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·10 settembre 2025

[InterviewG4E] Philippe Fargeon : “C’est du travail devant le but”

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Nous avons fait un point sur le début de saison avec celui qui a été Champion de France en 1987 avec les Girondins de Bordeaux (et vainqueur de la Coupe de France la même année), mais également Champion de France de Division 2 en 1992 toujours avec les Girondins : Philippe Fargeon. Pour lui non plus, le fait que le Club au Scapulaire soit descendu en National 2, ne change pas grand-chose à son amour de celui-ci. Consultant et commentateur pour TV7 comme la saison dernière, l’ancien attaquant bordelais suit le FCGB de près et garde un œil plus qu’attentif à son actualité. De nombreux sujets sont ainsi évoqués dans ce premier rendez-vous, qui en appelle d’autres pour le reste de la saison. Interview.

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(photo by Gadoffre A / Onze / Icon Sport)


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Comment avez-vous trouvé les deux dernières rencontres des Girondins ?

J’avais trouvé très intéressant le match que j’ai commenté face à Châteaubriant (sur TV7, ndlr), même si l’équipe était faible en face. Là, face à Saumur, ils sont une nouvelle fois revenus au score et passés devant, et ça c’est quelque chose de bien dans le vestiaire, cela veut dire qu’on n’abandonne rien. C’est toujours un bon baromètre. Généralement, les équipes qui prennent un but, qui sont en difficulté, ou qui n’ont pas de confiance, elles arrivent difficilement à remonter la pente. Alors que là ça fait deux fois de suite, déjà contre le cours du jeu à Châteaubriant, et là après un nombre d’occasions impressionnant, on y arrive quand même. On ne doute pas. Il y a une volonté de réussir. On oublie un peu le manque de chance, le fait que ce ne soit pas normal d’encaisser un but, et on va de l’avant. Ca, c’est quand même un point positif.

Oui, il y a eu un manque de réalisme, et sur ce dernier match face à Saumur, il était très conséquent… Comment l’expliquer et y remédier ? Est-ce parce que c’est encore le début de saison ?

Non, c’est du travail devant le but. Vous demandez à un buteur comment ça se fait qu’on ne marque pas de but, c’est parce qu’on ne travaille pas suffisamment devant le but. C’est une question de confiance d’abord, et cette confiance on l’acquière pendant l’entrainement, où on se met devant le but, et incessamment on va frapper. On se met à 3 mètres et on frappe dans le but, après à 5 mètres, après à 10 mètres, puis à 15 mètres… Au bout d’un moment, quand on commence à avoir confiance dans son geste… Un attaquant, il faut qu’il travaille devant le but. Plus il marquera des buts à l’entrainement, plus ses collègues le verront à l’entrainement marquer des buts, ils lui feront confiance, et seront capables de faire un centre, même s’il se trouve tout seul contre trois défenseurs. C’est un travail individuel d’abord, un travail d’attaquant, un travail spécifique d’attaquant, et si le travail est bien fait et que l’on voit que ce joueur a les compétences, je peux vous dire que les autres qui regardent d’un coin de l’œil à côté se rendront compte qu’il est capable de marquer. On n’hésitera donc pas à lui donner le ballon. C’est du boulot, c’est du travail. D’abord, il faut un sens du but, je pense qu’il y en a qui l’ont un peu, et puis le travail. 100% ou 99.9% des buts qui ont été marqués, c’est parce que les tirs étaient cadrés (rires). Donc il faut commencer par là. Un beau tir de 45 mères qui tape la barre est moins intéressant qu’un tir à 1m avec le genou qui rentre. C’est ça la réalité.

Est-ce que la pelouse peut y jouer aussi ?

Je comprends que la pelouse puisse être un handicap, mais quand vous jouez en National 2, on ne peut pas demander à avoir des pelouses comme à Eindhoven ou comme au Stade de France… Il faut savoir s’adapter. Là aussi, c’est un travail, et je pense que l’entraineur et son staff y travaillent. Quand on sait que le prochain match on va jouer sur un terrain qui est un peu pourri, eh bien peut-être que toute la semaine on va s’entrainer sur un terrain un peu pourri… C’est ce que je ferais, mais je ne suis pas entraineur. Si on demande aux joueurs s’ils préfèrent jouer sur une magnifique pelouse avec 300 personnes autour du terrain, ou sur une pelouse en train de redevenir un peu meilleure et devant 12000 personnes… On ne peut pas tout avoir. On est en National 2. On a des infrastructures exceptionnelles, aussi bien au Haillan qu’au stade Atlantique… Il faut aussi s’adapter. La qualité des joueurs c’est de s’adapter aux situations, s’adapter au temps, au terrain, avec plus ou moins de facilités. Mais si le terrain est pourri, eh bien on va s’entrainer sur un terrain pourri… L’excuse du terrain peut se justifier, mais quand vous gagnez vous pouvez aussi dire merci au terrain… C’est une excuse, mais ce n’est pas forcément celle qui permet de justifier tant d’occasions ratées.

Est-ce qu’il y a un joueur qui vous a plus sur les derniers matches ?

Moi, je suis plus dans le collectif, parce qu’à ce niveau-là, c’est surtout du collectif. On avait l’année dernière un attaquant qui pouvait apporter un certain nombre de choses (Andy Carroll, ndlr), donc on avait un système de jeu qui lui permettait d’exploser, et au joueur d’être serein en y étant associé. Aujourd’hui, à ce niveau-là, en National 2, c’est le collectif qui va faire des différences. On ne va pas avoir un grand joueur, car même s’il aime le maillot au scapulaire comme nous on l’aime, il préférera signer en Ligue 2 ou en Ligue 1, plutôt que de venir aux Girondins. Donc en fait il faut qu’ils aient un esprit combatif et collectif. Il faut qu’un buteur marque des buts, qu’un milieu offensif donne des bons ballons, des latéraux soient bons défensivement et montent, que derrière on ait une assurance garantie contre l’agressivité de l’adversaire… Aujourd’hui, il ne faut surtout pas qu’il y ait un joueur qui explose, car cela voudrait dire qu’on s’appuie trop sur lui. Je pense qu’en National 2, on n’a pas des joueurs susceptibles de faire une très grosse différence par rapport aux autres. Il faut vraiment appuyer sur le collectif, avec des qualités individuelles, qui vont permettre à cette équipe d’être en complète mouvance.

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Il y a quand même un joueur qui a été mis de côté, Yanis Merdji, qui était le meilleur buteur la saison dernière.

Dans un groupe, ce qui compte, c’est l’état d’esprit. On est 15-16-17 joueurs, et tout le monde doit porter le fardeau des Girondins de Bordeaux avec son histoire, ensemble. On ne sait pas ce qui se passe dans les vestiaires, donc je ne prendrai pas position. On ne sait pas ce qui se passe dans les discussions, dans les appels téléphoniques. L’entraineur fait un choix, à ses risques et périls. Là, on en parle parce qu’on a des attaquants qui ratent beaucoup d’occasions et qu’on avait un joueur l’année dernière qui était le meilleur buteur de l’équipe, et logiquement et tout à fait normalement en tant que supporters, on se demande pourquoi on ne va pas le chercher… Mais le meilleur exemple de la gestion d’un groupe, c’est Didier Deschamps. Didier Deschamps a pris des joueurs qui rentraient dans un groupe et qui permettaient de ne pas créer d’histoires au sein de l’équipe pendant une certaine période. Et on ne peut pas lui reprocher ses bons résultats… C’est l’entraineur, avec son staff, qui prend ses responsabilités. S’il y a des comptes à rendre un jour parce qu’on ne marque pas de but et qu’il a écarté le meilleur buteur de l’année dernière, il en assumera les responsabilités, mais ça c’est s’il s’est trompé. Pour l’instant, je ne peux pas prendre position, je ne connais pas l’histoire.

En tout cas, au bout de quatre journées, on est à trois points des premiers, donc ce n’est pas déconnant.

C’est ça. Il faut faire attention à ne pas faire le début de saison catastrophique de l’année dernière. Celui-ci, on a quand même perdu cinq points en deux matches à la maison, donc c’est un peu dommage. Mais bon, le plus important est d’avoir été gagner à Châteaubriant qui, je le répète, est une équipe qui me semble très faible même si elle a gagné la semaine dernière, et d’avoir renoué avec la victoire devant notre public. C’est important. Après, il faut enchainer, et la saison est longue. On l’a vu l’année dernière, on était très mal partis et on s’est retrouvés premiers, pour exploser au final à la fin. C’est la gestion du groupe sur la longueur, c’est ce qu’il va falloir faire. Il y a des joueurs qui vont arriver, d’autres qui vont un peu péricliter, d’autres qui vont se retrouver avec un niveau supérieur à ce qu’on pouvait imaginer. Il y aura aussi des retours… C’est une gestion longue durée, mais le but étant que l’on monte cette année.

Vous parliez des supporters… Ils sont à la hauteur de l’histoire du club en étant présents, et même s’il y a un peu de déperdition avec l’UBB qui marche sur l’eau…

Ils n’ont jamais été absents. Quel bonheur et quel plaisir d’avoir des supporters qui vous encouragent. Que vous soyez Champions de France, en demi-finale, en finale de Coupe d’Europe, ou en National 2, les supporters sont là. La concurrence de l’UBB, c’est tant mieux. Tant mieux que l’UBB soit aussi haute. Je suis aussi bien supporter de l’UBB que des Girondins. Alors, un peu plus avec les Girondins parce que je n’aurais pas pu jouer au rugby vu ma morphologie (sourire)… Mais quand vous avez un club de la région bordelaise qui réussit… Cela marche pour le hockey, un certain nombre de sports… Il n’y a pas de concurrence. Il peut y avoir des gens qui ont été déçus certainement par le football et qui sont partis au rugby. Si on regarde l’histoire du sport entre le rugby et le foot à Bordeaux, quand un des clubs fonctionnait, l’autre était plus en difficulté. C’est ce qui s’est passé. En 90-91 quand on descend, l’UBB est Championne… C’est bien qu’il y ait un équilibre comme ça qui permette aux passionnés de sport d’aller voir des matches où l’équipe domine, où l’équipe est championne d’Europe pour l’UBB, ou championne de France il y a quelques années pour les Girondins. On ne va pas se plaindre d’avoir pléthore de grands clubs sportifs dans la région. Le football, étant le sport le plus populaire, fait que les supporters sont toujours là. J’avais annoncé, quand on était descendus, qu’on allait faire 10000 de moyenne au stade parce qu’on a une mentalité à Bordeaux, celle de se dire ‘même dans les moments difficiles j’y étais’. Les supporters prouvent qu’ils y sont.

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Cette saison, on parle sportif. On ne peut pas dire que tout est derrière nous, mais cette saison on n’a pas eu longuement toutes les peurs de chaque été… Au moins, on parle football.

La situation a fait qu’en fait on a pu plus rapidement parler football, mais il ne faut pas non plus oublier que les mois de mai et juin ont été aussi un peu chaotiques, avec l’attente d’un certain nombre de décisions, jusqu’à l’utilisation du stade quand même. Mais voilà, au bout d’un moment, qu’est-ce qu’on fait… Est-ce qu’on a quelqu’un qui a voulu reprendre le club dans les meilleures situations… J’en ai entendu parler, mais je n’ai jamais rien vu venir. On peut critiquer la gestion de Gérard Lopez, etc, effectivement, mais il a quand même voulu s’associer un peu au local, en demandant par exemple à Arnaud De Carli de venir, et ça c’est une très bonne nouvelle. Il a mis de l’argent. Il faudrait voir n’importe qui d’entre nous, mettre autant d’argent de notre poche, et du jour au lendemain dire ‘je pars, j’abandonne’. Il y a un juste milieu à trouver. L’objectif étant qu’on soit tous derrière ce club, quelle que soit la gestion, en espérant que ça tienne. Mais je pense que – c’est mon avis personnel – c’est peut-être mieux d’avoir un Lopez qui veut se rapprocher de l’économie locale, des gens qui ont porté ce maillot – évidemment, il y a encore des efforts à faire de son côté, son entourage pourra lui dire – plutôt que de se retrouver avec un fonds américain sachant ce que ça a donné…

Samedi, on retrouve Saint-Malo qui avait avec nous l’année dernière l’étiquette de favori, mais tout le monde s’est fait coiffer au poteau… Cela reste un choc, même si les deux équipes n’ont pas super bien démarré.

Saint-Malo fait partie des équipes contre lesquelles il va falloir qu’on aille faire un résultat là-bas, parce qu’ils sont en difficulté. Ils étaient parmi les favoris cette année, et ils ont très mal démarré parce qu’ils n’ont pas une seule victoire au bout de quatre matches, donc on peut se poser des questions. Je pense qu’il y a un gros résultat à faire, celui de ne pas perdre là-bas. Cela ferait pour eux cinq matches sans victoire, et ça va commencer à titiller. Et nous, si on est capables d’aller gagner chez un futur potentiel favori… De toute façon, si vous voulez monter, il ne faut pas perdre à l’extérieur et gagner à la maison. Ça commence par là. On est allés gagner à l’extérieur, on n’a pas engrangé le maximum de points à la maison… Mais si vous gagnez à domicile et que vous ne perdez pas à l’extérieur, vous montez. Ça c’est la règle, c’est mathématique.

Merci à Philippe Fargeon pour sa disponibilité et sa gentillesse sans faille.

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