EXCLU - Les chances de titre de l'OM et du RC Lens, Paulo Fonseca, un PSG encore trop fort en Europe... Frank Leboeuf se confie à mi-saison | OneFootball

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·18 de dezembro de 2025

EXCLU - Les chances de titre de l'OM et du RC Lens, Paulo Fonseca, un PSG encore trop fort en Europe... Frank Leboeuf se confie à mi-saison

Imagem do artigo:EXCLU - Les chances de titre de l'OM et du RC Lens, Paulo Fonseca, un PSG encore trop fort en Europe... Frank Leboeuf se confie à mi-saison

Retrouvez notre interview exclusive réalisée avec Frank Leboeuf, champion du Monde 1998, passé par l'OM ou encore Chelsea

Ancien défenseur central et désormais consultant pour la chaîne ESPN, Frank Leboeuf a bien connu le championnat de France, lors de ses années à Strasbourg (1990-1996) et à l'OM (2001-2003). Passé par Chelsea, où il a passé le cap des 200 matchs joués, le champion du Monde 1998 suit de très près les clubs de Ligue 1. Et pour MadeinFoot, grâce au partenaire ToonieBet, il s'est confié au terme de cette première partie de saison. Les chances de titre de l'OM et du RC Lens face au PSG, les performances des clubs français sur la scène européenne, son avis sur Endrick, potentielle future recrue de l'OL... Frank Leboeuf n'élude aucun sujet.


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MadeInFoot : vous êtes passé par l’OM entre 2001 et 2003. Quel regard portez-vous sur cette équipe version Roberto De Zerbi ? Pensez-vous qu’elle a des chances de titiller le PSG et le RC Lens pour le titre de champion ?

Frank Leboeuf : Je l’espère en tout cas. Je pense que quelque chose peut se passer, il y a des joueurs de grande qualité. Ce que fait De Zerbi, ça ressemble à quelque chose. Le club s’est remis sur des bases sérieuses. Je trouve qu'il y a vraiment un espoir, et avec l’apport des supporters, tout peut arriver. Après ça va être compliqué, parce que comme chaque année, si le PSG commence à s’énerver, il y a personne qui peut les battre, et ça on le sait tous. Il faut d’abord que le PSG s’endorme pour que le RC Lens ou l’OM puissent prétendre à les titiller. Ce qui arrive en ce moment, c’est aussi parce que ces équipes sont au top, bravo à elles. Mais on sait qu’à un moment donné, c’est une réalité, si le PSG s’énerve, il est tout seul.

"On a eu Chris Waddle, maintenant c'est Mason Greenwood"

Ça tient à un Mason Greenwood en grande forme, cet espoir de titre pour l’OM finalement non ? On voit qu’il est enfin décisif dans les rendez-vous...

Oui oui, c’est un joueur qui a de grosses qualités, un grand talent. Il s’est adapté à la pression des supporters de l’OM, à la ville, ce n’est pas facile. On a eu Chris Waddle à une époque, maintenant c’est Mason Greenwood. Franchement, c’est encourageant pour le club. Il n’est pas tout seul, parce qu’on lui distribue les ballons, il y a une bonne ossature. Ça travaille dur aussi défensivement, tu gagnes 1-0, tu prends les trois points, tout le monde est content. Il y a Mason qu’on met en avant, certes, mais il faut vraiment mettre en avant le collectif, le travail de l’entraîneur avec ses joueurs.

On parle de collectif, le RC Lens est champion d’automne. Que pensez-vous de cette patte Pierre Sage et ce qu’il insuffle à son groupe depuis le début de saison ?

Moi je trouve ça super, en fait tout le monde aime Lens, à part si tu es Lillois bien sûr (rires). C’est une petite ville, les supporters vivent pour leur club, il y a toujours une ambiance particulière. Moi j’étais un fan de Pierre Bachelet donc je suis content d’entendre “les Corons” à chaque fois. J’ai réussi à faire taire le Stade Bollaert pendant quelques minutes lorsque je jouais avec Strasbourg (1990-1996) en marquant un but. Bon, on a quand même perdu, mais pour dire que c’est toujours un régal parce que tu vois qu’ils se taisent pendant dix secondes, et ils se remettent à soutenir leur équipe. Il y a vraiment une ambiance particulière, un travail particulier. J’aime ce que font les supporters, les dirigeants, les joueurs bien sûr. Mais il faut féliciter l’entraîneur, Pierre Sage, parce que ce n’était pas prévu, ce n’était pas facile et il y a eu des hauts et des bas au début de saison. Mais maintenant, il y a une vraie montée en puissance. Moi, je trouve ça bien qu’il y ait une vraie course pour le titre. C’est intéressant pour la Ligue 1.

Mais le RC Lens n’a qu’un point d’avance sur le PSG. Pourront-ils vraiment tenir le rythme en sachant que Paris n’a pas encore véritablement montré les crocs ?

Comme je le disais, quand le PSG va s’énerver... Alors il y a la Ligue des Champions, on ne sait jamais comment ça fonctionne. Et donc ça peut permettre au RC Lens de prendre quelques points d’avance. Mais bon, si le RC Lens gagne tous ses matchs, le PSG ne pourra jamais les rattraper (rires). Mais on sait qu’à un moment donné, il y a des moments de dépression, donc il faut être réaliste. Il faut se dire que c’est bien, qu’il faut continuer, prendre match après match, et on verra comment fonctionne le PSG. Mais si le RC Lens a envie de titiller les sommets, il faudra continuer à être puissant, très fort physiquement. La période hivernale entre janvier et février est très compliquée. Il y a des échéances à court terme et ensuite on pourra rêver s’ils sont toujours à cette place à un mois de la fin de saison.

"Luis Enrique a tout fait, il a tout compris"

Justement, le PSG, à cette période de l’année la saison dernière, paraissait loin de remporter la Ligue des Champions. Un an plus tard, les hommes de Luis Enrique sont troisièmes en phase de ligue. Vous pensez qu’ils sont capables de la remporter une deuxième fois ?

J’y crois sincèrement, surtout quand je vois ce qu’il y a autour. Quand le PSG est capable de jouer comme il l’a fait à Barcelone, tout est possible. Par contre, face au Bayern Munich, j’étais au stade, et ils se sont fait bouger, le Bayern était meilleur. Mais avec l’effectif qu’ils ont, et on l’a vu, la FIFA a nommé la meilleure équipe de l’année. Il y a quatre ou cinq joueurs du PSG (Nuno Mendes, Willian Pacho, Achraf Hakimi, Vitinha et Ousmane Dembélé). 

Moi je travaille pour la chaîne ESPN, et au mois de novembre 2024, je disais “oui c’est pas mal mais ça va être comme d’habitude, ça va être le bordel à un moment donné”. Mais là, Luis Enrique a tout fait, il a tout compris, c’est lui qui a fait son équipe, il l’a fait fonctionner. Ça a été phénoménal, et au mois de février, c’était la meilleure équipe au monde. Et ils ont dégagé Liverpool, Arsenal pour remporter la Ligue des Champions, et ils ont mérité tout ça. Et donc, si ça se passe comme je le pense, à un moment donné ils se mettent en phase et ils arrachent tout.

L’année dernière, le PSG avait éliminé tous les plus gros. Mais cette année, qui sont les favoris pour le titre en Ligue des Champions selon vous, hormis Paris ? 

Il y a le Bayern Munich, Arsenal. Je ne vois ni le FC Barcelone, ni le Real Madrid, sincèrement. J’ai vu le Bayern jouer contre le PSG, je l’ai trouvé très impressionnant. Maintenant, est-ce qu’ils peuvent garder ce niveau ? Le PSG était peut-être trop faible ce soir-là, il ne faut pas oublier qu’il y avait beaucoup d’absents. Mais pour moi, le PSG est favori. Arsenal, en ce moment, ils gagnent, mais c’est poussif. Je les ai vus à 11 contre 10 contre Chelsea à Stamford Bridge, et Chelsea était meilleur. Ils ont aussi fait un 1-0 poussif contre Wolverhampton. Pour l’instant, Arsenal est meilleur, mais Manchester City les rattrape, Aston Villa aussi. Donc on va voir ce que ça donne, mais pour moi, même si le Bayern a bougé le PSG, Paris reste favori et est au-dessus s'il a tout son effectif et s’il est en marche comme il l’a été au mois de janvier 2025.

"Il va falloir arrêter de penser que le football français et la Ligue 1 sont nuls"

Le PSG troisième en Ligue des Champions, l’OL premier en Ligue Europa, le RC Strasbourg premier en Ligue Europa Conférence… Tous nos clubs français performent sur la scène européenne. Selon vous, ça peut s’attribuer à quoi ? On sait que ce n’était pas toujours le cas ces dernières années…

Non mais, à un moment donné, il va falloir arrêter de penser que le football français et la Ligue 1 sont nuls. Elle est de grande qualité, moi je vois tous les championnats. Il n’y a pas de grosses différences. Alors oui, on se fait piller chaque année, à cause des formules d’imposition qu’on a sur les prix des joueurs, et parce qu’il y a tellement de talents en France et d’argent en dehors du pays, qu’on se fait prendre nos meilleurs joueurs. On le voit par exemple avec Andrey Santos, qui était à Strasbourg et qui est reparti à Chelsea. Et d’autres vont repartir. Mais il y a énormément de qualités, et on le voit en coupe d'Europe. Le PSG est le meilleur club au monde, les autres tiennent la route. Monaco et Marseille tiennent la route et j’espère qu’ils vont se qualifier en barrages. Strasbourg bat toutes les équipes. Alors oui, c’est la Conférence Ligue, il ne faut pas s’enflammer non plus. Lyon est super en Europa League.

Donc je pense qu’il faut donner du crédit à la Ligue 1 et arrêter de dire que, parce qu'il y a moins d’argent que dans les autres pays, on ne tient pas la route. Si, on tient la route, et moi je le vois à chaque match de coupe d’Europe, je regarde les matchs de Ligue 1 et je ne vois pas de différences de niveau avec la Premier League ou la Liga. Moi, je suis désolé, quand je vois jouer Barcelone avec sa ligne haute et se prendre des contre-attaques assassines, je ne suis pas impressionné non plus. Donc je donne beaucoup de crédit à toutes les équipes de Ligue 1, surtout celles qui font partie des six-sept premières places. Oui, il y a une intensité en Angleterre qu'on n’a peut-être pas en France, mais au niveau tactique et technique, il y a peut-être un autre niveau en France. 

Le mental, "c'est là où Monaco doit être plus fort"

Vous parlez des six-sept meilleures équipes de Ligue 1, l’AS Monaco n’y figure pas (9ème). C’est une première partie de saison ratée. Sébastien Pocognoli est-il vraiment l’homme de la situation ? 

Les résultats parleront d’eux-mêmes, je pense que juger ou planifier quelque chose c’est compliqué dans le football. Mais je lui souhaite le meilleur, il a beaucoup de qualités, un effectif de talents. Après, il faut trouver l’alchimie qu’il y aura entre les joueurs. Moi, j'ai vu Unai Emery, qui était 19ème de Premier League avec Aston Villa, au bout de quatre-cinq matchs, et sans changer l’équipe, la tactique, ils sont troisièmes du classement maintenant. Dix matchs, dix victoires d’affilée. C’est que du mental, c’est là où Monaco doit être plus fort. 

L’OL, lui, est cinquième en Ligue 1 et premier en Ligue Europa. Après un été dernier tumultueux, on voit que Paulo Fonseca fait des petits miracles avec un effectif minime. Qu’en pensez-vous ? Peuvent-ils vraiment faire mieux ?

Je suis plutôt impressionné par le travail de tout le monde, là-bas. Ça a tellement été la pagaille à Lyon dans les bureaux ces dernières années… C’est compliqué d’être bien sur le terrain quand ça se passe comme ça. Moi, j’ai connu ça avec l’OM, quand je jouais là-bas. Tu changes quatre fois de président, sept fois d’entraîneur… Et après on demande aux joueurs d’être bons. Alors oui, il y a une mentalité spéciale à Lyon, ça a toujours existé, dans le vestiaire ou au centre de formation. Mais il faut donner beaucoup de crédit aux joueurs et à l’entraîneur cette année. Ils travaillent très très durs ensemble, ce qu’ils réussissent ils le méritent et ils travaillent dur pour ça. Il faut les féliciter, leur dire de continuer et pourquoi pas avoir une belle récompense en fin de saison.

"Endrick ne va pas être le sorcier qui va tout changer"

Il manque peut-être juste ce buteur pour faire encore mieux. On annonce Endrick, l’attaquant du Real Madrid, à l’OL. Pensez-vous qu’il puisse être le facteur X de cette équipe lors de la deuxième partie de saison ?

Moi j’ai toujours une grande question. Si tu ne donnes pas un bon ballon à un avant-centre, il va avoir du mal. On le voit avec Haaland, qui est le meilleur attaquant au monde. Mais si tu ne le fournis pas, le mec ne marque pas un but. Il ne peut pas se créer une occasion tout seul. Il y a des joueurs qui étaient capables de faire ça, comme Sonny Anderson, puisqu’on parle de l’OL. Il y avait des joueurs comme ça : Didier Drogba, Thierry Henry aussi… Mais certains ont besoin qu’on leur donne les bons ballons, et ce n'est pas forcément facile. Endrick est un très bon joueur, mais il est encore très jeune. Il a besoin de retrouver de la confiance, je veux y croire, mais ça ne va pas être le sorcier qui va tout changer. Il n’a pas d’expérience, il va être englouti par le groupe, si le groupe fonctionne bien, ça va marcher, mais si c’est pas le cas, il va tomber de haut, c’est normal il est jeune. 

Et sur cette deuxième partie de saison, vous voyez quelles équipes performer en Ligue 1 ? Quelles sont vos prédictions ? 

Je vais quand même dire que le PSG terminera premier, parce que je ne peux pas mettre Paris à une autre place. Après c’est un combat, c’est bien que le RC Lens et l’OM soient tout proche, et qu’ils continuent à essayer d’inquiéter le PSG. Lens et Marseille seront là, Lyon peut-être aussi. Strasbourg peut continuer à bien vivre, et il faut espérer que Monaco remonte. Mais au-delà de ces projections, je trouve que ce qui est intéressant, c’est qu’il y ait une émulation, ces clubs là se tirent vers le haut pour qu’il y ait une vraie attente, une vraie surprise et un engouement de la part des supporters.

J’imagine que vous êtes confiants aussi pour les clubs français sur les phases finales de coupes d’Europe ?

Très confiant, mais il faut que les joueurs se reposent bien pendant la petite trêve hivernale qu’ils vont avoir, et qu’ils reviennent en pleine bourre. Mais c’est vrai que le virage est crucial, dire ce qu’il va se passer dans deux-trois mois c’est impossible parce qu’il y a ce virage hivernal qui est terrible, avec des températures compliquées en France. Maintenant j’espère que le virage sera français, et qu’il n’y aura pas de dérapage.

"Il faut arrêter de penser à la Coupe du Monde et il faut jouer !"

Cette saison est aussi bien remplie au niveau des compétitions internationales : la CAN cet hiver, la Coupe du Monde en fin de saison… À quel point cela peut-il influencer les joueurs, qui abordent peut-être leurs matchs en club avec plus de prudence, par peur des blessures…

Pour les clubs, c’est un handicap, parce que les joueurs de talent qui partent à la CAN, qui jouent en Ligue 1, il y en a énormément. Et comme on a beaucoup de joueurs talentueux venant d’Afrique, ils vont manquer pendant un mois et demi-deux mois. C’est un vrai problème pour les clubs, il faut l’accepter, les joueurs ont signé des contrats, et c'est pour ça qu’on les a pris. C’est parce qu’ils sont très bons, et donc qu’ils sont sélectionnés. Mais c’est crucial pour les joueurs aussi, parce qu’il faut être bon, il faut revenir alors qu’ils ont joué en Afrique et aller jouer à Strasbourg ou à Lens, avec le changement de température, il faut se réadapter. Donc ça peut être compliqué. Ensuite, c’est vrai qu’il y a la Coupe du Monde, les joueurs pensent à ça. Tu y penses, en janvier-février, il ne faut pas se blesser, mais en même temps bien jouer pendant le sprint final en club. On a vu des joueurs qui sont déjà blessés et on se demande s’ils seront aptes pour ces compétitions. Ce sont des saisons difficiles pendant lesquelles les joueurs se demandent s’il faut trop y penser ou pas.

Après, il y a des échéances tous les deux ans. Mais il faut y aller, il faut jouer, moi j’étais joueur et j’entends qu’on parle beaucoup de rotations maintenant. Moi je voulais tout jouer. J’ai vu en Espagne, en Coupe du Roi, Barcelone qui joue contre Guadalajara, Lamine Yamal a joué tout le match. La grande question, c’est pourquoi ils l’ont fait jouer ? Parce que c’est un joueur de foot et qu’il aime jouer. Moi, quand j’allais jouer contre Oxford en Coupe de la Ligue, avec Chelsea, je ne me posais pas la question de savoir si j’allais rester à la maison ou pas. J’avais envie de le jouer ce match, parce que j’aime ça, je jouais tous les trois jours, c’est ma vie. Il faut arrêter d’y penser et il faut jouer !

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