Même avec du recul, Bruno Genesio « se sent lésé sur beaucoup de décisions » arbitrales lors de LOSC – Borussia Dortmund | OneFootball

Entouré par une polémique sur l’arbitrage suite aux propos tenus par Olivier Létang lors de LOSC – Borussia Dortmund (1-2), l’effectif lillois a réagi par l’intermédiaire de Bruno Genesio et Lucas Chevalier. Les deux hommes ont été invités à commenter les faits en conférence de presse.

En quête du premier quart de finale de son histoire, Lille a vu son rêve s’envoler, brisé par le Borussia Dortmund malgré un avantage acquis de façon précoce (5′). Menés, les Allemands avaient cependant besoin d’un penalty pour « une faute  » de Thomas Meunier sur Serhou Guirassy pour revenir dans la course. Généreux, ce penalty transformé par Emre Can (54′) a été à l’origine de vifs débats. Au coup de sifflet final, Olivier Létang faisait part de son mécontentement.

« Pour moi, il n’y a pas penalty. Et puis il y a carton rouge… […] Quand il y a eu la désignation de l’arbitre, quand j’ai vu qu’il était suisse-allemand, j’ai trouvé ça assez particulier », avait-il en partie fustigé. Cette sortie médiatique résonnait jusqu’en Suisse où Christophe Girard, ancien patron de l’arbitrage helvète, recadrait le dirigeant du LOSC en quelques mots. Ces péripéties ont fait le tour des médias, friands de ces querelles. Ces derniers ont ensuite interrogé des acteurs du jeu, à l’image de Bruno Genesio et Lucas Chevalier en conférence de presse ce vendredi.

Bruno Genesio

Premier à apparaître dans l’auditorium du Domaine de Luchin, Bruno Genesio prenait le parti-pris de sa direction tout en se montrant plus mesuré dans les termes employés. Il juge tout de même que certaines décisions se sont avérées défavorables : « La première chose à dire, c’est qu’il est difficile d’arbitrer. On voit bien, nous, staff, ce que cela représente comme difficulté. Après, à notre époque, il y a des outils qui permettent aussi de réduire l’erreur humaine et c’est peut-être ce qui rajoute parfois de la frustration.

Il faut savoir garder de la mesure, même si, encore une fois sans se plaindre ni se chercher d’excuses, en revoyant le match, on peut se dire quand même qu’il y a plusieurs situations sur lesquelles on peut avoir des regrets. Et je ne remets pas en cause l’impartialité de l’arbitre, absolument pas, je n’ai aucun doute là-dessus », insiste le technicien lillois.

Il poursuit avec des termes plus impactants : « On peut se sentir lésé sur beaucoup de décisions, à la fois sur le pénalty, sur le non carton rouge sur Anton, plus quelques fautes non sifflées qui offrent des occasions à Dortmund par exemple, cite-t-il. Et c’est vrai que ça nous laisse beaucoup de frustration, parce que ce sont quand même des matchs très serrés, tendus. C’est vrai qu’on était dominé en début de deuxième mi-temps, mais on peut peut-être se dire que sans ce pénalty assez généreux…

Si on fait des comparaisons d’un match à l’autre en Champions League. Quand on voit le match aller de Paris, la faute sur (d’Ibrahima Konaté sur Bradley) Barcola qui n’est pas sifflée, que la VAR n’intervient pas, et que l’on voit le pénalty qu’on concède contre Dortmund… Je ne voudrais pas mettre des gens dans l’embarras, mais je peux vous dire que j’ai discuté avec certains joueurs de l’équipe en face (Dortmund) et ils ont dit qu’il n’y avait absolument rien. Donc on peut s’estimer un petit peu lésé. Une fois qu’on a dit ça, c’est le football, c’est comme ça, c’est terminé, on ne peut pas revenir en arrière. Je le redis, je sais que c’est difficile, mais je pense qu’avec les outils que l’on a, il y a moyen de faire un petit peu mieux », conclut ainsi Bruno Genesio, bavard.

Lucas Chevalier

Quelques minutes plus tard, Lucas Chevalier était également interrogé sur la thématique de l’arbitrage. Il faut dire que celle-ci a beaucoup fait parler ces dernières heures, que ce soit à la radio, sur la petite lucarne et même couché sur du papier.

« La décision de l’arbitre est compliquée. Je pense que c’est plus un problème de VAR parce qu’à vitesse réelle, on peut penser que… Même moi, avec la vitesse, je peux penser qu’il y a pénalty. Mais quand on revoit les images, je pense que ça reste quand même assez léger et que ce n’est pas suffisant pour siffler, avoue d’une faible voix Lucas Chevalier. C’est un fait de match et ça change plein de choses. Même si je ne sais pas si le résultat aurait été différent, je pense qu’il y a peut-être des situations qu’il fallait un peu mieux gérer. Il y a une VAR. On a la chance d’avoir ses outils alors pourquoi ne pas les utiliser ? Après, c’est tout. On ne va pas non plus se cacher derrière ça. Je pense que Dortmund a montré pas mal de choses. Ils étaient supérieurs à nous sur ce match », juge-t-il ainsi.

Il conclut ensuite en se mettant dans la position de son dirigeant, Olivier Létang : « Je pense qu’il y a aussi une frustration personnelle. Il faut le comprendre. C’est un huitième de finale. On était peut-être l’équipe qui était considérée comme l’outsider et on doit aussi faire valoir nos droits. Quand il y a des choses qui nous paraissent injustes, on peut avoir des réactions comme ça. Je pense que c’est compréhensible », finit-il par conclure. Tout est bien qui finit bien ? Seule l’UEFA le dira, alors qu’une sanction à l’égard du président du LOSC n’est pas inenvisageable.