dans le 91, c’était loin, il fallait payer l’essence, l’entretien de la voiture…. Mon père habitait dans la 93, ça aurait été plus simple que je sois chez lui pour le foot, mais ça ne s'est pas fait comme ça. C’était fatiguant, voire éprouvant surtout pour mon jeune âge, mais aujourd’hui, ça commence à payer. Au Paris FC, je comprenais que le foot, c’était sérieux. Je jouais dans les meilleures équipes, j’avais de bons coachs comme Ismaël Bamba, comme Aymeric, qui est aujourd’hui à l’OL d’ailleurs.
Formation
Comment as-tu été recruté par l’OL ?
J’ai été recruté par Fabien Caballero. Je ne sais pas où il m’a vu, mais c’est lui qui m’a fait venir à l’OL, c’est lui qui a misé sur moi. J’avais d’autres possibilités, mais honnêtement, j’ai toujours aimé Lyon… (il coupe). Pour tout te dire, je suis un garçon qui est très attaché à ma famille. Et mon grand frère a toujours été un fan de l’OL. Comme mes deux grands frères m’ont mis au foot, je me sentais redevable de faire ce choix pour eux. Maintenant, je suis très content. Mais de base, j’ai voulu faire plaisir à mon plus grand frère. Mon deuxième frère, lui, m’entraînait à fond, devant mon autre frère.
Comment ça se fait que ton plus grand frère aime autant l’OL ?
Franchement, je ne sais pas. Il a toujours kiffé Lyon. Lors de ma signature, il avait les larmes aux yeux. Il savait que c’était pour lui.
Comment s’est opérée ton arrivée à l’OL ?
Je ne suis pas allé au centre de formation, je suis venu avec ma mère et ma petite sœur à Lyon. Mes grands frères sont restés sur Paris. Je voulais rester avec ma famille, avoir mon cocon familial. J'avais le choix, mais j'ai préféré rester avec les miens. Je suis quelqu'un de très famille. Ma famille, c'est ma foi. Je suivais ma formation à l’OL, mais je dormais chez moi avec ma famille. C’était le meilleur compromis pour moi.
Comment as-tu vécu cette formation ?
Je l’ai très bien vécue. Il n'y avait pas de problème, tout s'est super bien passé. Avant d’avoir mon permis, ma mère faisait les allers-retours pour m’amener au club. Mais on n’habitait vraiment pas loin du centre, c’était rapide. C'est une charge en moins maintenant. À l’académie, on est toujours tous ensemble. Même si tu ne dors pas au centre, ça ne change rien. On se voyait tous les jours, tout était fluide. J’arrivais le matin à 7h00, je prenais la navette pour aller à Croix-Rouge. On revenait vers 13h00, on s'entraînait. Je finissais à 17h00 ou 18h00.
Tu as une anecdote marquante sur ta formation ?
Ce que je garde en tête, c’est que j’ai toujours été avec les plus grands, avec les 2006 et 2005. J’avais toujours cette complicité. J’aimais comme on vivait ensemble. Ils étaient plus âgés que moi, mais je ne sentais pas la différence. J’ai toujours été à l’aise. Je me souviens du jour où j’ai passé la case entre les 2006 et les 2005. C’était un grand pas pour moi à l’époque.
Comment décrirais-tu le centre de formation de l’OL ?
Incroyable. Vraiment incroyable. Que ce soit les coachs, les cuisiniers, tout le monde est au top, que des bonnes personnes, des bons joueurs, des bons encadrants.
Comment faire pour sortir du lot ?
Il faut travailler. Le seul truc que je peux dire, c'est de travailler plus car le centre est rempli de joueurs talentueux. Le travail et avoir la bonne mentalité, ne jamais rien lâcher, voilà ce qui fait la différence. Ce n'est pas facile pour les personnes qui sont au centre, ils sont loin de leurs parents, mais il ne faut vraiment pas lâcher.
Que faisais-tu ?
Je travaillais plus en dehors. En fin de séance, je faisais du gainage, du travail supplémentaire, je faisais attention à mon sommeil, à mes repas, à tout le travail invisible.
Lyon
Tu te souviens de tes premiers entraînements avec les pros ?
Je m’en souviens, oui. À l’époque, je suis passé des U19 au groupe professionnel directement. Je ne suis pas passé par la réserve. Ce n’était vraiment pas la même chose. Tout allait largement plus vite. Les pros, c’est costaud. Là-haut, il n'y a que les premiers de la classe. Tout le monde est bon. Il n'y a vraiment pas un joueur plus faible que l'autre. C'est vraiment plus dur. Je m’étais bien fait bouger par Duje Caleta-Car. Il était sans pitié (sourire). Personne ne se dit : « C’est un jeune, on va aller doucement », si tu es avec les pros, ça veut dire que tu es un bon joueur, du coup, pas de différence. Il n’y a pas d’âge, c’est la guerre. Il m’était bien rentré dedans, je l’avais bien senti.
Comment es-tu parvenu à t’adapter ?
En écoutant les conseils des plus grands, Alex Lacazette, Rayan Cherki, Corentin Tolisso. Je les ai écoutés, et même, je les ai simplement regardés. Quand tu les analyses bien, tu vois leur attitude, tu comprends le comportement qu’il faut adopter pour être un grand joueur.
Ils te disaient quoi ?
Par exemple, avec Lacazette, on se parlait souvent, mais juste le fait de regarder ses séances de finition, ça me suffisait. Je voyais sa finition, ses gestes, ses déplacements, son vice d’attaquant. J'ai beaucoup appris avec Alex.
C’est quoi le vice d’attaquant ?
Des petites fautes que l'arbitre ne voit pas, des petits trucs qui emmerdent le défenseur. L’expérience quoi, je suis en train de construire ma propre expérience, car pour le moment, je n’en ai pas.
Tu as signé ton contrat professionnel assez tôt. Était-ce une bonne chose ?
À l'époque, je pense que c'était une bonne chose. Mais maintenant, avec du recul, je pense que j'aurais pu prendre mon temps, ne pas sauter les étapes. Passer des U19 à l’équipe pro, ce n’est pas simple. Je n'ai fait aucune transition, donc passer de jeune à adulte, c'est compliqué. J’ai signé pro en U19, ensuite, j’ai connu une longue blessure, je n’ai pas beaucoup eu de temps de jeu avant de rejoindre les pros…
Comment imaginais-tu ton premier match avec les pros ?
À chaque fois que je m’imagine sur un terrain professionnel, je me vois en train de marquer (sourire). Donc je dirais un 0-0, lors d’un match difficile, je remplace un joueur pour cause de blessure, le coach n’a pas le choix de me faire entrer et je marque le but de la victoire.
Tu as déjà ta célébration en tête ?
Non, ça, je n’y pense pas trop.
Ton premier match professionnel, c’est une rencontre d’Europa League la saison dernière. Comment as-tu vécu ce match ?
Oui, c’était en Coupe d'Europe, je ne m'y attendais pas. Le score était large et en notre faveur, mais je ne pensais pas entrer en jeu. Honnêtement, plein de fois, je suis allé à l’échauffement, mais en sachant que je n’allais pas entrer en jeu. Du coup, je ne m’échauffais pas réellement. Au bout d’un moment, c’est même un peu frustrant, mais c'est comme ça. Avec du recul, je pense qu'à l'époque, je n'étais pas prêt pour le haut niveau. J’ai fait mes débuts professionnels mais… (il coupe). Je suis un joueur professionnel qui s’entraîne avec l'équipe première. Mais tant que je n'aurai pas joué en Ligue 1, et tant que je n’aurai pas enchaîné les matchs, pour moi, je ne me considérerai pas comme les autres.
Quel est l’objectif cette saison ?
Gratter le plus de temps de jeu et pourquoi pas devenir un titulaire indiscutable durant la saison.
Le club a connu des difficultés financières, n’est-ce pas une aubaine pour toi ?
Je ne sais pas. Je l'espère, mais je ne sais pas. Oui, c’est à mon avantage, maintenant, on va voir comme la saison se passe. Je vais tout donner pour me faire une place.
Comment s’est passée ton adaptation dans le vestiaire ?
Bien. Franchement, les gars sont tops. En dehors du terrain, c'est vraiment des personnes magnifiques. Ce sont des grands frères, ce sont tous des exemples. C'est vrai qu'on n'a pas les mêmes délires, mais tout le monde parle avec tout le monde, on ne sent pas trop la différence d’âge. Après évidemment, il y a le respect. Je ne parle pas de la même manière à un joueur de mon âge et à un Tolisso par exemple, il y a une hiérarchie, c’est comme ça. Et je la respecte, évidemment.
Quand tu es face à un ancien sur le terrain, tu ne vas pas oser le provoquer ou le dribbler ?
Honnêtement, l'année dernière, j'étais comme ça. J'étais un peu timide. Là, je suis toujours timide, mais ça va mieux. Je me lâche plus. Je sens que plus le temps avance, plus je commence à me lâcher. Sur le terrain, il n'y a pas d'âge. Après, en dehors du terrain, c’est le respect avant tout.
Comment ça se passe avec le coach ?
Ça se passe bien. On ne parle pas beaucoup, mais il est derrière moi, il me soutient, il me conseille, il me dit ce qu'il aime bien, ce que je dois améliorer. Il aime bien ma percussion, mais il me demande de mieux alterner entre la percussion et le jeu combiné. Il faut que je sache quand dribbler et quand calmer. Car j’ai tendance à toujours vouloir percuter, il veut que je comprenne mieux le jeu.
Quelles sont les différences entre les matchs de jeunes et ceux des pros ?
En jeunes, on est un peu bourrin, on veut tout le temps aller vers avant, on veut toujours faire quelque chose. Alors qu'en pro, on joue plus intelligemment, on prend le temps et quand il y a une fenêtre, on fonce. Voilà la différence. Et là, comme je suis avec l’équipe à l’entraînement, je commence à comprendre, à mieux analyser, à mieux gérer les temps forts et faibles.
L’OL est réputé pour avoir formé de nombreux attaquants talentueux, tu te sens prêt à prendre la relève ?
Honnêtement, je me sens capable d’assumer. Les choses ne vont pas se faire maintenant, d’un claquement de doigts. Dans ce club, l’environnement est favorable, on travaille bien, on va faire de très grandes choses.
Quelles sont tes références ?
Alex Lacazette, je ne vois que par lui. Benzema, j’étais trop petit, je n’ai pas pu le voir évoluer à l’OL. Mais vraiment, Alex, je l’ai toujours regardé avec un oeil différent. Je ne sais même pas s'il est au courant, mais c'était l'un des attaquants que je préférais regarder. J’ai vu des vidéos de Sonny Anderson aussi, c’était un tueur.
Personnalité
Qui est Enzo Molebe dans la vie de tous les jours ?
Je suis quelqu'un de souriant, heureux. J'aime prendre du plaisir, j'aime passer du temps avec ma famille et mes amis. Je suis une personne sociale et respectueuse. Je n’ai pas de passion particulière, après le foot, je veux simplement passer du temps avec mes proches, c’est très important pour moi.
Tu aimes faire quoi avec ta famille ?
Pas grand-chose. Juste être avec eux, ça me fait du bien. Parler avec eux, échanger avec mes frères, avec ma mère, mon père, mes petites soeurs, ça me fait du bien. Je suis chrétien, pour moi, le foi, c’est aussi important.
Es-tu un consommateur de foot ?
Honnêtement, non. Dès que je quitte le centre d’entraînement, je coupe tout. Pour moi, c’est important de switcher, de penser à autre chose. De temps en temps, je regarde les autres attaquants, mais c’est rare.
Ça fait quoi d’être considéré comme un joueur prometteur ?
C’est une petite pression, surtout quand tu vois les joueurs formés avant toi, te te dis : « Tu es obligé de faire mieux ou pareil ». C’est une légère pression, mais rien de méchant. Je ne me dis pas : « Il faut absolument que je réussisse », je laisse faire les choses. Je ne suis pas pressé.
Dans la presse, ton nom a été associé à de grands clubs, tu as également pris Jorge Mendes comme agent, ton nom a déjà fait parler…
Honnêtement, je ne regarde pas trop les réseaux sociaux, je ne lis pas la presse. Tu sais, tout ça, ça peut te monter à la tête pour rien. Il faut rester focus sur ses objectifs. Je n’ai pas le temps pour tout ça.
Et comment résiste-t-on aux tentations ?
Je ne dis pas que je suis parfait, mais j’ai des personnes autour de moi qui font tout pour que je ne m’intéresse pas aux tentations. Les sorties, ça ne m’intéresse pas, les filles, j’ai déjà ma copine, et pour la nourriture, j’ai ma maman et j’ai les cuisiniers du club. Comme ça, je suis sûr d’avoir un bon suivi diététique.
Tu as des surnoms ?
Oui, on m’appelle « Zozo », « Moleb’s », mes potes m’appellent « Moleboom » parce que je tire fort, « Molegoal » parce que je marque. Moi perso, j’aime « Moleboom » (sourire). Si demain, ma carrière se passe bien, ce serait bien d’entendre « Moleboom » dans les stades (sourire).
Style de jeu
Comment définirais-tu ton jeu ?
Je suis quelqu'un de puissant. J'aime percuter, provoquer en 1v1, j'aime beaucoup dribbler et marquer. J’aimerais devenir plus méchant, je suis encore trop gentil. Ce n'est pas facile d'être un jeune et de rejoindre les pros aussi vite. Je suis encore un peu timide. Je suis en train de me développer, il faut que je développe mon caractère. J’y travaille. En fait, il faut faire preuve de caractère sans manquer de respect. Faire attention à ce que tu dis, faire attention à ce que tu fais. C'est compliqué pour un jeune. Surtout que je suis quelqu'un de gentil, mais quand je m'énerve, je peux partir loin. Et c’est impossible de m’arrêter. Je n'ai pas envie d'en arriver là donc… (rires). Je me canalise.
Qui sont tes exemple dans le foot ?
Moi, je n'ai pas d’exemple. Sinon, j’aime bien Cristiano Ronaldo pour son envie de travailler constamment et Ronaldo R9 pour son talent, c’est un phénomène.
Qu’est-ce qu’un grand attaquant pour toi ?
C'est un attaquant qui sait marquer des buts dans n'importe quelle position et avec n’importe quelle partie du corps. Celui qui même quand ça ne va pas, il arrive à switcher. Même s’il est en difficulté pendant un match, il arrive à décider du match avec un but important.
Tu as déjà connu des moments difficiles ?
J’ai déjà connu des moments durs, oui, par rapport à des petites blessures, à des événements qui se sont passés à la maison, en privé. Tu sais, les grandes familles, il y a toujours des petites disputes internes, c’est dur à gérer. Et moi, je n’aime pas être en froid avec les gens de ma famille. Ça m’affecte beaucoup.
Sens-tu qu’il y a des attentes autour de toi à la maison ?
Je ne dirais pas qu’il y a des attentes, parce que chez moi, personne ne me met la pression. Je me mets tout seul la pression en me disant : « Je dois réussir pour ma famille », surtout pour ma mère, elle a fait beaucoup de sacrifices, je dois la rendre fière. Quand j’étais petit, ma mère faisait des allers-retours entre Arpajon et Paris, la voiture pouvait tomber en panne sur la route. Moi, je pleurais parce que j’allais rater l’entraînement, ma mère appelait la dépanneuse ou mon père pour nous aider. J’ai déjà pris la route pour aller au foot avec ma mère, finalement, on est rentrés en dépanneuse.
Tu pleurais souvent ?
Ouais, j’étais toujours en retard en plus. C'était trop. Parfois, la voiture tombait en panne, parfois, il y avait les bouchons, parfois, la voiture ne démarrait plus. Il y avait toujours un truc. Avec maman, on a beaucoup galéré. Je pleurais, je pleurais, je pleurais, mais en même temps, ça me donnait de la force. Parfois, je repense à tous ces moments, et je me dis : « Tu dois réussir pour tes proches, pour toi » parce que ça n’a pas été facile à vivre.
Conclusion
Quels sont tes rêves ?
Je rêve de gagner le Ballon d’Or et devenir le meilleur attaquant que le monde ait jamais connu. En dehors du foot, construire une famille, me marier, avoir des enfants.
Si tu n'avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?
J’aurais essayé de poursuivre mes études. Dommage, l’école ne m’intéressait pas vraiment. J’ai choisi le foot car c’était la seule chose qui m’intéressait. Ma mère faisait des soins à domicile, mon père installait des échafaudages.
Si tu pouvais bénéficier d’un super-pouvoir, tu choisirais lequel ?
Celui d’être flash ! Le pouvoir de la vitesse, c’est incroyable. D’ailleurs, j’aime beaucoup ce film : « Flash », j’aime tout ce qui tourne autour de la vitesse.
Et si tu étais journaliste, tu poserais quelle question à Enzo Molebe ?
Je n’ai pas de question à me poser (sourire). Je lui aurais demandé : « Pourquoi as-tu choisi l’OL ? », mais tu me l’as déjà posée.
Si tu devais terminer l’interview par une phrase qui te représente, tu dirais quoi ?
Je n’ai pas de phrase, je n’ai pas le temps, je reste focus simplement, c’est tout.
Comment tu te notes pour cette interview ?
C’est ma première interview, je dirais 6 ou 7 sur 10, ce n’est pas mon truc les interviews. Je pense avoir fait le travail quand même (sourire).
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