Luca et Théo Zidane se livrent : « Partir du Real Madrid, c’était rompre avec l’histoire de notre père là-bas » | OneFootball

Il reste un peu plus de 24 heures avant que Cordoue et Grenade ne s’affrontent dans l’un des matchs les plus captivants de la journée de LaLiga Hypermotion, ce dimanche (14h00) à El Arcángel. Les deux villes vibreront en supportant leurs équipes… et la France sera également de la partie.

D’après les informations Relevo, ce sera la première fois que Théo et Luca, deux des quatre enfants de Zinédine Zidane, se rencontreront sur le terrain. Avant cette rencontre, les deux frères ont accordé une interview au média français L’Equipe. « Nous sommes très proches. Dès que nous avons un jour de congé, nous essayons de nous rendre chez l’autre… Luca vient toujours en voiture à Cordoue et moi, Théo, je préfère le train », expliquent-ils.

« Si ce n’est pas ici [en référence à Grenade ou Cordoue], nous nous retrouvons à Madrid. C’est toujours notre maison », ajoutent Luca et Théo, tous deux titulaires dans leur équipe respective. Le gardien a accumulé plusieurs expériences en Primera et Segunda, et a trouvé à Grenade le cadre idéal pour accumuler des minutes de qualité et retrouver sa meilleure forme.

Il a souffert, il y a quelques mois, d’une blessure au genou qui a stoppé sa progression alors que ses arrêts permettaient à une équipe de Grenade en difficulté de respirer après sa relégation de la saison passée. Quant à Theo, sa situation est différente : il vit sa première expérience loin de La Fábrica et s’est parfaitement intégré à Cordoue (neuvième au classement).

« Dans la famille, nous ne sommes pas très critiques, ce n’est pas notre style », précisent les frères Zidane, lorsqu’on les interroge sur leurs performances et leur travail sur le terrain. Les deux frères sont clairs : « Nous sommes très unis, nous nous soutenons toujours ».

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Théo Zidane lors d’une rencontre avec Cordoba (cordobacf.com)

Dès avant leur naissance, ils ont dû porter un poids : le nom Zidane, qui les a suivis à chaque étape de leur parcours et à chaque décision qu’ils ont prise (« nous avons dû surmonter beaucoup de préjugés »). Cependant, ils assurent vivre cela « normalement ».

Luca, puis Théo, avec Elyaz entre les deux, ont quitté les catégories inférieures du Real Madrid, et aujourd’hui, ils évoluent en Segunda Division.

Lorsqu’on leur demande comment ils gèrent leurs nouvelles destinations, ils répondent : « Certains étés sont plus calmes que d’autres. Enzo, notre frère aîné, a beaucoup bougé au cours de sa carrière. Nous nous aidons souvent pour choisir [nos clubs]. Mon père aussi », explique Theo. « Je n’ai pas hésité à venir à Cordoue », ajoute-t-il.

« Partir du Real Madrid, c’était rompre un peu avec l’histoire de notre père là-bas »

Malgré leur départ de Valdebebas, où ils se sont formés et ont grandi à un rythme effréné, les deux frères Zidane n’ont que des mots de gratitude envers le Real Madrid : « On apprend beaucoup plus vite à tous les niveaux. L’état d’esprit est d’être compétitifs tous les jours, chaque exercice est un match ».

Luca revient sur son départ du club merengue : « Nous étions tous à Madrid depuis l’âge de 8 ans. Nous savions probablement que nos carrières nous conduiraient ailleurs. Moi aussi, je ressentais le besoin de bouger un peu, vu ma position, et d’avoir des minutes de jeu. J’ai été prêté ma dernière année [au Racing de Santander en 2019-2020], mais mes années au Real, être là avec de grands gardiens… Cela m’a beaucoup appris ».

Théo explique : « Je m’étais préparé depuis des mois à partir, j’avais vraiment envie de vivre quelque chose de différent… J’avais déjà passé trois ou quatre ans au Castilla ».

« Les joueurs sont ultra-compétitifs, il faut toujours gagner. J’ai appris qu’il faut toujours tout donner… Le dernier qui m’a le plus impressionné, c’est Bellingham, parce qu’il va toujours à fond, ultra concentré », ajoute Théo, qui était un visage habituel lors des entraînements de l’équipe première la saison passée.

« Partir du Real Madrid, c’était comme rompre un peu avec l’histoire de notre père là-bas », affirme le milieu offensif, qui a aussi joué en tant que pivot, milieu offensif et faux 9 à Valdebebas.

Cependant, malgré la difficulté de dire adieu au club madrilène (« nous nous sommes rendu compte que nous étions dans un environnement privilégié, dans une équipe qui te donne tout »), ils étaient « prêts » pour de plus grands défis. « Ce que nous voulions, c’était jouer, compétir… Nous voulons écrire notre propre histoire », expliquent-ils.

Luca Zidane, lorsqu’il évoluait encore au Real Madrid (Photo by Juan Manuel Serrano Arce/Getty Images)

Alors que Luca, désormais rétabli, a retrouvé sa place de titulaire dans les buts de Grenade, Théo, pour sa première expérience en football professionnel, a inscrit quatre buts et délivré une passe décisive à ce jour.

« Ce n’est pas mal, je joue, l’équipe va bien, surtout à domicile, et je joue à mon poste, celui de milieu offensif, voire un peu plus haut… Un peu box-to-box et cela me permet de me projeter », explique le joueur de Cordoue, qui est neuvième et garde l’espoir d’atteindre les playoffs.

« J’ai joué les deux premiers matchs au début de la saison, puis j’ai eu un problème de ligaments au genou. J’ai été absent presque deux mois parce que je ne voulais pas me faire opérer. Nous sommes concentrés sur la montée, et nous avons l’effectif pour y parvenir, c’est pourquoi j’ai signé pour trois ans. Je veux revenir en LaLiga », explique le gardien de Grenade, actuellement huitième du classement.

L’image des fils à Zidane leur colle à la peau en France

Luca et Théo Zidane parlent de la différence entre le football espagnol et français. À l’exception d’Enzo, qui a joué une saison au Rodez Aveyron, tous ont évolué dans des clubs espagnols : « En France, on ne nous connaît pas en tant que joueurs, pas du tout. On nous voit toujours comme les enfants de Zidane… Quand nous sommes partis, nous avons gagné plus de liberté ».

Ils ajoutent : « En France, très peu de gens suivent la Segunda Division espagnole, tout comme les Espagnols ne suivent pas le football français. Mais nous, ce que nous voulons, c’est jouer en première division, que ce soit en Espagne, en France, en Italie ou en Angleterre. Nous sommes ambitieux et compétitifs ».

« Quand le temps passera, nous réaliserons plus tard que nous sommes un peu exceptionnels », confie Luca, lorsqu’on lui demande ce qu’il pense du fait que ses trois frères aient choisi le football.

Les deux frères Zidane concluent l’interview en rendant hommage à leurs parents : « Notre mère est derrière nous depuis quinze ans… et elle continue. Elle dit toujours à notre père : ‘Allez, on va les voir’. Notre père parle moins, montre moins, mais j’aime lui poser des questions [dit Théo] sur sa position, lui demander des conseils… J’ai regardé beaucoup de vidéos sur YouTube pour m’améliorer ».

Enzo Teixeira