Evect
·29 gennaio 2025
In partnership with
Yahoo sportsEvect
·29 gennaio 2025
David Charmatz explique en outre que malgré la présence de nombreuses caméras, il est quasiment impossible de procéder à des interpellations pour de tels faits : "Malgré l'existence d'un réseau efficace de caméras, il n'est absolument pas possible d'envisager de poursuivre les auteurs de tels faits qui mettent en cause bien trop d'individus pour pouvoir assurer une réponse pénale efficace. Il faudrait pouvoir identifier chaque supporter auteur de ces propos, ce qui n'est pas possible car seule une partie de ceux connus pour être des ultras est identifiée en amont, alors que ces injures à caractère sexuel sont proférées par plusieurs dizaines d'individus.
Envisager des poursuites imposerait ensuite de caractériser que les mots prononcés par leur bouche sur les enregistrements vidéos sont bien de nature illégale, ce qui supposerait le recours à un expert de la lecture labiale, ce qui entraînerait des coûts disproportionnés par rapport au but recherché, pour un résultat de toute façon incertain devant une juridiction répressive. La justice pénale est là pour intervenir pour des actes commis par des individus pris isolément, sur la base d'une responsabilité individuelle, sauf réunion ou bande organisée qui sont des collectifs aux dimensions très inférieures au nombre d'individus occupant une tribune entière de supporters.
Rechercher cette responsabilité individuelle dans cette hypothèse est tout simplement impossible, sauf éventuellement à filmer et cibler certains individus en prévision de la réalisation de ce type d'infractions, ce qui n'est pas envisageable en réalité, compte tenu de la nécessité de disposer de toutes les caméras de surveillance sans en bloquer aucune pour des raisons de sécurité. Ce ne peut donc être le devoir du procureur de Saint-Étienne ou de celui de toute autre juridiction. (...) J'imagine que ma réponse pourra ne pas vous satisfaire, mais elle est la seule possible en l'état des moyens d'enquête et de la présence des forces de police dans les stades."
Étienne Deshoulières, conseil de Stop Homophobie depuis 2017, ne semble pas satisfait de la réponse du procureur de Saint-Étienne comme il l'explique dans L'Équipe : "Cela veut dire qu'un stade, c'est un territoire de la République où des hordes de gens peuvent commettre des délits pénaux sans que cela intéresse les procureurs. C'est très grave."
David Charmatz se défend : "Ma réponse aux députées n'est certainement pas une fin de non-recevoir. Et je suis très intéressé par le fait que nos représentants nationaux engagent un dialogue avec les procureurs sur des faits de sociétés porteurs d'inquiétudes légitimes de la part de toute personne qui veut vivre dans une société démocratique et respectueuse de tout un chacun. Être interpellé sur un phénomène délinquant, visible et évident, ça me paraît être une excellente chose."
Une solution est évoquée par le Collectif Rouge Direct, celle de la mise en place d'un dispositif tripartite : "La division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), les directeurs sécurité des clubs et des associatifs LGBT seraient associés pour constituer une commission d'observation pendant les matches (...) Cela permettrait de faire remonter ces insultes à caractère homophobe dans le but de pouvoir identifier les auteurs."
Néanmoins, le FC Metz qui avait été choisi par l'ancienne ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pour mettre en place ce dispositif à titre expérimental dit ne pas avoir été recontacté par le ministère : "À notre initiative, nous avons alors proposé de travailler autour de réunions rassemblant toutes les parties prenantes (supporters, associations, clubs, pouvoirs publics). Par la suite, nous n'avons pas été recontactés par le ministère."
En attendant que tout ceci puisse être mis en place, c'est la commission de discipline de la LFP qui pourrait sévir et prendre une nouvelle fois des sanctions collectives et réprimer les clubs.
Live