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·13 de fevereiro de 2025

ASSE : Le Prince William au chevet des Verts !

Imagem do artigo:ASSE : Le Prince William au chevet des Verts !

Comme chaque semaine, Peuple-Vert met en avant les entraîneurs qui ont marqué l’AS Saint-Etienne. Depuis sa création en 1933, l’ASSE a connu 44 entraîneurs différents, mais certains ont laissé une empreinte plus déterminante que d’autres. Voici le portrait des 15 entraîneurs qui ont le plus marqué l’histoire du club. Par souci d’équité, ils sont présentés par ordre alphabétique. Place à William Duckworth (97 matches de 1934 à 1936 et 1937 à 1940)

Entraîneur de la première montée de l’ASSE en D1

Parce qu’elle ne fait pas partie des première équipes ayant opté pour le professionnalisme, l’ASSE a été obligée de s’engager dans le championnat de France de 2ᵉ division pour la saison 1933-34. Sous les ordres de son premier entraîneur, qui fait également office de joueur, Albert Locke, les Verts réalisent un premier exercice remarquable. Les barrages mettent un terme à leurs rêves de montée, mais ils laissent espérer des lendemains enchanteurs.


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Toutefois, Locke ne convainc pas. Il est remplacé par un autre entraîneur joueur, Harold Rivers. « L’Anglais à la petite tête », surnom donné par Pierre Garonnaire. Il n’obtient pas les résultats escomptés et se fait limoger par les dirigeants stéphanois qui s’aperçoivent que la formule de l’entraîneur-joueur ne fonctionne pas à l’ASSE.

Il faut donc lui trouver un successeur, un véritable spécialiste du poste qui sache diriger un groupe que Pierre Guichard s’évertue à bonifier année après année. Le comité de direction jette son dévolu sur un certain William Duckworth, un Écossais, qui s’est forgé une belle réputation en Suisse, avec la sélection, où il a obtenu de bons résultats. Il devient le premier entraîneur de métier de l’histoire du club. Son arrivée dans le Forez témoigne d’une ambition toujours aussi élevée visant à assurer l’accession en Première division, d’autant plus que tout le monde pense qu’il est l’homme approprié pour réussir cet objectif.

Le président va rapidement déchanter. En effet, ils découvrent que Duckworth, surnommé Ducky ou Teddy, a deux défauts quasi rédhibitoires. D’abord, il adore les grands crus français auxquels il fait régulièrement honneur. Bien évidemment, ses compétences, qui sont pourtant énormes, en sont vite altérées comme sa respectabilité qui s’effondre à vue d’œil. Ensuite, cet entraîneur manifeste également d’énormes difficultés à commander un groupe, ce qui est un comble pour un leader censé amener son équipe vers la victoire. Il estime que sa réputation et sa technique sont des sauf conduits imparables pour expliquer à ses joueurs comment ils doivent évoluer sur un terrain. Sauf qu’à cette époque, les professionnels stéphanois étaient de joyeux lurons qu’il fallait constamment surveiller et recadrer si on voulait éviter les exagérations et les débordements. Comme Duckworth est incapable de faire preuve d’autorité, c’est Pierre Marey, le directeur technique, qui doit s’en occuper et faire la police au sein de l’effectif de l’ASSE. Au bout d’un an, il est vite fatigué et l’Écossais est finalement, lui aussi, limogé comme ses prédécesseurs.

Un retour en grâce

Pour remplacer William Duckworth, Pierre Guichard fait appel à un certain Vago. Un entraîneur hongrois qui officiait auparavant à Rouen. Il avait réalisé des prouesses étonnantes en Normandie où sept de ses joueurs avaient carrément été sélectionnés en équipe de France. Subjuguée, l’ASSE obtient sa signature en espérant avoir enfin trouvé la perle rare. Malheureusement la mayonnaise ne prend pas dans le Forez.

Malgré des débuts fracassants, devant un public qui se masse à Geoffroy Guichard avec une moyenne de 4 000 spectateurs et un record de la saison à 1936, les dirigeants stéphanois se rendent vite compte qu’ils se sont trompés sur les qualités de Vago. Il ne correspond pas du tout à ce qu’ils recherchaient, aussi décident-ils rapidement de s’en séparer.

Et qui voit-on revenir pour lui succéder ? William Duckworth, qui pas rancunier, accepte de reprendre en main l’équipe première. Il a alors 50 ans, un embonpoint qui commence à se remarquer et il n’a rien changé à ses habitudes. Ses entraînements sont sommaires même s’il démontre à chaque fois qu’il connaît sa partition. En effet, lorsque c’est vraiment nécessaire, il se lève de son banc pour faire la démonstration. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a de beaux restes. Émerveillés, les joueurs apprécient le spectacle et pourtant il en faut beaucoup pour les étonner. Dans l’effectif, on trouve des Ivan Beck, Roger Rolhion ou encore Marcel Langillier,  tous des ex-champions de France ou des anciens vainqueurs de la Coupe de France. Toutefois, les virées nocturnes et les excès en tout genre sont de mises dans les bars de Saint-Etienne, même si Pierre Marey, vigilant, fera tout pour en atténuer les effets. Peut-être que c’est ce qu’il fallait à ce groupe pour s’exprimer à sa pleine mesure, car les joueurs incriminés étaient ceux qui étaient le plus étincelant le dimanche suivant.

Malgré tout, cette année-là, les Verts échoueront une nouvelle fois d’un rien pour la montée. Ils sont troisièmes derrière Rouen et Roubaix qui doivent s’affronter en cette fin de championnat. Sous les yeux de Pierre Guichard qui a fait le déplacement à Rouen, les deux équipes, qui ont juste besoin d’un match nul pour assurer les deux premières places synonymes d’accession à l’élite. Ils se quittent sur le score de 0-0 qui les arrangent tellement. En colère, le Président de l’ASSE portera bien réclamation et ira même jusqu’à menacer de démissionner. Peine perdue, il faut se remettre à l’ouvrage.

L’entraîneur de la montée de l'ASSE en 1938

L’abattement n’est pas longtemps de mise à Geoffroy Guichard. Sous la conduite de Ducky, qui devient le premier entraîneur confirmé de l’histoire de l’ASSE, les Verts se classent de nouveau troisième l’année suivante derrière Valenciennes et Lens. Il obtient la consécration lors de la saison 1937-38. Avec une victoire sur Tourcoing 7-3, acquise en seconde période, alors que les deux équipes étaient toujours à égalité à la mi-temps, l’ASSE se hisse en première division. Les Verts peuvent fêter le 2 juin comme il se doit cet exploit au restaurant Charnay, rue de la République à Saint-Etienne.

Le premier acte parmi l’élite est remarquable. Duckworth fait des étincelles et parvient à atteindre avec son effectif, qui était certes de qualité, une étonnante quatrième place pour un promu. Sous ses ordres, les Verts réalisent même un automne enchanté avec des résultats qui sont de véritables coups de projecteurs et des coups de canon parmi les cadors qui tombent les uns après les autres. Le 30 octobre 1938, les Stéphanois font trébucher Lille, le leader, à Geoffroy-Guichard (2-0). Quarante-huit heures plus tard, les Verts créent l’exploit en gagnant à Sochaux, le champion de France en titre (2-1) grâce à Emile Cabannes (2ᵉ buteur de l’histoire du club en D1 et premier buteur Vert en D1 à Geoffroy-Guichard) et Roger Pasquini (premier buteur de l’histoire du club en D1). L’ASSE évolue sur un nuage et le 6 novembre 1938, c’est le grand OM qui s’incline dans le Forez (1-0) avec une réalisation d’Ignace Tax. Ces résultats magnifiques permettent aux hommes de William Duckworth de s’emparer de la première place du championnat à la surprise générale.

Malheureusement, pour l’Écossais, comme pour tant d’autres, la seconde guerre mondiale est venue briser cet élan. On retiendra cependant que William Duckworth est le premier entraîneur à avoir marqué de son empreinte l’histoire du club. Il est le technicien qui a hissé le club au plus haut niveau et qui lui a donné ses premières lettres de noblesse. A ce titre, il méritait donc de figurer parmi ceux qui ont contribué à le faire grandir.

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