Calvaire à la Juve, tentative d'extorsion, les vérités poignantes de Pogba | OneFootball

Alors que son avenir en tant que footballeur semble désormais réglé, Paul Pogba a livré une interview touchante, se confiant sur ses souffrances des dernières années.

Paul Pogba s’est livré à cœur ouvert dans l’émission Sept à Huit, évoquant deux épreuves qui ont bouleversé sa vie : la tentative d’extorsion impliquant son frère Mathias, et sa suspension pour dopage. Le champion du monde 2018, qui va rebondir à Monaco, n’a éludé aucun sujet. Ses mots, souvent bruts, trahissent la douleur d’un homme trahi, brisé, mais toujours debout.

Sur l’affaire d’extorsion, Pogba confie avec émotion : « Ce sont des choses tristes. Tu as des personnes dans ton cœur, entre guillemets des frères, car on s’appelle tous comme ça quand on grandit ensemble dans le quartier. C’est ça qui m’attriste le plus, car tu n’imagines pas ça. » Un Paul Pogba confronté à une terrible souffrance. « Il y avait des armes, des personnes cagoulées. Tu n’as même pas le temps de penser, tu dis oui à tout. »

Pogba admet avoir tenté de gérer seul à cette époque, jusqu’au point de rupture : « J’ai demandé de l’aide à la seule personne qui pouvait m’aider : Dieu, Allah. Là, j’ai eu le truc de parler… Tu vas mourir, mais tu ne vas pas jeter ton argent comme ça. »

Le lien rétabli avec son frère Mathias

Le plus douloureux reste la trahison familiale. Son frère Mathias a été condamné à trois ans de prison dont un ferme. Pogba tente aujourd’hui de reconstruire : « On a parlé entre nous, avec la famille. Le lien du sang, c’est le lien du sang. Il n’y a que le temps qui nous donnera des réponses. C’est dur, ça n’est pas pareil qu’avant. » Et d’ajouter avec une pensée pour leur mère : « On est avec elle, on la soutiendra toujours jusqu’à la mort. » Il en est convaincu : « Si mon père était encore là, rien de tout ça ne serait arrivé. »

Sur sa suspension pour dopage, l’émotion est aussi palpable : « On me dit que le foot va s’arrêter, que c’est fini le foot. Quatre ans d’un coup comme ça, sans qu’on m’écoute… J’ai dû quitter l’Italie. » Et Pogba se rappelle les allers-retours douloureux : « Mes enfants étaient à l’école à côté du centre d’entraînement, je passais devant tous les jours. C’était trop dur », se souvient Pogba, qui pointe aussi du doigt la Juventus qui ne lui a plus laissé aucun accès à rien après sa suspension. « J'étais guerre contre l'antidoping, pas contre la Juventus », regrette Pogba.

Réduit à 18 mois, ce cauchemar touche à sa fin. Pogba regarde désormais devant : « Je suis mentalement prêt, physiquement prêt. C’est juste une question de temps. » Mais il conclut avec lucidité :« Sur ces deux dernières années, j’ai pris dix ans. »

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