Murwalls : ces street-artistes britanniques qui rendent éternelles les légendes du ballon rond | OneFootball

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·2 settembre 2025

Murwalls : ces street-artistes britanniques qui rendent éternelles les légendes du ballon rond

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Quoi de mieux que de se lever un lendemain de victoire de son club de cœur, et de cheminer vers son lieu de travail, en croisant le regard de toutes les icônes d’hier et d’aujourd’hui qui ont porté le maillot de ce dernier ? C’est ce que vivent les habitants du quartier d’Anfield depuis quelques années maintenant, depuis que les magiciens des bombes de peintures les plus connus d’Angleterre ont laissé leurs traces sur les briques rouges du nord-ouest du pays.

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Neal et Cally, duo redoutable reformé par Murwalls, Liverpool.


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À travers toute la Grande-Bretagne, le collectif réunissant l’élite des peintres du bitume sévit, en immortalisant les instants les plus mémorables du sport local de chaque ville fière de ses exploits. À la manière de chaque mastodonte de Premier League lors du mercato estival, les fondateurs du groupe ont sillonné les ruelles les plus sombres de la contrée pluvieuse afin de dénicher des diamants parmi les briques.

Fans de football, les membres de Murwalls ont fait de bon nombre de stades leur terrain de jeu. Liverpool, Ipswich, Crystal Palace, Sunderland, une ribambelle de géants du football anglais ont fait appel à l’équipe la plus technique d’Angleterre bombe à la main, afin de rendre leurs supporters plus fiers que jamais.

L’identité ainsi que la majorité des informations concernant les artistes sont confidentielles, l’histoire du groupe est également floue, tout l’inverse de leurs œuvres, claires, nettes, et visibles à travers tout le pays des Three Lions.

Des entrailles de quartiers populaires et peu glamours, Murwalls fait ressurgir une beauté insoupçonnée en recouvrant des surfaces rauques et hostiles d’aérosols, et tels des alchimistes de l’asphalte et du goudron, ces derniers font muer les ruelles les plus sombres en musées à ciel ouvert.

La fierté des réussites les plus éclatantes émane de la noirceur de contrées rongées par le chômage et la pauvreté parfois, et le regard d’une icône du ballon rond ayant fait briller le blason si cher aux coeurs des locaux, peut raviver une flamme de joie mise à mal par tant d’épisodes moins gais.

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Fresque en l’honneur de Robbie Fowler, Anfield, Liverpool.

À Liverpool, des crampons de Steven Gerrard aux gants de Paddy Pimblett.

À Liverpool, Murwalls n’a pas seulement peint quelques murs, c’est tout le quartier d’Anfield qui s’est transformé au rythme des coups de bombes appliqués des plus Scousers du collectif. Steven Gérard, Sir Kenny Dalglish, Mohamed Salah, Trent Alexander Arnold ou encore le plus regretté des Reds Diogo Jota veillent sur les alentours du stade, depuis le ciel également pour certains malheureusement.

Une citation orne leurs portraits, et officie désormais comme remontant pour des habitants qui n’ont pas la chance de pratiquer leur sport favori contre des sommes alléchantes.

« I’m just a normal lad from Liverpool, whose dream has just come true », Trent Alexander Arnold.

Comme un message pour chaque enfant du coin, des mottes herbacés irrégulières du parc communal à la pelouse d’Anfield un soir de Ligue des champions, il n’y a qu’un pas, celui du latéral droit à la qualité de passe létale.

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Fresque en l’honneur de Trent Alexander-Arnold, Liverpool.

« It always mean more when you win for your people », Steven Gerrard.

Une sorte de rappel permanent que le maillot qui vaut le plus la peine d’être mouillé est celui des siens, car en Angleterre et au Royaume-Uni, rien n’importe plus que de rendre fière sa communauté, ceux qui seront toujours présents dans les moments les plus durs. L’art et le football s’entremêlent pour rappeler aux badauds qu’après la pluie battante vient le beau temps, et que tout est possible à celui qui croit.

Des favelas de Maceio aux sommets de l’Europe, le regard rieur de Roberto Firmino à l’angle de Rockfield Road nous intime de ne pas perdre le plaisir du jeu, et qu’une passe à l’aveugle pour épater la galerie n’est jamais de trop. En terre scouse, les dizaines de murals qui ornent les murs du quartier d’Anfield depuis 2022 honorent les morts et les vivants, et rendent l’endroit plus authentique que jamais, et le chemin pour se rendre au stade mémorable et inoubliable.

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Les légendes du ballon rond laissent une place à ceux des mitaines à Liverpool, ainsi, Paddy Pimblett possède lui aussi son mur de briques coloré en son honneur, sa caractéristique coupe au bol flottant au vent. La ville portuaire, dont les docks délabrés abriteront dès cette saison les rencontres d’Everton, possède depuis toujours une pulsation artistique prononcée. En témoignent les Beatles et leurs statues à travers les rues pavillonnaires industrielles de la cité qui déteste tant Margaret Thatcher. La liaison entre le football, qui fait briller la vieille dame oubliée et l’art, qui continue de la faire vibrer a offert la possibilité à Murwalls de faire trembler les filets d’Anfield ainsi que les cœurs Scousers par la même occasion, représentant la plus grande fierté du groupe de street-artistes pour le moment.

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Roberto Firmino, Liverpool.

À Sunderland, pour immortaliser la renaissance du Phoenix

Après avoir exploré les rues de la côte ouest de l’Angleterre, Murwalls a eu l’occasion cet été de colorer celles de la côte est en l’honneur des Black Cats de Sunderland, de retour en Premier League.

Les histoires ne sont pas les mêmes des deux côtés du pays, mais le passé industriel et minier unit les familles, la sueur générationnelle causée par les durs labeurs faisant émerger un spleen fier des rues tapissées par les mêmes briques. Ainsi, à Sunderland, malgré des années de doutes et de nombreux hivers glacés et pluvieux, les âmes planant au dessus du Shipyard et du Stadium of Light ont enfin pu profiter d’un été ensoleillé, suite aux succès des leurs à Wembley.

« We will fight till the End »

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Mural en l’honneur de Ballard et Watson, les sauveurs de Sunderland

La phrase fétiche des chats noirs n’a jamais été aussi fringante que lors des deux dernières rencontres officielles disputées par les hommes de Régis Le Bris la saison passée. Qualifiés en finale des barrages par une tête rageuse de Dan Ballard à quelques secondes des tirs au but, les Red and Whites ont récidivé en finale à Londres suite à une frappe imparable de Tommy Watson. L’enfant du club offrant un dernier cadeau à son club formateur avant de s’envoler pour Brighton. À la dernière seconde du temps réglementaire.

Comme si les derniers instants souriaient toujours aux ennemis jurés de Newcastle, dans le money time, lors de l’ultime occasion, ce sont toujours les Black Cats qui rugissent. Et comme cerise sur le gâteau, les disciples de l’aérosol britannique ont saisi l’occasion de célébrer les héros ayant permis au Phoenix de renaître de ses cendres.

Après une quasi-décennie sans goûter aux joies de la PL, et une double descente historique en League One il y a peu, les sourires revanchards des supporters de l’AFC Sunderland brillent sous le soleil aoûtien. Sur un hangar de la cité navale figurent les deux hommes forts de la montée, en position de gladiateurs prêts à payer le prix de leur vie pour la gloire de leur ville. Car les plus belles réussites se savourent après des années boueuses et sombres. Le sang se mêlant à la sueur sur la pelouse de Wembley, pour permettre à Sunderland de disputer le plus beau des championnats, et les gouttes de peintures se mêlant aux gouttes de pluie pour célébrer les belligérants du dernier succès des Black Cats.

En espérant pour l’armée rouge et blanche que cette saison de Premier League permette à Murwalls de réaliser un nouveau séjour à son terme, pour célébrer de nouvelles icônes. Car à travers les maisons délabrées et les quartiers les plus durs du Nord de l’Angleterre, les soirées endiablées et victorieuses permettent d’oublier la dure symphonie de la routine monotone et de la grisaille. Et comme les plus valeureux sont toujours récompensés, l’occasion pour les plus fervents supporters des Black Cats d’exhiber un sourire matinal à la vue d’une fresque fort esthétique est fort logiquement appréciée à sa juste valeur.

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Murwalls en action, Sunderland.

À Ipswich, pour célébrer l’homme à tout faire du coin.

Platines de DJ, micros, ballons de foot, tout ce que touche Ed Sheeran se transforme en or.

L’enchanteur anglais ayant fait danser le monde entier sur « Shape of you » ,entre autres, est le fer de lance de sa ville, Ipswich.

Malheureusement relégués en Championship après une saison durant laquelle les Tractor Boys ont touché du bout des doigts les étoiles de la Premier League, ces derniers vont s’employer pour réitérer l’exploit cette saison. Et cela se fera toujours grâce à la légende musicale locale, l’artiste étant devenu investisseur au sein du club de son enfance, il y a quelques années déjà. Fort de saisons entières à fréquenter les ferventes travées du Portman Road Stadium, l’emblème vivant de sa terre natale connaît bien les siens. À l’occasion de la montée en Premier League des campagnards les plus connus d’Angleterre, Murwalls s’est employé à célébrer le héro du coin, en redonnant à l’occasion des couleurs à l’antre authentique et féerique d’Ipswich Town.

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Ed Sheeran et son mural à Ipswich, Intemporel.

+-=÷× , le sponsor atypique du club découle également directement du plus roux des fermiers, ayant à coeur d’apparaître sur la tunique si chère à son coeur.

Bien que légèrement commerciale, la collaboration rappelle à souhait qu’entre deux ballots de paille, au fin fond d’un champ, peut se cacher une future star planétaire en train de perfectionner ses vocalises. Et pour célébrer celui qui s’est hissé à bout de bras au sommet de la montagne vertigineuse qu’est le classement des Top Charts UK, il fallait bien une fresque.

Symbole de la possibilité de succès malgré les embûches, Ed Sheeran n’a pas une histoire familiale des plus classiques. En effet, son grand père, un protestant de Belfast, s’est marié avec une Catholique irlandaise, le tout pendant les troubles. Porte-étendard des siens, le trentenaire prouve par l’exemple qu’une trajectoire sinueuse peut transporter un gamin du West Yorkshire à Wembley, mais pas pour un match de foot cette fois-ci. (sur la scène, au cas où).

L’œuvre expose d’ailleurs, face à face, Ed Sheeran enfant et adulte, son regard tendre et rêveur faisant office de deuxième pont entre les deux âges derrière le maillot bleu d’Ipswich. L’intéressé s’est évidemment rendu dans sa région natale afin de poser pour les peintres géniaux de Murwalls une fois la fresque achevée, donnant lieu à un cliché très flatteur et prestigieux pour les peintres anglais alors encore plutôt undergrounds. Une portée qui dépasse amplement la sphère footballistique.

Diogo Jota

Pour finir, revenons à Liverpool.

À l’occasion de la tragédie survenue il y a quelques semaines, durant laquelle Diogo Jota et son frère André ont perdu la vie suite à un accident de voiture, Murwalls a décidé d’ajouter une fresque à son édifice coloré de la ville portuaire du Nord de l’Angleterre. Le numéro 20 des Reds, y figure sobrement, les phalanges tournées vers les cieux. Les street-artistes ont volontairement laissé une large portion du mur vierge, mais pas béante. Armés de stylos afin de célébrer celui qui fût plus d’une fois le sauveur d’Anfield, chaque habitant de la ville, au cœur rouge comme bleu, a pu faire figurer son hommage personnel. Colorant ainsi le mur noir. Un arc en ciel d’amour transportant le virevoltant attaquant portugais dans l’au-delà, intimant à sa famille qu’il sera toujours vivant dans le cœur des Reds.

Pour toujours.

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Fresque participative en l’honneur de Diogo Jota, Liverpool.

Car la portée des murals des magiciens du bitume dépasse largement la sphère footballistique. Ces œuvres mettent en exergue la fidélité des supporters, qui portent leur tunique les jours de matchs, mais portent leurs couleurs au plus profond d’eux mêmes tous les jours. Ce sentiment du quotidien étant matérialisé au sein des voisinages dans lesquels il est le plus fort. Les fresques de Murwalls apportent par dessus tout de l’espoir. Le rêve de tous les marmots des villes anglaises les moins touristiques, de faire briller son lopin de terre, de le porter sur son dos au sommet.

Et tous les matins, le mural du quartier leur rappelle qu’un valeureux gladiateur issu des mêmes ruelles qu’eux a ouvert la voie. Celle des rêves. En l’occurrence, l’art transmis par l’embouchure de petites bombes de peintures rappelle à chaque individu qui en savoure les contours que tout est possible. Et qu’il n’est jamais trop tard pour se surprendre à entretenir un espoir aussi fou que porteur. Aussi beau que crucial.

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Diogo Jota, Forever 20, Liverpool.

En bref, Murwalls égaie le quotidien, et rappelle ô combien il est important de rêver.

Sources Photos : IG Murwalls, LaBonneCompo_Groundhopping

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