EXCLU - Amine Gouiri : « On ne peut pas être un grand joueur sans avoir une certaine intelligence de jeu » | OneFootball

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·17 luglio 2025

EXCLU - Amine Gouiri : « On ne peut pas être un grand joueur sans avoir une certaine intelligence de jeu »

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À la recherche d’un numéro 9, l’Olympique de Marseille a réalisé LE coup du mercato hivernal en attirant Amine Gouiri. Présenté depuis son plus jeune âge comme l’un des futurs du football mondial, « AG9 » se trouve désormais face à ses responsabilités. Buteur attitré de l’OM et de l’équipe d’Algérie, le nouveau chouchou du Vélodrome se sait attendu et se sent prêt à assumer son rôle. Plutôt discret et peu bavard dans les médias, le Fennec nous a pris à contre-pied. Sur la terrasse surplombant le centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus, l’attaquant de 24 ans nous a livré un entretien d’une qualité rare. À déguster sans modération.


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A comme Algérie

« (Sourire) Depuis ma décision de rejoindre la sélection algérienne, je n’ai loupé aucun rassemblement, depuis novembre 2023. Je me sens vraiment bien. J’ai une quinzaine de sélections, quatorze pour être exact. La sélection, c’est particulier, c’est un truc totalement différent. Le pays, les supporters, la ferveur, c’est indescriptible. Il faut le vivre pour le comprendre. C’est vraiment fort, c’est intense même. Tu arrives deux heures avant le match, le stade est déjà rempli. C’est un truc de fou. Ce qui m’a vraiment marqué, c’est l’accueil des supporters quand on joue à domicile. Tu entres dans un volcan. J’ai déjà marqué quelques buts avec la sélection et je te promets que c’est une émotion spéciale. Marquer en club et avec la sélection, c’est vraiment différent. Bon, maintenant que je suis à Marseille, on peut dire que ça se ressemble un peu. Mais franchement, les émotions que ça procure de marquer pour l’Algérie… (il coupe). Je n’ai même pas les mots. Je supporte l’équipe d’Algérie depuis que je suis petit. C’est mon pays, celui de mes parents, celui de toute ma famille. Jouer pour l’Algérie, on peut dire que c’est un truc hors du commun. Je suis hyper fier. »

B comme Benatia

« Medhi Benatia m’a appelé en janvier, il m’a fait part de l’intérêt de l’Olympique de Marseille. Ensuite, entre ce premier appel et ma signature, je l’ai eu régulièrement au téléphone, on a eu de bons échanges. Il m’a fait comprendre que le coach me voulait vraiment. Et franchement, je n’ai même pas réfléchi, je n’ai pas hésité. Je savais qu’il allait m’appeler, mes agents m’avaient prévenu. J’attendais son appel, mais la vérité, avant même son appel, c’était déjà bouclé dans ma tête. L’OM, c’est impossible à refuser. Quand il m’a présenté le projet, les idées de jeu du coach, l’ambiance dans le groupe, le fonctionnement du club, ça m’a donné encore plus envie. Je voulais signer de suite. Rejoindre un tel club, avec un beau projet, jouer le haut du tableau et une place en Ligue des Champions, c’est attrayant quand même. Pour revenir à Medhi, évidemment que je connaissais son parcours, il a joué à la Juve, au Bayern, à la Roma. Il a toujours eu cette aura, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Quand il parle, tu sens directement qu’il connaît le football. Il y a zéro débat à ce sujet. En parlant avec lui, je savais que je faisais le bon choix. »

C comme Choix

« Concernant mon choix de rejoindre la sélection algérienne, il faut rectifier certaines choses. Les gens parlaient beaucoup de ma supposée arrivée, de mon choix, il y a eu de nombreux débats. Mais il faut savoir une chose, la première fois que j’ai eu le sélectionneur Djamel Belmadi au téléphone, c’était en septembre ou octobre 2023. Et je suis venu en sélection en novembre 2023. Avant ça, tout le monde parlait, mais il n’y avait rien, personne ne m’avait appelé. Quand on parle d’un joueur qui va arriver en sélection, ça parle beaucoup sur les réseaux. Mais il n’y avait rien en réalité. Si le coach m’avait appelé avant, je serais peut-être venu avant. Mais je n’avais reçu aucun appel, c’était simplement des « on dit ». Dès qu’il m’a appelé, je suis venu, il n’y a pas eu d’hésitation, ça s’est fait rapidement. J’attendais l’appel, j’étais en équipe de France espoirs. Je n’allais pas refuser les espoirs pour l’Algérie alors que je n’étais même pas sélectionné. Je sais que d’autres joueurs sont attendus (Rayan Cherki et Maghnes Akliouche), j’espère qu’ils vont nous rejoindre. On espère avoir la meilleure équipe. On veut un groupe compétitif, avec la CAN qui arrive et la possible qualification en Coupe du Monde. Après, il y a un groupe en place et c’est le coach qui décide. Un groupe se forme, il dispute les qualifications pour la Coupe du Monde et se prépare pour la CAN. S’ils ne se décident pas rapidement, un groupe va se définir. »

D comme De Zerbi

« Roberto De Zerbi, c’est un coach différent. Surtout au niveau de l’exigence. J’ai connu des coachs exigeants, mais lui, c’est vraiment un cran au-dessus. On est deuxième du championnat à l’heure où je te parle, mais ce n’est pas assez pour lui. Pour lui, c’est banal en fait. Lui est clair avec les joueurs, il te fait comprendre que même si tu gagnes cinq matchs d’affilés, si à l’entraînement, un truc ne va pas, il arrête tout, corrige tout et peut te sortir de l’équipe. Avec lui, rien n’est laissé au hasard, le « laisser aller » n’existe pas. Il a une exigence maximale sur le terrain. Tactiquement, ce qu’il nous demande est très précis, c’est pointilleux. Et sur le terrain, ça se voit. Là, on parle vraiment d’un coach méticuleux. Je ne vais pas comparer avec mes anciens coachs, mais avec lui, c’est différent. Après, chacun a sa philosophie de jeu. Avec De Zerbi, c’est une philosophie de jeu que je n’avais encore jamais vue. Pour le rôle d’attaquant, tout est vraiment précis avec lui. Tous les joueurs ont un rôle différent selon ce qu’il demande. En tout cas, j’apprends beaucoup. »

E comme Enfance

« Je garde de bons souvenirs de mon enfance. Quand tu es petit, tu n’as pas de problèmes, tu ne te soucies de rien. Quand tu vas au foot, c’est juste pour prendre du plaisir. Tu ne penses pas à devenir professionnel. On a tous commencé comme ça. Enfant, le football était un simple loisir. C’est en entrant à l’Olympique Lyonnais que les choses sérieuses ont commencé. Ma plus belle anecdote d’enfance, c’est mon premier match à Gerland, c’était la première fois que j’allais dans un vrai stade pour voir un match professionnel. C’était Lyon - Toulouse, à l’époque de Karim Benzema, c’était la belle époque. Benzema avait marqué. Le premier match au stade, c’est toujours différent. À la maison, tout se passait bien. Je suis issu d’une famille de footeux, que ce soit mon père, mes oncles, mes grands frères, tout le monde a joué au foot. Il y avait toujours des ballons à la maison. Chez nous, le foot, c’est une histoire de famille. J’ai toujours voulu être attaquant. Mon père était attaquant, mes frères aussi, toute ma famille. Chez nous, il n’y a pas de défenseurs (sourire). De toute façon, dans les familles maghrébines, algériennes, il n’y a pas de défenseurs, c’est tout pour l’attaque (rires). Soit tu es attaquant, soit tu descends légèrement d’un cran. En tout cas, dans ma famille, c’était attaquant ou rien. »

F comme Formation

« Quand j’étais à l’OL, c’était le meilleur centre de formation de France. J’ai passé mes meilleurs années. On était une bande de copains. Les coachs nous disaient souvent : « Parmi vous, seulement deux ou trois vont réussir ». Et nous, on disait : « Mais c’est impossible ce qu’ils racontent », parce qu’on se sentait tous forts. Et finalement, ils avaient raison. Quand tu vois les parcours de chacun, c’est impressionnant. Il faut être vraiment fort pour passer le cap et faire carrière. Surtout mentalement, il faut être très solide, car parfois, c’est dur. Quand tu as 14 ou 15 ans et que les coachs te disent : « Tu n’es pas gardé », ça fait mal. Certains ne se sont jamais relevés de ça. Pour réussir, il faut avoir un mental solide et être bien accompagné par sa famille. Sinon, tu ne passes pas. C’est vrai que pendant ma formation, on parlait beaucoup de moi, mais je ne faisais pas attention à ce qui se disait autour de moi. Je voulais juste entrer sur le terrain et marquer des buts. C’est grâce à ça que j’ai rapidement intégré l’effectif professionnel, je ne faisais pas attention à ce qui se disait. Si c’est un regret de ne pas m’être imposé dans mon club formateur ? Tous les joueurs souhaitent s’imposer dans leur club formateur. Tu peux poser la question à n’importe qui, tout le monde te dira la même chose. Mais chaque parcours est différent. C’est un petit regret, mais c’est le football, c’est comme ça. »

G comme Gouiri

« Je suis Amine Gouiri, un jeune joueur de l’Olympique de Marseille. Je suis très, très ambitieux. J’aspire à faire une grande carrière. Dans la vie de tous les jours, j’aime passer du temps avec ma famille. Je suis désormais à Marseille, donc plus proche des miens qui sont à Lyon. Quand j’ai du temps libre, j’aime me promener avec ma femme et mon fils. Je suis casanier. J’aime voir mes amis de temps en temps aussi. Je joue un peu à la playstation, même si avec mon fils, j’ai moins le temps (sourire). Sinon, je regarde des séries ou je me pose devant la télé. »

H comme Higuain

« Gonzalo Higuaín a réussi une belle carrière. Il a joué au Real Madrid, il était en concurrence avec Benzema, il a aussi fait de grandes choses avec Naples, la Juve et la sélection d’Argentine. On ne va pas se mentir, c’était un attaquant de classe mondiale. Oui, le coach m’a comparé à ce joueur, s’il a dit ça, c’est qu’il voit quelque chose en moi. C’est flatteur, car c’est le genre d’attaquant que tu aimes voir jouer, il marquait des buts, mais participait aussi au jeu. Tu sais, je n’ai même pas regardé de vidéos d’Higuain après la comparaison faite par le coach. Dès que je rentre à la maison après l’interview, je vais faire ça (sourire). Il me reste des souvenirs, mais ils sont vagues, j’étais jeune. Pour conclure, cette comparaison était un beau compliment, il a fait une grande carrière quand même. »

I comme Intelligence de jeu

« L’intelligence de jeu, c’est primordial. Pour moi, quand tu joues dans une équipe, tu vois direct qui est intelligent et qui ne l’est pas. Tu le remarques sur certaines phases de jeu. Si le joueur fait deux touches de balle au lieu d’une ou l’inverse. Quand il faut la garder au lieu de jouer en une touche. Quand il faut compenser la place d’un partenaire, avoir le bon jeu de position, lire les courses de ses partenaires et des adversaires. Tout ça, c’est l’intelligence de jeu. Personnellement, je vois directement si un joueur est intelligent ou non. Pour moi, on ne peut pas être un grand joueur sans avoir une certaine intelligence de jeu. Tu sais pourquoi ? Parce que c’est le cerveau qui décide. C’est le cerveau qui contrôle les jambes. Tu peux avoir des qualités technique ou physique de fou, mais si tu n’as pas de cerveau, ça ne sert à rien. Par exemple, si tu as une vitesse de fou, mais que tu ne l’utilises pas à bon escient, ça ne sert à rien. Certains joueurs ne sont pas rapides du tout, mais tu as l’impression qu’ils vont plus vite que tout le monde. C’est parce qu’ils savent comment se déplacer, ils savent lire le jeu, les trajectoires, les courses, les appels. Tu ne peux pas atteindre le haut niveau si tu n’as pas de cerveau. Ce n’est pas possible. »

J comme Joga Bonito

« Le beau jeu, je le définis… (il coupe). Moi, je suis un joueur qui aime bien les combinaisons. J’aime le jeu en une-deux touches, les petits déplacements, se faire plaisir quoi. J’aime le jeu d’équipe et les équipes qui marquent des buts comme ça. Après, tu as aussi le « joga bonito » de Neymar. Les joueurs comme ça, c’est rare, ils sont beaux à voir. Mais il y a deux styles de « joga bonito » pour moi. Il y a le petit jeu collectif et les exploits individuels. Personnellement, je préfère le tiki-taka. Évidemment, les gestes techniques, c’est toujours kiffant, c’est spectaculaire quand c’est fait à bon escient, pas inutilement. Il faut que ça serve dans l’action, dans le jeu. Moi, c’est le tiki-taka, le redoublement de passes, se faire plaisir dans la surface… le petit piqué devant le gardien (sourire). Ce geste n’est pas superflu. Les analystes nous donnent des vidéos et on remarque que certains gardiens se couchent plus rapidement que d’autres. Donc quand tu arrives face à eux, le piqué, c’est le geste à faire. Parfois, c’est vrai que c’est superflu, mais ça peut aussi être le bon geste. Avant les matchs, on a des vidéos, on sait qui fait quoi. On connaît les points forts et les poins faibles. Ça m’aide beaucoup. »

K comme KB9

« Toute ma carrière on m’a parlé de Karim Benzema, on a fait des comparaisons, c’est une dinguerie (sourire). Au bout d’un moment, c’était un peu lourd car chacun a son parcours, chacun est différent. Tu ne peux pas refaire la même histoire, le même parcours, la même carrière qu’un joueur. C’est impossible. Attention, ces comparaisons m’ont flatté car on parle d’un joueur de classe mondiale. Il a quand même remporté le Ballon d’Or, il a réalisé des trucs de fou, il a passé 12 ans (ndlr, 14 ans) au Real Madrid. C’est un joueur de malade. Mais chacun son parcours, chacun sa carrière. Je me répète, il faut bien que les gens comprennent. Non, je n’ai jamais parlé avec lui, on s’est déjà croisés rapidement, mais on n’a jamais vraiment échangé. Peut-être que j’en aurai l’occasion un jour. J’aime beaucoup son style de jeu, mais j’aimerais avoir sa mentalité. On lui a ramené beaucoup d’attaquants dans les pattes au Real Madrid et il a montré que c’était lui le meilleur, il n’a pas lâché. Parfois, on l’a mis sur le banc, mais il a toujours bossé. Il a même déjà été sifflé au Bernabéu, tout n’a pas été facile pour lui. Ronaldo prenait toute la lumière et quand il est parti, Benzema a pris le relais. Et ça, c’est vraiment fort. À côté de lui, il avait de jeunes joueurs et il a amené le Real Madrid au plus haut niveau. Il a remporté la Liga, la Ligue des Champions, son Ballon d’Or est plus que mérité. »

L comme Longoria

« Le président Pablo Longoria, c’est une personne tranquille. On parle bien ensemble. C’est un fou de football. Quand on a discuté, il m’a raconté un match de Youth League que j’avais fait avec Lyon face à la Juve. À l’époque, il était scout à la Juve. C’est un dingue de foot, de toute manière, tout le monde voit comment il est dans les tribunes. C’est bien d’avoir un président comme ça. Ses réactions sont parfois marrantes, ça montre que tout le monde est investi, tout le monde veut gagner. On est des compétiteurs, on veut tous atteindre les objectifs, on tire tous dans le même sens. C’est positif. Non, dans le vestiaire, on ne rigole pas sur son accent (rires). Et dans le vestiaire, beaucoup de joueurs ont des accents. Donc personne ne peut parler. Lors de nos discussions, il m’a dit : « Tu marquais souvent contre Marseille, donc maintenant, je suis content de t’avoir dans mon équipe ». Nos échanges sont toujours sympas et enrichissants. Ça fait cinq ans qu’il est au club, il fait un super travail. Avant ça, il a également eu des passages remarqués à Valence et en Italie. »

M comme Marseille

« Je n’aurais jamais pensé jouer à l’Olympique de Marseille, vraiment pas. Je suis formé à Lyon, comment veux-tu que je pense à ça ? C’est là que tu vois que le football va vite. C’est impressionnant à ce niveau-là. La vérité, à chaque fois que j’ai joué au Vélodrome, j’ai toujours été choqué. Je me souviens d’un match, on avait encaissé un but, et là, le speaker a commencé à crier, le stade aussi. Je n’en revenais pas. Je disais : « Mais on est où là ? », c’était la folie. Je me disais : « Ça doit être une dinguerie d’entendre son nom et son prénom scandés comme ça ». Je me disais aussi : « Ça doit être un kiffe de vivre ça » après je me reprenais en me disant : « Mais c’est impossible que je joue ici un jour, donc je ne pourrai jamais vivre ça dans tous les cas ». Et finalement, je suis ici, c’est un truc de fou quand même. De toute manière, j’ai toujours dit que le Vélodrome était impressionnant. Je me souviens de mon premier déplacement à Marseille, c’était avec Lyon. J’avais 17 ans, c’était un « Olympico » de fou, Memphis avait marqué le 3-2 à la fin. J’ai tout vu, j’étais en tribune, car j’étais 19ème joueur. Je n’en revenais pas. Ça a toujours été exceptionnel ici. Et aujourd’hui, je suis à l’OM, et j’ai le numéro 9 (sourire). Je sais que je suis attendu, mais c’est une bonne pression, ça te pousse à te surpasser constamment, que ce soit à l’entraînement ou en match. Tu sais qu’il faut toujours être bien préparé pour empiler les buts. On sait qu’on n’a pas le droit à l’erreur, mais tout le monde loupe des matchs, c’est obligé, même si on fait en sorte d’être un maximum régulier. Je réalise de bons débuts, je suis acclamé, ça fait plaisir et surtout, ça donne envie de faire encore mieux, de mettre encore plus de buts. Car j’ai raté des occasions, j’aurais pu avoir de meilleures stats. De toute façon, en tant qu’attaquant, tu n’es jamais rassasié, tu veux toujours marquer. Quand tu en mets un, tu veux le deuxième, et ainsi de suite. Aujourd’hui, je joue à l’Olympique de Marseille, je suis heureux de porter ce maillot. Je ne vais pas dire que j’ai oublié l’OL, je ne peux pas renier mon parcours. Mais c’est du passé. Je suis à fond pour l’OM. »

N comme Nice

« J’ai passé deux saisons à Nice, c’était un bon passage. C’est le club qui m’a révélé. J’ai effectué ma première titularisation en Ligue 1 dans ce club, à 20 ans. C’est Patrick Vieira qui m’a lancé. Mention spéciale à Julien Fournier et Patrick Vieira, ils m’ont beaucoup aidé. Julien est venu me chercher à Lyon, je suis arrivé après le Covid. Il n’y avait pas de statut. Je jouais en CFA à Lyon, je revenais des croisés. Nice m’a acheté 7 millions d’euros, Julien Fournier connaissait mon potentiel et Patrick Vieira m’a observé pendant la préparation. Je lui ai montré qu’il pouvait compter sur moi. Et voilà. C’était un super passage. J’ai beaucoup appris, j’ai fait ma première saison pleine à Nice. En signant à Nice, je me voyais ensuite dans un grand club. J’avais ce plan de carrière en tête. Ma première saison s’est bien passée, la deuxième avait bien commencé, on était deuxième eu championnat et en finale de la Coupe de France. Finalement, on a dégringolé. J’ai un goût amer d’avoir fini comme ça à Nice. »

O comme Obsession

« Je suis obsédé par la performance, je veux toujours faire plus, toujours faire mieux. Je veux toujours progresser. Quand j’arrive sur le terrain, mon obsession, c’est de marquer des buts. Attention cependant, quand on est trop obsédé par le but, on peut devenir un « crevard », c’est pour ça qu’il faut trouver le juste milieu. Si tu ne penses qu’à marquer, marquer et encore marquer, tu vas déjouer. Il faut jouer ton match normalement, comme tu es attaquant, les occasions vont arriver. Si tu as une passe à faire, il faut la faire, car le ballon reviendra toujours à toi. C’est comme ça. Si tu respectes le jeu, tu seras toujours dans les bonnes conditions. Si tu es trop obsédé par le but, tu peux devenir un crevard et déjouer. Et finalement faire un mauvais match. »

P comme Papa

« Être papa, ça change la vie. Tu as moins de temps pour toi, même si là, mon fils est encore petit. Tu passes plus de temps en famille, tu fais des trucs que tu ne faisais pas avant. Ça te permet de découvrir un nouveau rôle, ça te fait grandir, ça t’ouvre l’esprit. Ça te rend meilleur aussi, car tu sais que tu as une famille derrière toi, tu as des responsabilités, tu es papa, ça te change. Et franchement, j’aime bien ce rôle. Il y a des choses que je faisais, et que maintenant, je ne peux plus faire. Par exemple, quand tu veux sortir, tu sors en fonction de ton enfant. Tu fais attention, si tu as le biberon à donner ou autre. Tu changes aussi les couches, je l’ai déjà fait, j’aide au maximum ma femme. Au début, ça me faisait bizarre, mais maintenant j’ai l’habitude. C’est marrant, tu marques au Vélodrome, tu te fais acclamer par des dizaines de milliers de personnes et derrière, tu rentres à la maison et tu changes les couches de ton fils (rires). C’est bien, ça te permet de garder la tête sur les épaules, tu reviens rapidement à la réalité et tu relativises plus facilement aussi. Avant d’avoir eu mon fils, les anciens disaient souvent : « Tu verras quand tu seras papa » et maintenant, je comprends mieux la vie de papa et ce qu’ils voulaient dire. »

Q comme Question

« Si j’étais journaliste, quelle question je poserais à Amine Gouiri ? (Il rigole puis réfléchit longuement). C’est bon, j’ai une question, je lui dirais : « Où te vois-tu jouer dans cinq ans ? », par contre, je ne réponds pas à la question, tu ne me pièges pas, sinon je change, tu n’as pas le droit de me la poser à nouveau. On s’arrête là (rires). »

R comme Rennes

« J’y ai passé deux belles années et demie. J’ai construit ma vie de famille là-bas. Mon fils est né là-bas. J’ai enchaîné là-bas, j’ai joué l’Europe, c’était enrichissant. Concernant mes six derniers mois, je n’ai pas été décisif et c’était un mal pour un bien. Car si j’avais été performant, je n’aurais surement pas signé à Marseille (rires). Il faut se dire la vérité. Si j’avais marqué et si on avait été en haut du classement, Rennes ne m’aurait pas vendu. Évidemment, en tant que footballeur, on veut toujours être performant. En tout cas, je mettais toutes les chances de mon côté. On a fait six mauvais mois, là, ils sont en train de remonter. Personnellement, si j’avais fait de grosses performances, je n’aurais pas signé à Marseille. Medhi (Benatia) me l’a dit en plus. Il m’a dit : « Si tu avais marqué 10 buts, je ne serais jamais venu te chercher, ça aurait été impossible, Rennes ne t’aurait pas laissé partir ». Et finalement, c’était un mal pour un bien. À Rennes, on a changé plusieurs fois de dispositif, j’avais un rôle différent. Je suis beaucoup mieux à Marseille. »

S comme Statistiques

« Concernant les statistiques, ça rejoint ce que j’ai dit sur la lettre O pour obsession. Il faut respecter le jeu, le football et le reste suit naturellement. Depuis mon arrivée, oui, je suis décisif, oui, j’ai des statistiques. Mais ça ne s’arrête pas là, il faut regarder ce qu’on produit dans sa globalité et ne pas s’arrêter à de simples chiffres. Avec des chiffres, on peut tout et rien dire. »

T comme Transfermakt

« Oui, ma valeur était de 50 millions d’euros à un moment donné, aujourd’hui, elle est à 20. Ce n’est pas un truc très important. En plus, je peux te dire qu’elle va bientôt remonter (rires). Ne t’inquiète pas, elle va remonter. J’ai confiance. Après, c’était un truc de fou d’être évalué à 50 millions même si je ne me fie pas à ça. Certains sont évalués à 20 millions et sont finalement transférés pour 80, ce n’est pas significatif. Ça montre que tu es performant et que les gens le remarquent. Mais tu sais, tout ça fait partie de la vie du footballeur, on ne peut pas s’arrêter dessus. Certes, ma valeur a diminué, mais ce n’est pas grave. Au contraire, c’est une force, ça me booste. Là, avec ce que je fais à Marseille, il va y avoir une mise à jour, ça va remonter en flèche (rires). Il faudra que tu la regardes en fin de saison et tu me tiendras au courant. Moi, franchement, je ne regarde pas ça, je ne vais pas chercher l’information et je ne m’y intéresse pas forcément. Le plus important, c’est le terrain. La vérité, c’est le terrain. Quand tu es performant sur le terrain, le reste va parler pour toi. Je suis confiant, ma valeur va remonter. »

U comme Unanimité

« Quand tu vois qu’un joueur comme Cristiano Ronaldo ne fait pas l’unanimité, franchement, qu’est-ce que tu veux faire ? Personne ne fait l’unanimité et personne ne fera l’unanimité. Des gens vont kiffer, d’autres ne vont pas kiffer. Quoi que tu fasses, il y aura toujours des gens pour dire quelque chose. Si tu marques un triplé contre le PSG, ils vont dire : « Non, mais lui, il choisit ses matchs » et si tu marques un triplé contre une équipe mal classée, ils vont dire : « Non, mais lui, il marque uniquement contre les équipes mal classées ». Dans tous les cas, les gens vont parler. Il ne faut pas calculer. Certains se focalisent trop sur ce qui peut se dire sur eux, sur l’opinion des gens. C’est inutile. Il ne faut penser qu’au terrain, c’est tout. Moi, je m’en fous de tout ce qui se passe à l’extérieur, je ne pense qu’au ballon. Tu peux demander à tous mes proches. Tu es dans le foot aussi, tu sais que beaucoup retournent leur veste. Certains sont des spécialistes dans ça. Donc il ne faut pas en vouloir aux gens et rester focus. Si tu es fort, tout va bien, si tu connais un coup de mou, on va commencer à te critiquer et raconter tout et n’importe quoi. C’est comme ça le football, on connaît. »

V comme Vélodrome

« C’est simple, le Vélodrome, c’est la meilleure ambiance de France et de loin. Une ambiance unique. Je pense même que c’est la meilleure ambiance d’Europe. Je suis très, très fier et très, très content de jouer au Vélodrome. Par contre, quand je marche dehors, je suis obligé d’être camouflé (sourire). Pour l’instant, je ne me suis pas encore baladé dans la ville avec ma femme et mon fils. Et franchement, le combo joueur de l’Algérie à l’Olympique de Marseille, c’est un cocktail incroyable (rires). Même quand je vais en sélection, tous les gens qui entourent la sélection supportent l’Olympique de Marseille. En Algérie, ce n’est pas le Real ou le Barça, le club le plus populaire, c’est l’OM. Le mélange Marseille-Algérie, c’est une dinguerie. Même le cuisinier de la sélection supporte l’OM. Marquer un but au Vélodrome, c’est un truc de fou. À chaque match, il n’y a pas de question à se poser, le stade est plein à craquer. Quand tu marques, tu as l’impression que tout va exploser. Les supporters sont exigeants, c’est une pression, mais pour moi, c’est une force. Quand tu as le public avec toi, les adversaires doivent avoir peur, ils doivent être en stress. Avec ton pressing sur le terrain et l’appui des supporters, les adversaires doivent être fébriles, c’est obligé. Ce n’est pas facile de ressortir les ballons avec une telle pression. C’est une force et une chance de jouer au Vélodrome. Il faut gagner tous les matchs dans un stade comme ça. Tu peux terminer une saison invaincu au Vélodrome, je pense. »

W comme World Cup

« Déjà, on vise la qualification pour la prochaine Coupe du Monde. Nous sommes premiers, il reste quatre matchs, dont deux à domicile. On est devants, on a notre destin entre nos mains. À nous de bien faire les choses. C’est le rêve de participer à une Coupe du Monde avec sa sélection. Ça fait deux Coupes du Monde qu’on loupe. La dernière Coupe du Monde, je l’ai regardée en tant que supporter. Et là, le fait de participer à un Mondial, ce serait un kiffe de fou. Avant ça, on a une autre grande compétition qui arrive, la CAN. On vise la victoire finale. On veut gagner cette CAN. Je dis ça, mais les Marocains, les Ivoiriens, les Sénégalais, les Camerounais les Égyptiens et les autres, ils veulent également ça. On est plusieurs grosses nations à avoir le même objectif. En étant joueur de l’équipe nationale d’Algérie, tu te dois d’avoir cet objectif. Si j’ai un message pour Maghnes Akliouche et Rayan Cherki ? (Rires) C’est leur choix. J’étais à leur place, je sais que ce n’est pas facile d’entendre son nom lié à l’Algérie à chaque sélection. Ils sont les bienvenus, mais il ne faut pas trop qu’ils tardent à faire leur choix. Un groupe est en train de se construire. Les joueurs ont un ego, un orgueil, le coach fait ses choix aussi, nous, on a fait toutes les qualifications pour la CAN et le Mondial. On a fait de longs déplacements, comme au Botswana. C’est difficile de faire ces matchs, c’est dur de gagner pour se qualifier. Donc si des nouveaux arrivent comme ça, une fois qu’on est qualifiés - car on n’est pas encore qualifiés - je pense que certains joueurs ne vont pas l’accepter. Même le coach, je ne pense pas qu’il l’acceptera. Leur choix sera fait après l’Euro espoirs, je pense. En tout cas, s’ils nous rejoignent, ils feront un bon choix, je leur ai déjà dit. J’en ai déjà parlé avec eux, je ne dévoilerai pas nos discussions. Mais ce serait un bon choix pour eux, je pense qu’ils le savent. Et même pour nous, car ce sont des joueurs de qualité.

X comme X-Factor

« Le facteur-X de ma carrière, j’en ai connu plusieurs : ma grosse blessure à Lyon, mes débuts à Nice, ma première sélection avec l’Algérie. Mais là, je te dirais ma signature à l’OM. Tu sens que tu entres dans une nouvelle sphère, dans un club pas comme les autres. À moi de faire le boulot sur le terrain, de répondre aux attentes et de passer dans une nouvelle dimension. »

Y comme Yin et Yang

« Je suis un garçon de nature timide et réservée, même si maintenant, en grandissant, je suis un peu plus ouvert. Sur le terrain, en revanche, je ne suis pas le même homme, je ne suis pas timide. J’ai envie de tout arracher, je veux marquer des buts, je sais extérioriser. De toute manière, si j’étais timide sur le terrain, je ne pourrais pas célébrer mes buts devant 60 000 personnes (sourire). Si demain, je mets un but à la 90ème minute au Vélodrome lors d’un match important, il n’y a plus de timidité, plus rien, je peux retirer mon maillot, faire le tour du stade, courir partout et sauter n’importe comment. Certains joueurs ne pourraient pas le faire, je connais des joueurs tellement réservés, ils n’oseraient pas. Moi, quand je suis sur le terrain, je switche directement. Je suis plus expressif. Avec un ballon, je suis plus à l’aise. Et même au niveau du comportement, je ne me lasse pas faire, je peux m’embrouiller avec un joueur, je fais preuve de caractère. Oui, tout le monde me parle de cet accrochage avec Neymar. Il était fâché, car on gagnait 1-0, l’arbitre a sifflé, j’ai fait un geste technique pour jeter le ballon en tribune, il l’a mal pris. Il m’a poussé et voilà, je n’ai pas reculé. Mais si on regarde bien la vidéo, l’arbitre est venu vers moi alors que c’est lui qui m’a poussé. Et ça, ce n’est pas normal (rires). »

Z comme Zidane

« Zidane, c’est le bon combo aussi. Il né à Marseille, c’est un Marseillais et il est d’origine Algérienne. Il est de Kabylie en plus. Zidane, c’est une légende. Moi, je l’ai rarement vu jouer, j’avais 6 ans quand il arrêté. Je l’ai un peu vu au Real et à la Coupe du Monde 2006. C’est un exemple pour tout jeune qui a grandi en France. Et surtout, il n’a pas fait le centre de formation de Marseille, du PSG, de Lyon, de Rennes… Il a commencé à Cannes, avant d’aller à Bordeaux… (il coupe). Il a explosé un peu tard. Ça prouve que si tu n’es pas au top entre 18 et 22 ans, ça ne veut pas dire que tu ne vas pas faire de grande carrière. Au contraire, ce n’est jamais fini. C’est vrai qu’il vient de Kabylie aussi, là-bas, c’est l’un des meilleurs viviers du monde. Mbappé, Benzema, Akliouche, Zidane, moi… on a tous cette même origine (sourire). C’est une fierté. Dans la presse, ils ont dit que j’avais déjà eu un échange téléphonique avec Zidane, mais c’est faux. On a juste eu le même agent pendant une période. Mais non, je n’ai jamais parlé avec lui. Je l’ai déjà croisé. La première fois que je l’ai vu, ça remonte, car lui était le parrain de la Danone Nations Cup. Et comme j’ai fait ce tournoi, je l’ai vu là-bas. Mais je sais qu’il me connaît car on a des gens en commun. »

La phrase qui représente Amine Gouiri.

Je dirais une phrase du genre : « Certains font en sorte que leurs rêves deviennent réalité pendant que d’autres se contentent de rêver ». Je te donne cette phrase car il faut être acteur de sa vie. Il faut faire les causes pour aller en haut. Tout le monde a des rêves. Mais ces rêves sont réalisés uniquement si tu te donnes les moyens. En travaillant chaque jour, c’est possible d’atteindre ses objectifs. Voilà ma manière de voir les choses.

La note qu’il se met pour l’interview.

J’ai été pas mal pour cette interview, je me mets un petit 8 sur 10, j’ai été bon (sourire).

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