Lensois.com
·3 September 2025
Quand Jean-Louis Leca partage les coulisses de l’arrivée au RC Lens de Florian Thauvin

In partnership with
Yahoo sportsLensois.com
·3 September 2025
Le RC Lens a réalisé un gros coup lors du mercato d’été en parvenant à faire signer Florian Thauvin, champion du monde 2018. L’attaquant restait pourtant sur une saison de premier plan avec l’Udinese, en Série A et semblait plutôt destiné à un départ vers un gros club transalpin.
Invité de Rothen s’enflamme sur RMC Sport, le directeur sportif du RC Lens Jean-Louis Leca est revenu sur cette opération qui a fait beaucoup de bruit. Il n’oublie pas de mettre aussi en avant l’inspiration de Benjamin Parrot, son directeur général. Avec en toile de fond, une grande part de sensibilité humaine et footballistique dans les discussions avec le joueur : « Ce coup-là remonte vraiment à il y a un an. Quand j’arrête ma carrière et que j’entame celle de dirigeant en tant que coordinateur sportif, Will Still veut un joueur qui joue côté droit en faux pied. On cherche avec la cellule et on n’y arrive pas. Je rentre en Corse pour un mariage et je vois une story de Flo qui est là. Je me dis : « Merdre, c’est Flo le joueur ». J’avais gardé tout le temps contact avec lui, je l’appelle, je lui demande comment ça va, je lui dis qu’il faut qu’on se parle le lendemain et, c’est vrai ce qu’il a dit, j’avais passé toute une nuit à regarder sa saison à l’Udinese. Ce mercato là, ça ne s’est pas fait. Après il a fait la saison qu’il a faite, avec 10 buts et 8 passes décisives. Quand on prend le chantier avec Ben (Benjamin Parrot), c’est lui qui me dit : « Tu devrais relancer Flo ». Pour moi, c’était impossible avec la saison qu’il venait de faire. Ben a insisté. Je l’appelle et au début tu ne le fais pas pour le convaincre, tu lui dis plutôt « ça va frérot comment tu vas ? »(rires). Puis tout doucement, on rentre dans le vif du sujet. Je lui parle du club. Il m’avait félicité un mois et demi avant parce que j’avais été nommé directeur sportif. Moi j’avais envoyé une petite pique mais je n’y croyais pas. Puis la comm’ m’avait fait une super vidéo du club, des supporters, des installations. Je lui ai dit « regarde où tu aurais pu jouer », et c’est fou, parce que dans cette vidéo, il y a un supporter qui a une écharpe Lens-Udinese (ndlr : les deux clubs se sont affrontés en Coupe de l’UEFA en 2005-2006). Improbable ! On est resté sur ça et Ben m’a tellement poussé que je me suis dit, je me lance. »
Jean-Louis Leca raconte alors quel point le joueur s’est montré curieux de très nombreux aspects avant que la question financière ne soit mise sur la table : « Quand on s’est lancé, ça a peut-être duré 10 ou 12 jours, on n’a pas parlé une seule fois de possibilités financières. Il ne m’a posé des questions que sur le club, les supporters, les gens, sur les installations, le stade, sur les coéquipiers, le groupe, les anciens, les jeunes… Ce n’était que ça. Et quand tu vois les efforts qu’il a dû faire pour revenir au haut niveau en passant du Mexique à l’Italie… Aujourd’hui il a un corps, je pense que même à 25 ans (ndlr : 32 ans désormais) il n’était pas comme ça. C’est Rocky le mec. Il est passionné de ce qu’il fait. Et c’est un bon mec. Les gens avaient l’image d’un p’tit con, alors que c’est quelqu’un d’empathique, de gentil. Simplement, quand il n’est pas content, il le dit. Nous, on s’était rencontré il y a 10 ou 15 ans parce que les Corses on est comme ça, on accueille les gens, on les écoute et quand ça ne va pas on le dit aussi. Mais je suis content parce que ce club c’est de la solidarité et du savoir vivre ensemble. »