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·21 ottobre 2025

Ligue 2 : l'ASSE est-elle surcotée ? Une vérité qui dérange

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Annoncée comme l'une des équipes les plus redoutées du championnat, l'AS Saint-Étienne alterne performances solides et passages à vide. Après un mercato estival ambitieux, des moyens structurels supérieurs à la moyenne et une dynamique de relèvement depuis la descente en Ligue 2, les Verts semblent être l'équipe à battre. Mais les résultats et les contenus interrogent. Et si l'ASSE était tout simplement surcotée ?

Depuis leur relégation, les Verts n'ont jamais été perçus comme un club de Ligue 2 classique. Avec une affluence record, une ferveur populaire intacte, un budget confortable pour la division et une marque forte dans le paysage footballistique français, l'ASSE attire les projecteurs. La présence de joueurs reconnus comme Florian Tardieu, Gautier Larsonneur, Irvin Cardona, Zuriko Davitashvili ou encore Lucas Stassin, a renforcé cette image d'armada.


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Pour autant, les faits ne plaident pas systématiquement en faveur d'un statut assumé. Saint-Étienne reste régulièrement accrochée par des équipes bien moins armées, et n'a pas réussi à créer l'écart au classement. Si les Verts restent dans la course au top 5, ils n'écrasent ni le jeu, ni les scores.

Des chiffres qui refroidissent

Au soir de la 10e journée, l'ASSE affiche 20 points. Un total tout à fait correct, mais loin de celui d'un leader incontesté. Surtout, les statistiques avancées nuancent encore cette impression de force. Le différentiel xG (expected goals) ne démontre pas une supériorité nette sur les adversaires. Les Verts concèdent souvent trop d'occasions et ne dominent que rarement de bout en bout.

La défaite face au Mans (2-3), fraîchement promu, illustre cette vulnérabilité. Le score aurait pu être plus lourd sans une double parade de Larsonneur. D'autres accros face à Guingamp ou Grenoble viennent nourrir le doute. Même dans la victoire, le contenu reste souvent décevant. À Amiens ou à Clermont, l'ASSE s'impose sans convaincre. Et quand les Verts gagnent nettement, comme contre Rodez ou Montpellier, ce sont davantage des individualités que le collectif qui font la différence.

Une animation offensive inconstante

Sur le plan offensif, l'ASSE possède des talents mais peine à les faire coexister harmonieusement. Augustine Boakye, capable de coups d'éclat, est aussi trop irrégulier. Davitashvili alterne entre performances décisives (doublé à Montpellier) et matchs insipides (face à Guingamp notamment). Lucas Stassin, bien qu'en progression, n'a pas encore la régularité attendue d'un buteur de tête. Il a pourtant été désigné comme l'homme providentiel en pointe après une période de vaches maigres.

L'autre constat marquant concerne l'incapacité de l'équipe à tuer ses matchs. Contre Laval (3-3), l'ASSE menait au score avant de se faire rejoindre. Contre Grenoble, après avoir ouvert la marque, les Verts reculent, s'exposent, et finissent par être punis. Le manque de maîtrise tactique interroge.

Horneland, une direction encore floue

Arrivé avec une réputation de rigueur et de clarté tactique, Eirik Horneland peine à convaincre sur la durée. Si ses choix ont parfois été payants, comme à Montpellier avec le repositionnement de Jaber en sentinelle ou l'intégration réussie de Miladinovic, il est aussi coupable d'erreurs notables. Replacer Ferreira dans l'axe contre Le Mans s'est révélé catastrophique. Ses décisions tardives dans les remplacements, sa gestion du temps de jeu de Duffus ou El Jamali, ou encore son manque de plan B quand le bloc est pris en étau, alimentent les critiques.

Ses conférences de presse d'après-match laissent transparaître de la frustration, voire une forme d'impuissance. Les Verts semblent dépendants de quelques coups d'éclat plutôt que d'une mécanique bien huilée. Le caractère hybride de l'effectif, entre jeunes talents (Duffus, Lamba, Stassin) et joueurs expérimentés (Tardieu, Nadé, Larsonneur), n'a pas encore trouvé de cohésion optimale.

Un championnat plus homogène que prévu

Il serait injuste de ne blâmer que l'ASSE. La Ligue 2 version 2025-2026 s'annonce extrêmement dense. Les favoris chutent, les promus créent la surprise. Pau, Le Mans, le Red Star ou encore Guingamp montrent que même avec moins de moyens, il est possible de bousculer la hiérarchie. L'inflation du niveau moyen rend chaque déplacement périlleux.

Dans ce contexte, la médiatisation accrue autour de Saint-Étienne participe à une illusion d'écart qui n'existe pas. Les adversaires jouent leur saison face aux Verts. L'ASSE est la cible, pas l'outsider. Cela crée une pression constante à laquelle tous les joueurs ne sont pas encore préparés.

L'équation des jeunes talents

Autre paradoxe : alors que le club s'appuie historiquement sur sa formation, certains jeunes comme Djylian N'Guessan brillent ailleurs. L'attaquant, surclassé avec les U20 tricolores, est courtisé par plusieurs clubs européens sans avoir eu de véritable chance avec les pros. Sa situation contractuelle fragilise encore l'image d'une gestion anticipative. Pendant ce temps, des profils comme Lamba ou Miladinovic obtiennent des minutes, mais dans un cadre où la pression du résultat bride leur expression.

Ce paradoxe souligne une forme de décalage entre la stratégie annoncée et l'exécution. Le centre de formation, pourtant généreux en talents, semble sous-exploité au profit d'une stratégie de remontée immédiate qui pourrait à terme se retourner contre le club.

Alors, surcotée l'ASSE ?

Tout dépend de l'angle choisi. Sportivement, les Verts sont bien dans le peloton de tête et restent candidats à la montée. Financièrement et structurellement, peu d'équipes peuvent rivaliser. Mais sur le terrain, dans le contenu et la capacité à dominer les matchs, l'équipe n'est pas au-dessus.

Le mot "surcoté" ne doit pas être un jugement définitif, mais un appel à la lucidité. L'ASSE suscite plus d'attentes que ses prestations ne le justifient actuellement. Il reste encore du temps pour rectifier le tir, mais l'emballage médiatique et populaire ne pourra pas masquer indéfiniment les lacunes collectives. Si les Verts veulent retrouver l'élite, il leur faudra plus qu'un bel effectif et une histoire glorieuse. Il leur faudra du jeu, de la maîtrise, et surtout, de la constance.

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