Olympique-et-Lyonnais
·8 November 2024
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Jugé à huis clos par la cour criminelle du Rhône, l'accusé de 67 ans, passé comme bénévole à l'OL notamment, au visage rond et à la queue de cheval blanche, a été reconnu coupable d'avoir abusé de sa fonction pour le viol de deux garçons âgés d'une dizaine d'années entre 1989 et 1996 et l'agression de cinq mineurs entre 1993 et 1998 et en 2018. Quinze ans d'emprisonnement avaient été requis contre le sexagénaire qui, selon son avocat Me Samir Bellasri, fera appel de la décision. Les faits s'inscrivaient tous dans un contexte éducatif ou d'encadrement de mineurs licenciés dans des clubs de football, et se sont notamment déroulés lors de déplacements autour de matches.
La peine a été assortie de 10 ans de suivi socio-judiciaire avec injonction de soin et interdiction définitive d'exercer une activité au contact de mineurs, suivant les réquisitions du ministère public. L'accusé risquait jusqu'à 20 ans de réclusion. "Il a un certain âge, est-ce que ça a joué ? Ça reste une peine relativement importante, il y avait des victimes très jeunes", a réagi auprès de l'AFP Me Stéphanie Zahnd-Cartier, l'avocate de deux parties civiles, se déclarant "plutôt satisfaite" du verdict.
Durant le procès qui s'est ouvert mercredi, l'accusé a contesté les faits de viol, qu'il avait reconnus pour certains durant l'enquête. Il a reconnu des faits d'agression, selon les avocats des parties. "Mon client contestait certains faits qui malgré tout ont été reconnus à son encontre. (...) Il reste sur sa position", a indiqué Me Bellasri. "Le suspect n'a pas exprimé de regrets, à part le fait qu'il n'aurait pas dû faire ça pour ne pas être incarcéré. Il n'a pas d'empathie pour les victimes", ni "d'explications", selon Me Zahnd-Cartier.
Entraîneur puis dirigeant du club Martel Caluire entre 1981 et 1998, de l'AS Buers à Villeurbanne (Rhône) entre 2016 et 2021, l'accusé a ensuite été bénévole à l'OL entre 2018 et 2021. En 2020, une victime avait finalement décidé de le dénoncer après l'avoir recroisé fortuitement. Les faits étaient alors prescrits, mais sa plainte pour viol avait déclenché l'ouverture d'une enquête, qui a permis d'identifier les autres victimes.
"On est assez terrifiés par la solitude de ces enfants face à l'agresseur. Aucun n'a pu dénoncer les faits à quiconque au sein du club", a déclaré Me Agnès Bouquin, conseil d'une victime, déplorant que l'accusé ait encadré des "centaines d'enfants".
Par l'AFP.
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