Le Journal du Real
·1 luglio 2025
« Je n’étais presque jamais d’accord avec mon père », Davide Ancelotti sur son passage à Madrid

In partnership with
Yahoo sportsLe Journal du Real
·1 luglio 2025
Il y a des histoires où le nom pèse autant que les trophées. Davide Ancelotti, longtemps considéré comme le simple adjoint de son père Carlo, s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa trajectoire. De Madrid à Rio, le projet brésilien les réunit pour ce qui pourrait être un dernier chapitre ensemble. Mais derrière ce duo, l’ambition d’un homme émerge : celle de s’installer un jour, seul, sur un banc. « Mon objectif de carrière est clair : devenir entraîneur principal », confie-t-il à MARCA. L’aveu est posé, direct, comme une évidence. Pour l’instant, il reste à la droite de son père, mais l’émancipation n’est plus une question de si, seulement de quand.
Depuis une décennie, Davide suit Carlo Ancelotti sur tous les bancs : du Bayern à Naples, d’Everton au Real Madrid. Un chemin balisé, mais jamais confortable. « Je n’étais presque jamais d’accord avec mon père », raconte-t-il. Derrière la boutade, une vraie dynamique intellectuelle s’installe. « Il a besoin d’un environnement stimulant, et je crois que je le pousse à voir certaines choses différemment. »
Loin du mythe de l’héritier silencieux, Davide Ancelotti s’est imposé comme une voix dans le vestiaire madrilène. Mais il n’oublie jamais d’où il vient : « Nous sommes des gens très émotifs, toute la famille. Je crois que j’ai pleuré plus que lui lors de notre dernier match au Bernabéu ».
Ce jour-là, la fin d’une ère s’est jouée dans l’émotion. « Dire au revoir à Madrid de cette manière, c’est un privilège que peu peuvent s’offrir. »
Au lieu de se séparer, père et fils se sont donné rendez-vous au sommet : la Coupe du monde 2026, sous le maillot du Brésil. Une mission hors norme. « Mon père vient d’un village de 5 000 habitants. Le fait qu’il puisse diriger la Seleção, c’est presque irréel », s’émerveille Davide. Le projet est immense, mais la motivation est là : « Le Brésil attend qu’on gagne. Cette pression, on la connaît. C’est ce dont on a besoin pour être à notre meilleur niveau ».
Et si l’objectif est clair — décrocher le titre mondial — la mission dépasse le simple terrain. Davide Ancelotti y voit une opportunité unique : « Découvrir une nouvelle culture footballistique, apprendre une nouvelle langue, évoluer dans une autre dynamique… C’est une richesse inestimable. » Pour lui, cette parenthèse sud-américaine est aussi un tremplin. Il avait envisagé de prendre son envol dès cet été. « J’ai demandé du temps à mon père pour réfléchir. J’ai reçu des propositions, mais le Brésil, c’est un défi qu’on ne refuse pas. »
Rester aux côtés de Carlo ne signifie pas renoncer à son identité. Au contraire. « Mon père m’a enseigné l’adaptabilité. Mais moi, j’ai une préférence pour un jeu plus vertical, plus audacieux. » La nuance est subtile, mais elle marque un style. Davide ne sera pas un copié-collé. Il veut imposer ses idées, sa méthode, son tempo.
Et lorsqu’on évoque le palmarès unique de Carlo Ancelotti — avec potentiellement une Coupe du monde à venir en plus de ses cinq Ligues des Champions — le fils ne tremble pas : « Pour moi, il est déjà le meilleur entraîneur de l’histoire. Mais je ne suis pas objectif… ». Cette admiration n’efface pas l’envie de se mesurer seul au monde. Loin d’être écrasé par le poids du nom, Davide l’assume. Et le futur pourrait bien lui offrir le banc qu’il attend avec patience.
D’ici là, il observe, il apprend, et surtout, il construit. En silence, sans artifice. Comme toujours.