Au « tournant de sa carrière », Antoine Leautey envisage un départ de l’Amiens SC | OneFootball

Grand artisan du maintien rocambolesque de l’Amiens SC, Antoine Leautey vit peut-être bien ses derniers matches avec le club picard. De son propre aveu, l’attaquant de 29 ans se questionne sur son avenir, alors qu’il approche de sa dernière année de contrat. Entretien.

Antoine, est-ce qu’il y a des chances de vous voir disputer votre dernier match à domicile en tant que joueur de l’Amiens SC vendredi ?

Oui, il y a des chances. On ne sait jamais. Comme je vous le dis toujours, on ne sait jamais. J’ai fait trois saisons ici, on verra de quoi est fait l’avenir. Oui, comme non, je ne sais pas en fait. Il me reste un an de contrat.

Ce sera donc une intersaison charnière…

Exactement. Le tournant de ma carrière.

A ce point ?

Oui, je pense.

Avez-vous commencé à discuter de votre avenir avec le club ?

Oui. De toute façon, il y a toujours un peu de discussions. Après, je pense que ça va s’accentuer à la fin de la saison. On verra. On va tous s’asseoir autour d’une table.

Vous réalisez, d’un point de vue statistique, votre meilleure saison en carrière. Cela risque d’attirer les convoitises…

Oui, c’est clair. Après, comme je l’ai dit, on ne sait jamais. Comme je l’ai dit en janvier, un jour, on peut partir. Le lendemain, on dit non, je ne vais pas partir. Et le mercredi, on a une offre qui est impossible à refuser. Donc, on ne peut jamais savoir. En tout cas, me poser la question de savoir si je voulais ou non partir, ça m’est déjà arrivé.

Dave Winter/FEP/Icon Sport

Vous avez évoqué vos trois saisons au club. On parle souvent de cale. N’avez-vous pas le sentiment d’avoir tout donné, d’avoir fait un peu le tour de la question avec l’Amiens SC ?

Parfois, on peut se demander si ce n’est pas la fin d’un cycle. Je pense avoir beaucoup donné pour l’Amiens SC, n’avoir jamais triché pour ce club. Comme je l’ai dit, je me sens très bien ici. Je suis très heureux ici. Et comme je le dis, il ne faut pas croire que l’herbe est forcément plus verte ailleurs. Je ne cracherai jamais dans la soupe. Je suis très heureux ici. Après, je ne vais pas me cacher. S’il y a quelque chose qui peut m’intéresser, j’espère qu’on pourra se mettre d’accord. Mais pour l’instant, je n’ai rien. Pour l’instant, il n’y a rien. Je suis ici et très heureux.

Quand on est dans la forme de sa vie, dans la tranche d’âge où on est mature et bien physiquement, on aspire forcément à un projet ambitieux. Votre souhait est sans doute de jouer la montée en Ligue 1 l’année prochaine ?

Honnêtement, en toute transparence, si je pars d’Amiens, je ne me vois pas aller dans le club de Ligue 2. Après, on ne sait jamais, mais je me vois mal aller dans un autre club de Ligue 2. Maintenant, on ne peut pas savoir.

Le projet est donc, si possible, de faire le grand saut vers la Ligue 1 ?

Oui. Mais après, c’est pareil, je n’ai pas envie d’aller là-haut pour aller là-haut. Et de me dire, j’ai joué là-haut. Non. Je suis venu à Amiens parce qu’on m’a parlé. Et ça m’a convaincu. Je pense avoir fait le bon choix. Comme vous l’avez dit, certains joueurs sont au top à 22-23 ans. Personnellement, pas à 37 ans bien sûr, mais je pense que je vais atteindre mon meilleur niveau en prenant encore de l’âge.

Si je suis amené à partir ou si je suis amené à rester, j’ai envie vraiment de prendre ces décisions en fonction de ce que je ressens, surtout personnellement. Cela peut aussi être l’étranger comme rester ici. Honnêtement, je pense que c’est le tournant de ma carrière. Je n’ai plus 21 ans et s’il y a une belle offre qui me fait plaisir, je pense qu’il faut que je parte. S’il n’y a pas d’offre, ce n’est pas un problème je suis bien ici. Je ne veux vraiment pas partir pour dire que je suis parti.

Le contexte financier est de plus en plus incertain dans le football français. La donne financière peut-elle aussi jouer à ce stade de votre carrière ?

Dire non serait mentir. A un moment donné, on joue pour l’amour du foot, mais on sait très bien qu’une carrière va vite, surtout en Ligue 2. On n’a pas joué la Ligue des Champions, on ne touche pas des millions, même si on est très bien. Il ne faut pas mentir, c’est quelque chose qu’on prend en compte.

Propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Eddy Lemaistre/Icon Sport