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·02 de novembro de 2024

ASSE - Une Star chez les Verts !

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Comme chaque semaine, nous vous présentons l'une des légendes de l'ASSE. Place désormais aux dix meilleurs joueurs de l’histoire des Verts. Ceux qui occupent une place spéciale au firmament du club. Ils ont marqué une époque, une génération. Ils ont pris part à la légende et permis à ce que les Verts soient encore aujourd’hui à part dans le cœur des Français. Voici le portrait du 4e : Michel Platini (145 matches, 82 buts de 1979 à 1982).

Le meilleur joueur français signe dans le meilleur club de France

Michel Platini est né le 2 juin 1955 à Joeuf (Meurthe-et-Moselle). Il a fait les beaux jours de l’équipe locale, l’AS Joeuf avant d’intégrer le centre de formation de l’AS Nancy-Lorraine non sans avoir été recalé par Metz pour insuffisance respiratoire. En 1979, il est le meilleur joueur français, international, vainqueur de la coupe de France en 1978 en marquant l’unique but du match en finale et avec déjà une coupe du monde à son actif. Nancy a annoncé qu’il ne pourrait pas retenir son joyau qu’il paie 6 000 francs par mois et le milieu de terrain attire les convoitises de tous les plus grands clubs français ou européens. Nantes, Marseille, le Paris SG, Barcelone, le Real Madrid, Valence, l’Inter Milan (avec lequel il a signé un pré-contrat) ou encore le Bayern Munich sont prêts à verser à Platini le salaire de 1 million de francs par an, somme qu’il a exigé. Il y a bien sûr Saint-Etienne qui rêve d’engager le milieu de terrain international pour retrouver son prestige quelque peu perdu depuis la finale de Glasgow en 1976.


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Et ce 29 mai 1979, Roger Rocher, accompagné par Pierre Garonnaire et Jean-Claude Marjollet, le secrétaire du club, parvient en toute discrétion à faire signer Michel Platini pour deux saisons. En échange de cette transaction, Nancy reçoit la somme de 1 200 000 francs comme indemnité de formation. Les dirigeants stéphanois ont emporté la décision sur leurs concurrents, car ils ont établi un montage financier en prenant quelques libertés avec la loi. La star française voulait un million de francs net par an. Aussi, Saint-Etienne s’est engagé à lui verser un salaire de 83.300 francs plus les primes et à lui rétrocéder en liquide le montant des impôts à payer.

Cela vaudra à Platini de se retrouver sur le banc des accusés lors de la douloureuse affaire de la Caisse noire. De plus, Rocher a accepté que le joueur négocie lui-même ses contrats publicitaires ce qu’il avait toujours refusé jusque-là. Dominique Rocheteau s’en souvient encore, lui qui avait dû s’incliner par décision de justice devant l’intransigeance de son président. Le 31 mai 1979, le journaliste Eugène Saccomano annonce lui-même à l’antenne d’Europe 1 la signature du joueur pour l’ASSE. Beau joueur, il s’est incliné alors qu’il avait joué de toutes ses influences pour que Platini choisisse Nantes conformément aux directives de son patron, Lagardère, également sponsor du FCNA.

Platini, un bilan mitigé à l'ASSE, mais des exploits

Lorsque Platini débarque à Saint-Etienne, il découvre un tout autre univers et met deux mois à s’acclimater aux exigences de Robert Herbin dont la préparation physique est réputée et redoutée. Aux côtés de Johnny Rep, autre transfert vedette de l’été, il est toutefois décisif pour permettre à l’ASSE d’effectuer un départ tonitruant en championnat. Les Verts gagnent huit des dix premières journées pour seulement deux nuls avec notamment une victoire de prestige à Marseille battue 5-3.

Malheureusement, une défaite à Lens 4-3, alors que l’ASSE menait 3-1 à un quart d’heure de la fin, enraye une machine qui semblait invincible. Comble de malchance, Platini se blesse sérieusement le 10 octobre 1979 avec l’équipe de France contre les Etats-Unis (grosse entorse du genou). Ce qui a le don de provoquer la colère du staff stéphanois envers le sélectionneur Michel Hidalgo, coupable à leurs yeux d’avoir organisé une rencontre complètement inutile à cette période de l’année.

Saint-Etienne s’apprête à disputer sans son stratège, le deuxième tour de la coupe de l’UEFA face au PSV Eindhoven après avoir éliminé le Widzew Lodz de Boniek (futur co-équipier de Platini à la Juve). Pourtant, la cellule médicale stéphanoise fait des miracles et Platini peut être présent sur la pelouse lors du match retour contre Eindhoven. Il tente alors de renverser une situation rendue délicate avec la défaite 2-0 au match aller aux Pays-Bas. Avec deux buts à son compteur, il est au diapason d’une équipe qui réalise un de ses plus beaux exploits européens en dynamitant les Hollandais 6-0 dont trois buts dans les cinq premières minutes de jeu.

Le reste de la saison ne sera cependant pas aussi brillant avec une élimination prématurée et humiliante en quarts de finale de la coupe de l’UEFA face au Borussia Mönchengladbach (1-4, 0-2). En championnat, l’ASSE doit se contenter d’une troisième place bien en deçà des objectifs avoués et des moyens investis.

En route vers le 10ᵉ titre de l'ASSE

La deuxième saison de Platini avec les Verts est plus aboutie. Elle est illustrée par un coup de tonnerre à Hambourg et un 5-0 en huitième de finale aller de la coupe de l’UEFA, en forme de mise au point de l’ex-nancéen. Vexé d’avoir été critiqué avec l’équipe de France contre la RFA (1-4), le numéro 10 stéphanois a tenu à remettre les compteurs à zéro en inscrivant un doublé vengeur. Malgré la déroute face à Ipswich au tour suivant (1-4, 1-3), il est un des artisans qui a permis à l’ASSE de remporter son dixième titre de champion de France. Un titre qui aurait pu s’accompagner d’un doublé sans une défaite cuisante en finale de la coupe de France face à Bastia (1-2).

La perspective de jouer pour la première fois la coupe d’Europe des clubs champions l’a peut-être incité à signer pour une année supplémentaire, mais il refuse tout de même de s’engager, conformément aux souhaits de Rocher, pour deux ans à l’ASSE. Il devine le déclin inéluctable des Verts. Il ne croit pas si bien dire, car la saison 1981-82 est celle de tous les regrets. Saint-Etienne est éliminée de la C1 dès le tour préliminaire contre le Dynamo de Berlin (1-1, 0-2). Elle doit ensuite céder son titre de champion de France à la dernière journée du championnat malgré un ultime baroud d’honneur face à Metz à Geoffroy-Guichard avec une victoire éclatante (9-2). Pour son dernier match sous le maillot vert, Platini est étincelant en finale de la coupe de France contre le Paris SG où il inscrit deux buts. Cela ne suffit pas et l’ASSE doit s’incliner aux tirs au but.

Il est temps pour lui de tirer sa révérence. Le club connaît depuis le printemps des turbulences qui vont également l’éclabousser. Le 30 avril 1982, dans le plus grand secret, il se rend à Turin et accepte de signer à la Juventus de Turin, le club stéphanois récupérant au passage une indemnité de 1 280 000 francs conformément au contrat signé avec les Verts. Cet engagement coupe l’herbe sous le pied de nombreux prétendants, notamment Bordeaux, dont son président, Claude Bez et son directeur sportif, Didier Couecou, étaient au même moment au domicile des Platini espérant le convaincre de signer en Gironde.

Une Star vers la Juventus

Sa carrière à l’étranger est couronnée de succès. Malgré des débuts difficiles, il s’impose dans la terrible équipe de la Juventus et ses six champions du monde. Il y passe cinq saisons où il étoffe un palmarès bien famélique jusque-là. Il remporte deux championnats d’Italie (1984 et 1986), une coupe d’Italie (1983), une coupe des coupes (1984), une super coupe d’Europe (1984), une coupe des champions (1985), une coupe intercontinentale des clubs (1985). Seule la finale de la coupe d’Europe des clubs champions au Heysel, dans les circonstances que l’on sait, malgré le but victorieux, vient ternir une parcours remarquable.

Avec l’équipe de France, l’homme aux 72 sélections et au 41 buts, gagne le championnat d’Europe des Nations en 1984, en inscrivant neuf buts. Un record à battre dans une phase finale européenne. Il ne peut toutefois pas éviter une défaite en demi-finale de la coupe du monde 86 au Mexique. Triple ballon d’or (1983, 1984 et 1985), il peut en 1987, à 32 ans, mettre fin à sa carrière et entamer une brillante reconversion.

Le 1ᵉʳ novembre 1988, Platini devient sélectionneur de l’équipe de France en remplacement d’Henri Michel, limogé pour mauvais résultats. Même s’il ne parvient pas à qualifier la France pour le Mondial italien, il obtient avec brio son billet pour le championnat d’Europe en Suède en 1992 grâce à huit matches et huit victoires dans les phases de poule avec des adversaires comme l’Espagne et la Tchécoslovaquie. Malheureusement, la France est éliminée dès le premier tour et il décide de démissionner.

Porteur de la flamme olympique aux Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville en 1992, il s’investit dans l’organisation de la coupe du monde 98 en France. Il est co-Président du comité d'organisation du Mondial 1998 avec Fernand Sastre. Et c’est encore un succès. Engagé aux côtés de Joseph Blatter à la FIFA, il est élu président de l’UEFA le 26 janvier 2007, mandat qu’il conserve jusqu’en 2015.

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