“Si la section doit être vendue, ce sera pour lui assurer une pérennité et lui donner un nouvel essor !” | OneFootball

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·4 Oktober 2025

“Si la section doit être vendue, ce sera pour lui assurer une pérennité et lui donner un nouvel essor !”

Gambar artikel:“Si la section doit être vendue, ce sera pour lui assurer une pérennité et lui donner un nouvel essor !”

Alors que le HAC, 3e et invaincu, s’apprête à se déplacer à Fleury cet après-midi ( 17h ), Laure Lepailleur a répondu à nos questions. La manager du HAC revient sur le mercato, l’avenir de la section féminine et l’excellent début de saison des Ciel & Marine.

Au-delà des qualités footballistiques des joueuses, nous avons eu une attention particulière sur l’état d’esprit et les valeurs défendues par les profils ciblés.

Le mercato s’est terminé vendredi dernier. Le HAC a connu plusieurs arrivées dont 2 sur le gong ( Ángela Barón et Elisa Launay ). Êtes-vous satisfaite du mercato réalisé et de l’effectif qui a été constitué ?


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Si nous considérons le contexte global du club au cours des 6 derniers mois, le mercato estival peut être jugé plutôt très satisfaisant. Au-delà des qualités footballistiques des joueuses, nous avons eu une attention particulière sur l’état d’esprit et les valeurs défendues par les profils ciblés.

L’objectif étant de créer le meilleur collectif et développer une identité d’équipe. Nous enregistrons donc les arrivées de 6 nouvelles joueuses. Sarah Kassi ( milieu défensif ), Jade Nassi ( excentrée ), Esther Mbakem ( attaquante ), Maïté Boucly ( latérale gauche ), Angela Barón ( défenseure centrale ) et Élisa Launay ( gardienne de but pour suppléer la blessure de Lisa Lichtfus en fin de préparation estivale ).

On peut ajouter à cela des prolongations…

Oui, trois prolongations de joueuses importantes pour l’équilibre et l’identité de notre équipe ont été actées ( Romane Enguehard, Zoé Stiévenart et Ikram Adjabi ). La signature du 1er contrat professionnel de Célestine Boisard, issue du centre de formation, est un symbole fort qui s’inscrit dans le projet de développement de notre section.

A noter également, le retour de Magnaba Folquet très prochainement après sa rupture des ligaments croisés survenue en préparation estivale la saison dernière. Elle peut être considérée comme une recrue. Elle n’a en effet pas encore eu l’opportunité d’évoluer en compétition officielle sous le maillot Ciel & Marine.

Et il y a aussi eu des départs !

Côté départs, ceux de Laurie Cance et Eden Le Guilly peuvent être jugés les plus impactants au regard du temps de jeu de ces deux joueuses la saison dernière. J’ajouterais Wassa Sangaré qui a été un élément important pour l’équipe sur la 2e partie de saison 24/25.

Les deux dernières citées étaient des prêts, nous nous attendions forcément à les perdre. Même si notre volonté initiale était de les conserver. Concernant Laurie, il y a eu une vraie volonté de la prolonger mais parfois cela ne suffit pas. L’économie et les ambitions supérieures d’autres clubs ne nous permettent pas de rivaliser sur certains dossiers.

La volonté affichée de Vincent Volpe et Jean-Michel Roussier quant à la poursuite du développement de notre section féminine a permis de travailler dans la sérénité et bâtir une équipe compétitive pour la saison 25/26.

Le HAC a changé de propriétaire cet été pour sa section masculine tandis que la section féminine est toujours à vendre. Est-ce que cela a perturbé le mercato et l’intersaison ?

Le contexte de vente crée forcément de l’incertitude auprès de tous. Contrairement aux saisons précédentes, notre mercato a donc, par la force des choses, débuté plus tardivement. Les prolongations auraient également eu le mérite d’être actées plus tôt dans la saison. Il est souvent plus difficile de convaincre lorsque l’avenir reste flou.

Malgré ce contexte, la volonté affichée de Vincent Volpe et Jean-Michel Roussier quant à la poursuite du développement de notre section féminine a permis de travailler dans la sérénité et bâtir une équipe compétitive pour la saison 25/26. Je les remercie d’ailleurs pour la confiance accordée au fil des années. Et la liberté donnée dans la définition et la mise en application de la politique sportive de la section féminine.

Vincent Volpe a garanti le financement de la section malgré l’absence d’acheteur. Est-ce que vous étiez rassuré dès le début du processus de vente ? Ou y avait-il une crainte dans le groupe de voir la section disparaître ou repartir de zéro ?

Le développement de la section féminine émane de la volonté initiale d’un dirigeant engagé et investi, Vincent Volpe. Raison pour laquelle j’ai souhaité, il y maintenant 5 ans, m’engager dans ce projet. Il n’a jamais été question de céder la section féminine pour la voir disparaitre, bien au contraire. Si elle doit être vendue, ce sera forcément pour lui donner un nouvel essor et lui assurer une pérennité.

Si la section doit être vendue, ce sera forcément pour lui assurer une pérennité et lui donner un nouvel essor !

De nombreuses sections sont actuellement à vendre mais ne semblent pas forcément trouver preneur. Par ailleurs, les affluences dans le foot féminin français sont très loin de ce qu’on peut voir dans d’autres pays. En Angleterre, en Allemagne ou aux États-Unis par exemple. Pourquoi le foot féminin n’arrive pas réellement à prendre son envol en France selon vous ?

En comparaison avec nos pays voisins comme l’Angleterre, l’Allemagne ou encore l’Espagne, la France peine à faire évoluer les mentalités. Et souffre encore des comparaisons entre le football masculin et le football féminin. Or, le football féminin comporte des spécificités. C’est une erreur de penser que son développement passe par les mêmes processus que dans le football masculin.

Les cibles sont différentes que ce soit le public, les sponsors… D’où l’intérêt de se tourner vers des investisseurs qui ont cette vraie volonté de développement de la pratique et apporte un regard différent. Le football féminin français a besoin de créer son propre modèle pour développer une économie positive à l’avenir.

Je reste convaincue que l’acquisition des équipes féminines par des dirigeants engagés sur le sujet va permettre l’émergence d’une nouvelle dynamique. Contrairement à ce que vous pensez, de plus en plus d’investisseurs s’intéressent aux équipes féminines. OL-Lyonnes en est un parfait exemple. Tout comme le Montpellier Hérault Sport Club qui vient de céder sa section féminine pour poursuivre son développement. D’autres clubs pourraient s’engager dans la même voix au cours des prochains mois.

Pour revenir au HAC, le club a l’effectif le plus jeune du championnat avec de nombreuses joueuses formées au club. Est-ce une fierté d’avoir développé une formation aussi performante en peu de temps ?

Le HAC est avant tout un club reconnu pour sa formation chez les garçons. Il paraissait donc important de respecter l’identité Ciel & Marine et développer ce projet au féminin. Aussi, un travail collaboratif de 3 saisons aux côtés de Maxime ( Di Liberto ) a permis la construction du projet de formation. L’ouverture du centre en juillet 2024 constituant une vraie réussite pour le club.

Aujourd’hui, le projet grandit sous la direction de Romain ( Chevrier, directeur du centre ). Nous espérons voir éclore de nouveaux talents aux cours des prochaines années. Chancelle Effa Effa, Mélinda Mendy et plus récemment Célestine Boisard, toutes trois issues de la formation ayant signé leurs premiers contrats professionnels au HAC, constituent une fierté pour notre club. Elles sont les premières donc des pionnières et doivent inspirer nos générations futures.

Celle de 2008 dont font partie Thaïs Gallais, Talila Seika, Emmy Lefèvre, Maël Doré ou encore Luna Laboucarie émerge petit à petit au sein de l’équipe d’Arkema Première Ligue. Elles côtoient régulièrement les équipes nationales jeunes, signes d’une formation bien portante actuellement. Parmi elles, sans doute le prochain « premier contrat professionnel ». En tout cas, c’est ce que nous leur souhaitons.

Le secteur prioritaire en matière de recrutement a toujours été notre région ! Le HAC propose ( aux jeunes ) une pratique de haut niveau, un ancrage local et une proximité familiale. Chaque saison, notre objectif est de recruter les meilleurs profils normands de la génération concernée par l’entrée en centre de formation.

Le HAC est le seul club normand à évoluer dans une ligue professionnelle. Il y a au centre beaucoup de jeunes de la région, y compris venant de Basse-Normandie. Y a-t-il une volonté de la part du HAC d’être LE club normand “hégémonique” pour le foot féminin ?

Le secteur prioritaire en matière de recrutement a toujours été notre région. Née en Normandie, j’ai pourtant dû quitter ma région d’origine assez jeune il y a quelques années, faute d’offre de pratique de haut-niveau. Aujourd’hui, le HAC la propose, l’ancrage territorial, la proximité familiale sont donc à privilégier.

Chaque saison, notre objectif est de recruter les meilleurs profils normands de la génération concernée par l’entrée en centre de formation. Forcément, la concurrence est rude notamment avec la région parisienne. C’est d’ailleurs assez paradoxal, il est parfois plus simple d’attirer une joueuse issue d’Ile-de-France plutôt qu’une normande. Aujourd’hui, notre équipe première évoluant en Arkema Première Ligue et le Centre de Formation ayant ouvert ses portes il y a un an, notre club occupe une place forte en matière de football féminin en Normandie.

Mais il développe également une image positive sur le plan national. Les apparitions de nos jeunes joueuses sur la pelouse du Stade Océane montrent l’importance qui leur est accordée. Nous devenons au fil des saisons plus attractif. L’idée initiale n’a jamais été de concurrencer les autres clubs normands. Mais plutôt d’œuvrer dans un but commun celui de former des joueuses sur notre territoire.

Travailler en ce sens me semble être un partenariat gagnant-gagnant car nous savons très bien que toutes les joueuses formées au club n’obtiendront pas un contrat professionnel. A titre d’exemple, ces dernières années, nous avons accueilli des joueuses de QRM qui après 3 ans en formation au HAC retrouvent aujourd’hui leur club d’origine, évoluent en D3 ou U19F tout en poursuivant leur parcours scolaire. C’est aussi une réussite de voir des joueuses construire leur avenir professionnel tout en continuant à exercer leur passion en Normandie.

Cet été, le HAC a gardé le même coach, Maxime Di Liberto. Est-ce qu’avoir un entraîneur qui a un ADN de formateur aide à attirer des jeunes à venir au HAC ( au centre ou en développement en équipe première ) ?

Au stade de développement de notre projet, un coach à l’ADN formateur est un incontournable. Maxime s’inscrit parfaitement dans le projet du HAC dans lequel il s’investit pleinement depuis 5 saisons. Sa connaissance du football féminin est un atout majeur tout comme son expérience. Aujourd’hui, nous avons trouvé un bel équilibre dans les relations entre coach principal, directeur du centre de formation et manager générale. Nous sommes sur la même longueur d’ondes ce qui facilite le travail du quotidien. C’est un climat propice à la progression de nos joueuses.

Sur le sujet de la formation comme sur d’autres, notamment le recrutement, est-ce que vous échangez avec la direction sportive masculine pour se donner des conseils réciproques ?

La nouvelle organisation est moins propice aux échanges qu’au préalable, les entités étant bien distinctes. En revanche, les discussions, les mises en relation, les conseils sont toujours d’actualité.

Les résultats du début de saison sont le fruit du travail opéré par le staff et les joueuses au quotidien. Je les félicite pour leur investissement sans faille. Aujourd’hui, nous sommes récompensés de nos efforts. L’objectif reste le même : se maintenir le plus rapidement possible.

Pour en revenir au terrain, le HAC réalise le meilleur début de saison dans l’élite dans son histoire ( 3e avec 7 pts en 3 matches ). Est-ce qu’avec le staff vous avez coché ce début de saison pour vous mettre plus vite à l’abri ?

Nous sommes forcément satisfaits de ce début de saison. Ces résultats sont le fruit du travail opéré par le staff et les joueuses au quotidien. Je les félicite pour leur investissement sans faille. Aujourd’hui, nous sommes récompensés de nos efforts. Nous devons aborder les prochaines échéances avec humilité et tenter de conserver cette belle dynamique. Un premier gros test face à Fleury nous attend. Mais l’objectif reste le même : se maintenir le plus rapidement possible. Si l’objectif est atteint, il sera encore temps d’en fixer un nouveau.

En revanche, il y a eu cette petite déception en Coupe de la Ligue puisque les Ciel & Marine ont perdu le match à ne pas perdre face à Nantes. La qualification semble désormais compliquée. Est-ce que c’est une vraie déception ?

Lorsque l’on est engagé dans une compétition, on souhaite toujours réaliser le meilleur parcours. La défaite face à Nantes n’est pas forcément une déception. Sans trahir de secret, dès l’apparition de cette compétition, j’avais annoncé à Maxime et Romain qu’on utiliserait ces matchs de poule pour lancer certaines de nos jeunes au niveau senior, un moyen de leur donner du temps de jeu pour les faire progresser.

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