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·12 ottobre 2025
L'ancien attaquant de l'Ajax Cape Town donne son avis sur les moins de 20 ans sud-africains

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L'ancien attaquant de l'Ajax Cape Town donne son avis sur les moins de 20 ans sud-africains
Le parcours des Amajita d'Afrique du Sud à la Coupe du Monde U-20 de la FIFA au Chili fut une véritable épopée de courage et de talent, captivant le cœur de la nation. Ils ont affronté des adversaires redoutables, enchaînant une courte défaite 2-1 contre la France, une victoire éclatante 5-0 face à la Nouvelle-Calédonie, puis un succès arraché 2-1 contre les États-Unis, avant que leur rêve ne s'achève face à la Colombie lors d'un huitième de finale intense perdu 3-1.
Si la nation a salué leur esprit, un regard expert s'est posé sur leur prestation : celui de Nathan Paulse, ancien attaquant de l'Ajax Cape Town et mentor du développement des jeunes. Désormais à la tête de la nouvelle génération au Hout Bay United FC, Paulse estime que ce tournoi a mis en lumière une faille cruciale dans le paysage du football sud-africain—une faille qui dépasse la simple technique.
Pour Paulse, le match d'ouverture contre la France fut une illustration frappante de ce fossé. Il a observé : « Lorsqu'il s'agit de voir exactement quelles étaient les différences, par exemple, lors du premier match contre la France, il était évident que les profils physiques étaient différents. Les seuls trois joueurs de chez nous qui auraient pu intégrer cette équipe française étaient le gardien Smythe-Lowe, le défenseur central Smith et l'attaquant Magidigidi. »
Il estime que le football sud-africain se repose depuis trop longtemps sur ses acquis, privilégiant le talent naturel au détriment d'une approche de développement plus globale. « Nous nous focalisons trop sur l'aspect technique du jeu, » explique-t-il. « Oui, nous avons une aisance naturelle issue du kasi, mais à un certain moment, cela s'est traduit par un refus obstiné d'accepter ce que le football mondial exige du joueur moderne. »
Malgré cette critique, Paulse n'a pas manqué de saluer l'équipe et le staff technique pour leurs efforts monumentaux avec les moyens du bord. « Mais il ne faut rien enlever à l'équipe. Je pense qu'ils ont fait du très bon travail avec les ressources et le personnel disponibles. J'ignore quels autres joueurs faisaient partie du groupe élargi. Mais il faut applaudir l'entraîneur Raymond Mdaka pour la mise en place de l'équipe. J'aimerais connaître le profil physique des autres joueurs qu'il souhaitait et comment ils auraient pu s'intégrer dans l'équipe. »
Pour l'avenir, Paulse propose une voie claire, estimant que le modèle du succès est déjà esquissé par l'équipe nationale A. Il plaide pour une philosophie unifiée, s'interrogeant : « Ne devrions-nous pas dresser le profil du style de jeu pratiqué par Hugo Broos ? Le type de joueurs qu'il sélectionne, et l'utiliser comme modèle pour toutes nos équipes nationales juniors ? »
Son dernier avertissement sonne comme un rappel pour le futur du football sud-africain. Selon lui, le jeu a évolué, et le talent pur ne suffit plus à conquérir la scène mondiale. « Le talent naturel ne suffit pas pour rivaliser au niveau mondial, » conclut-il. « Le profil physique d'un joueur est tout aussi important. L'aspect mental l'est tout autant. L'époque où une équipe très technique suffisait est révolue. »