Foot National
·31 ottobre 2025
Entretien - Melih Altikulaç : "Je sais que plus je vais monter de niveau, plus je serai davantage performant"

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·31 ottobre 2025

Un jeune qui souhaite rapidement rebondir et atteindre les plus hautes sphères. Au sortir de deux saisons plus que réussies en prêt sous les couleurs du FC Versailles, Melih Altikulaç se retrouve dans une situation inenvisagée jusqu’ici. Le latéral gauche, qui a décidé de quitter Samsunspor à la fin du mercato estival, se retrouve sans club malgré avoir été approché par de nombreuses formations. À 23 ans, le polyvalent défenseur se confie pour Foot-National.
Bonjour Melih, comment te sens-tu actuellement ?
Bonjour, franchement je me sens plutôt bien. Je profite d’être chez ma famille. Je suis entouré de mes proches. J’ai toujours vécu loin d’eux, et là, c’est réellement la première fois que je peux vivre avec eux tous. Je suis content et plutôt bien, mais c’est sûr que le football me manque énormément quand même. Ça me manque, mais il y a toujours un mal pour un bien. Je vois plus le côté positif que le côté négatif, en sachant que je retrouverai bientôt un projet. Je l’espère en tout cas (sourire). Je travaille beaucoup de mon côté. Je suis avec un préparateur physique. Je m’entraîne aussi avec un club pour garder une certaine condition. On sait qu’on peut être appelé du jour au lendemain, donc je me tiens prêt. Il n’y a pas le choix.
Tu te retrouves sans club après avoir résilié ton contrat avec Samsunspor, pourquoi ?
C’est une situation compliquée. J’ai passé deux saisons à Versailles sous la forme d’un prêt. Deux bonnes saisons, au cours desquelles je termine deuxième meilleur passeur. Je dispute une cinquantaine de matchs en deux ans, donc c’est sûr que j’essayais de voir ailleurs. L’être humain veut toujours plus. Je me disais que je pouvais aller voir plus haut. Malheureusement, plein d’agents sont venus me contacter, en me disant que tel ou tel club était intéressé… On me parlait de vrais projets. J’ai eu des propositions en National, énormément au début du mercato, mais j’ai préféré attendre car j’espérais mieux. Au sortir de deux belles saisons comme les miennes, je m’attendais vraiment à avoir mieux.
Au final, j’ai trop attendu, tout en étant mal entouré par ces gens qui gravitent autour du football. Cela m’a toutefois permis de faire le tri. Je suis beaucoup mieux entouré désormais. L’erreur que j’ai commise m’a servi de leçon. C’est la première fois que ça m’arrive, donc j’apprends. Cela m’a permis de voir la réalité du football, la difficulté de trouver un club pour des joueurs sans contrat. Depuis le Covid, on voit que c’est devenu beaucoup plus compliqué. Mais je reste concentré et je me prépare au maximum.
Poursuivre en Turquie ne te tentait pas ?
C’était un des objectifs. On ne va pas se mentir. Il y a ce côté professionnel qui peut vite te faire monter, en plus de l’aspect financier. Tout est réuni pour t’emmener loin et te permettre de lancer ta carrière professionnelle. Malheureusement, il y a plein d’agents qui te contactent, et tu te mets à attendre pour rien au final. Tu te retrouves sans club à deux semaines de la fin du mercato, et tu te mets à sonder le marché. Sauf que les clubs ont déjà leurs deux latéraux gauches. Et tu te retrouves dans ma situation.
J’ai toujours des objectifs. Quoi qu’il arrive, peu importe le projet. Tant que je joue et que je peux me montrer. Aujourd’hui, je suis mieux entouré et je sais que je vais évoluer dans le bon sens. Je vais pouvoir accomplir de meilleures choses.
Après avoir évolué les deux dernières saisons à Versailles, pourquoi ne pas avoir continué dans les Yvelines ?
On en a discuté avec le club. Ils étaient intéressés. Je leur ai dit que ce n’était pas l’objectif principal à cet instant. Je préférais attendre un peu et voir les propositions. Quand tu sors de deux bonnes saisons et que tu es désormais libre, tu te dis qu’il y aura quelque chose. Si j’avais encore été sous contrat, j’aurais sûrement réfléchi différemment. À un an de la fin de mon contrat, avec Samsünspor qui n’allait pas me prolonger, et au vu de mes performances des deux dernières saisons, je me suis dis que quelque chose de mieux allait arriver. Malheureusement, c’est la réalité du football.
Est-ce que c’est ma taille qui dérange, ou mon profil ? Je ne sais pas. Mes qualités, je les assume. Je sais que plus je vais monter de niveau, plus je serais encore plus performant. Je connais mes qualités. Je sais comment je suis. Quand tu joues avec de bons joueurs, tu montes aussi de niveau. Il n’y a qu’à voir mes performances en National 2 puis en National. Et je sais que si j’avais signé en Ligue 2, j’aurai été encore meilleur. Pour la Ligue 1, il y a encore une évolution à avoir, mais je sais que si j’ai cette chance, je serais encore plus performant qu’en National et en Ligue 2 si j’y joue. Plus l’équipe est forte, plus je serai mis en valeur. C’est certain.
Melih ALTIKULAC
Comment analyses-tu la saison de tes ex-coéquipiers ? Penses-tu que tu aurais pu leur apporter quelque chose ?
Je ne suis même pas surpris. Versailles est en train de construire quelque chose. Avec une nouvelle direction, qui a repris le club il y a deux ans, que j’apprécie beaucoup. Ces personnes consacrent tout leur temps à cette reconstruction. Il y a eu des années difficiles. Il y a de plus en plus de supporters. Cela ne se fait pas en seulement deux ans. Je suis arrivé en même temps que la nouvelle direction. Depuis, le club n’a fait qu’évoluer. Ils font le maximum pour le club et leurs efforts vont forcément payer. Est-ce que cela sera cette année ? Je ne sais pas, je l’espère. Sinon, ce sera l’année prochaine. Il y a de bons joueurs et un coach qui a une vraie vision de jeu de qualité.
Tu as disputé plus d’une cinquantaine de matchs en National les deux dernières saisons, qu’est ce que cela t’as apporté ?
Beaucoup, franchement (Il réfléchit). Tu as galéré à Samsünspor, tu viens en N2 et tu réalises une bonne saison. Ensuite, tu débarques en National, un championnat qui apporte beaucoup puisqu’il est semi-professionnel. Il y a de bons clubs, c’est structuré et cela va bientôt devenir professionnel. Cette expérience m’a apporté sur tous les plans : physiquement, dans les duels… Je suis petit de taille, on me l’a souvent reproché. Mais je suis suffisamment intelligent dans mon jeu pour anticiper les contacts. Même techniquement : le fait de jouer plus vite, de penser plus vite. J’ai beaucoup mûri dans mon jeu et je suis content d’être passé par cette division. Ce n’est pas un championnat facile.
Tu peux te présenter pour nos lecteurs qui ne t’ont jamais vu jouer ?
Techniquement, je suis très à l’aise dans les petits espaces. Mon total de passes décisives sur ces dernières années montre que j’ai une bonne qualité de centre, je pense (rires). Je trouve que je suis aussi très intelligent dans mon jeu. Je ne suis pas le plus rapide des joueurs, mais je sais anticiper les situations. Malgré mon petit gabarit, je compense par mon intelligence de jeu : mon placement, ma lecture des ballons, mes interventions. Je sais comment défendre face à un joueur plus rapide ou plus technique. C’est pour ça que cela s’est toujours bien passé, que ce soit défensivement ou offensivement. Et je cours énormément, j’ai un coffre qui me permet d’enchaîner les allers-retours sur mon côté.
Où te vois-tu prochainement ?
Je ne change pas mes objectifs. Qu’il s’agisse d’un bon club de National ou d’un club de Ligue 2 en France. À l’étranger, la logique est la même. Je ne suis pas quelqu’un de fermé. Je me vois aller en Europe, peu importe - Italie, Espagne, Angleterre ou encore Allemagne. Du moment que le championnat est compétitif et qu’il permet de se faire remarquer, c’est le plus important. Il faut un projet sérieux et intéressant. Je ne veux pas aller dans un club juste pour y aller. Je veux que le club souhaite réellement quelque chose de moi, que je leur apporte une réelle plus-value. Je veux évoluer, car je suis encore jeune. Je veux encore progresser.
Tu as eu des contacts avec d’autres clubs ces dernières semaines, qu’est ce qui n’a pas fonctionné ?
Oui, j'ai échangé avec de nombreux clubs ces dernières semaines. Mais cela n'a pas abouti. Il ne faut pas oublier que le football français se retrouve dans une situation compliquée au niveau financier. Mon entourage et mes anciens coéquipiers sont étonnés de ma situation actuelle. Quand je leur explique, ils comprennent que c’est compliqué. Aujourd’hui, il y a trop de joueurs sans club. Le mercato est devenu très difficile. C’est normal que les joueurs expérimentés soient privilégiés par les clubs. Mais je ne pensais pas que cela allait être aussi compliqué. J’ai des ambitions très élevées. Je voulais une Ligue 2, ou partir dans un autre pays. Le fait d’avoir attendu m’a aussi mis dans cette situation-là.
Et la sélection turque… ?
C’est toujours des objectifs, ça c’est sûr. C’est un objectif à long terme. Mon objectif à court terme, c’est de rejouer et d’enchaîner les matchs. J’ai confiance en mes qualités. Je ne doute pas, même si je me retrouve dans cette situation. Je sais que je serai performant dans le club où je vais aller. J’ai connu cette petite galère et j’ai compris certaines choses, donc je vais encore plus tout donner.
Finalement, est-ce que cette coupure ne t’as pas été bénéfique ?
Cette période m’a permis de bien reposer mon corps. Cela me redonne de l’énergie. Quand tu enchaînes les saisons, tu as très peu de temps de vacances. Mentalement, ça demande beaucoup d’efforts. Cette coupure me permet de me ressourcer auprès des miens. Je suis très famille. Je profite un maximum avec eux avant de retrouver un gros challenge.
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