Foot féminin : les pistes de la ministre des sports pour continuer de se développer en France | OneFootball

Alors que l’équipe de France a été éliminée de l’Euro 2025 en quart de finale, la ministre des Sports Marie Barsacq a profité de son passage dans l’After Foot pour dresser un état des lieux du football féminin français et avancer plusieurs pistes concrètes pour lui permettre de franchir un cap.

Longtemps moteur du football féminin européen, la France accuse aujourd’hui un retard croissant sur ses voisins. Professionnalisation tardive, manque de résultats, soutien médiatique timide : les ingrédients manquent encore pour permettre à la discipline de franchir une nouvelle étape. Invitée ce samedi sur RMC, Marie Barsacq a insisté sur un point essentiel : les résultats de l’équipe de France doivent servir de catalyseur. "On a vu avec les JO que quand les champions performent, ça donne envie de faire du sport. Pour le football, on attend depuis un moment une grosse performance de l'équipe de France. C'est peut-être cette année !" Raté pour cette édition de l’Euro, mais la ministre reste convaincue qu’un titre international pourrait être le déclic attendu depuis des années.

Indépendance économique et nouvelle gouvernance

Parmi les propositions fortes évoquées par Marie Barsacq, la plus marquante reste celle de la séparation juridique et économique entre les sections masculines et féminines. "L’OL a été précurseur en créant deux sociétés commerciales, une pour l'équipe masculine, une pour l'équipe féminine", explique-t-elle. Cette indépendance sera bientôt possible pour tous les clubs : "À partir de la rentrée, quand la loi sera votée à l'Assemblée nationale, ça pourra être le cas pour n'importe quel club. C'est un amendement que j'ai porté, ça me tenait à cœur." L’objectif est clair : sortir le foot féminin de sa dépendance structurelle aux finances des clubs masculins et permettre aux sections féminines de prendre leur destin en main. "Elles vont pouvoir se structurer, créer leurs propres recettes, se professionnaliser", résume-t-elle.

La ministre salue la création de la Ligue féminine de football professionnel (LFFP) et le passage au statut pro de l’Arkema Première Ligue. Un premier pas, qui doit s’accompagner de moyens renforcés et d’un soutien plus massif. "Les médias s'intéressent de plus en plus au sport féminin professionnel et c'est un outil indispensable pour donner envie aux Français de soutenir le sport pro et donner envie aux plus jeunes de pratiquer ces sports", souligne Barsacq. En filigrane, l’Espagne, l’Angleterre ou encore l’Italie servent de modèles. L’Espagne s’appuie sur la dynamique du Barça, l’Angleterre a su capitaliser sur le titre européen de 2022, et l’Italie a franchi un cap en devenant un championnat professionnel. "Le football féminin franchit des étapes", insiste Marie Barsacq, "mais il faut maintenant un coup d’accélérateur." Avec un Euro qui n’a pas tenu toutes ses promesses sportives côté français, mais une structuration qui s’intensifie en coulisses, le foot féminin hexagonal entre dans une période charnière.

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