Le Journal du Real
·12 novembre 2024
In partnership with
Yahoo sportsLe Journal du Real
·12 novembre 2024
Sur le terrain comme en dehors, l’équipe dirigée par Carlo Ancelotti connaît des turbulences, illustrées par des records peu enviables, tels que deux défaites consécutives à domicile (contre le FC Barcelone et l’AC Milan), une première en quinze ans pour le Real Madrid.
Observer, analyser en profondeur, émettre un constat… Lorsqu’un problème ou une période difficile survient, nombreux sont ceux qui réagissent ainsi. Toutefois, dans un monde où tout va de plus en plus vite, on oublie souvent l’importance de prendre du recul, de comprendre comment on en est arrivé là pour éviter de répéter les mêmes erreurs tout en les corrigeant. Remontons le temps pour tenter de comprendre comment les Merengues sont passés d’une quinzième Ligue des Champions à une humiliation lors du dernier Clásico au Santiago Bernabéu (0-4).
Pas le temps de savourer cet accomplissement européen. À peine la Coupe aux grandes oreilles soulevée, les Madrilènes se sont dispersés aux quatre coins du monde avec l’ambition d’ajouter de nouvelles lignes à leur palmarès en sélection. Mais ce qui devait être une nouvelle épopée s’est transformée en cauchemar pour beaucoup d’entre eux.
En Europe, et plus précisément en Allemagne, les internationaux français du Real Madrid ont été critiqués autant pour leur jeu que pour leurs résultats. Symbole de cet échec, le nouveau madrilène Kylian Mbappé, qui avait pourtant revendiqué le brassard de capitaine, a concentré toute l’attention médiatique. Ajoutez à cela un Euro éprouvant pour Jude Bellingham, physiquement « absolument mort » d’après ses propres mots, et vous obtenez le cocktail d’un été éreintant.
En Amérique du Sud, la situation n’a guère été meilleure pour les joueurs de Carlo Ancelotti. La « diaspora brésilienne » de l’équipe n’a remporté qu’un seul match en Copa America, avant d’être éliminée en quarts de finale par l’Uruguay de Federico Valverde, pourtant considéré comme inférieur sur le papier. Sous les huées de leur public, Vini, censé incarner cette nouvelle vague auriverde, a été fantomatique, absent lors du dernier match à cause d’une suspension due à un carton jaune inutile pris lors de la rencontre précédente.
Épuisés mentalement et physiquement, des joueurs comme Jude Bellingham, Aurélien Tchouaméni et Kylian Mbappé, qui ont même joué blessés, n’ont pas eu de réelle préparation physique avant la nouvelle saison. En dépit de la fameuse « Méthode Pintus », de plus en plus décriée, le staff de Carlo Ancelotti n’a pas pu préparer convenablement les cadres de l’équipe pour cette longue saison.
Malgré ces doutes internes et externes, la victoire 2-0 en Supercoupe de l’UEFA face à l’Atalanta le 14 août dernier a suscité un nouvel élan d’optimisme.
Cette rencontre, marquée par une défense solide, laissait penser que l’équipe conservait son équilibre et son assise défensive. Mais les mois suivants ont prouvé le contraire, cette force s’étant transformée en talon d’Achille, avec une charnière souvent dépassée par les attaques adverses.
Le milieu de terrain, toujours aussi technique et doté d’une densité physique supérieure, semblait également dominer le jeu. Cependant, l’absence d’un profil comme celui de Toni Kroos s’est fait cruellement sentir dans la maîtrise du ballon et la création des offensives.
Enfin, la finition clinique de ce match a donné l’impression que le Real Madrid comptait l’une des meilleures lignes d’attaque d’Europe. Mirage. Carlo Ancelotti a avoué qu’il ne pouvait aligner les « Quatre Fantastiques » en raison d’un équilibre bénéfice-risque peu concluant.
Ce premier trophée de la saison, a priori positif, a entretenu l’illusion pendant de longues semaines que cette équipe pouvait s’appuyer sur ses individualités sans réel besoin de cohésion. Pourtant, cela ne fonctionne pas ainsi, et le staff du Real Madrid s’en est aperçu trop tard.
Le départ de Nacho et la très grave blessure de Dani Carvajal ont aussi mis en lumière un manque de leadership, de vice et de confiance au sein du collectif merengue. Des qualités longtemps associées au Real Madrid de la décennie 2010. D’une part, les anciens cadres comme Luka Modric et Carvajal n’assument plus pleinement ce rôle de leader. Mais les nouveaux piliers tels que Federico Valverde, Antonio Rüdiger et Vinicius Jr. peinent à prendre le relais et à entraîner leurs coéquipiers dans leur sillage.
Sans collectif soudé, sans esprit de groupe ni caractère affirmé, le Real Madrid peine à dominer. C’est désormais à eux de changer leur destin.