« Aucun adversaire ne l’a encore dribblé cette saison » : Matteo Gabbia, symbole de ces joueurs italiens trop souvent sous-côtés | OneFootball

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Comme le raconte Ultimouomo.come, Matteo Gabbia, défenseur central du Milan AC, attire depuis peu l’attention grâce à une statistique impressionnante : selon DataMB, il est le défenseur de Serie A avec le plus haut pourcentage de duels gagnés (83,3 %), à égalité avec Gaspar du Lecce. De plus, d’après StatsBomb, aucun adversaire ne l’a encore dribblé cette saison. Des chiffres flatteurs qui traduisent son excellente forme et la solidité défensive du Milan, deuxième meilleure défense du championnat avec seulement trois buts encaissés.

Mais ces statistiques nécessitent une mise en contexte : Gabbia est aussi le défenseur le moins « agressif » du championnat, avec seulement 3,08 actions défensives intenses par 90 minutes (tacles, fautes, pressions immédiates). Dans un football italien fondé sur le duel homme à homme, où les défenseurs sortent en pressing constant, Gabbia représente une exception. Là où la Serie A glorifie les défenseurs physiques et impulsifs comme Gianluca Mancini, le Milanais incarne un style opposé : anticipation, lecture du jeu, positionnement.

Ce que Carlo Ancelotti appelle un défenseur « pessimiste » : celui qui imagine toujours le pire scénario pour mieux le prévenir. Gabbia, conscient de ne pas dominer physiquement, compense par son intelligence défensive et une concentration permanente, perceptible dans ses rotations de tête pour surveiller ballon, adversaire et espace. Ses duels face à Højlund et Lucca contre Naples illustrent cette approche : contact constant, discrètes poussées, petits coups pour perturber l’attaquant — une leçon de défense invisible aux statistiques.

Sous la direction d’Allegri, son profil s’épanouit : placé entre Tomori et Pavlović, Gabbia organise la ligne, guide ses coéquipiers et stabilise une défense qui avait perdu confiance. Son expérience au Villarreal, aux côtés de Raúl Albiol et sous les ordres de Marcelino, a transformé sa mentalité : il a appris à travailler « moins mais mieux », gagnant en régularité et en assurance.

Malgré quelques erreurs – notamment face à la Roma ou à Zagreb – Gabbia est aujourd’hui le défenseur le plus fiable du Milan. Pas spectaculaire, pas charismatique, mais constant et lucide, il symbolise une autre idée du défenseur italien : celle du joueur réfléchi plutôt que du gladiateur.

Si Gattuso choisit une Italie compacte et prudente, Gabbia pourrait y trouver sa place. Dans un football obsédé par l’agressivité, il rappelle qu’on peut aussi défendre en pensant.

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