Le Journal du Real
·22 de junho de 2025
Franco Mastantuono balle au pied, ça ressemble à quoi ?

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·22 de junho de 2025
« Le Real Madrid prend un bijou », « Il deviendra l’un des grands de la prochaine décennie », « Il est sans doute le plus doué depuis Messi »… Le discours épidictique rempli d’éloges ne cesse de pleuvoir ces derniers temps en Argentine. Et ce, autour du troisième plus jeune joueur de l’histoire à avoir réalisé ses débuts avec l’iconique club de River Plate : Franco Mastantuono.
Dès que le PSG a pointé le bout de son nez, le Real Madrid n’a pas hésité une seconde avant de claquer 63,2 millions d’euros sur la table des négociations. Dans le top 10 des transferts les plus onéreux de l’histoire du plus grand club au monde à seulement 17 ans, peu sont les Madridistas à avoir déjà vu un match de Mastantuono. Alors, penchons-nous sur le profil du « future messie » de lu ballon rond, dans les deux sens du terme.
Un footballeur de champ touche en moyenne entre une et quatre minutes le ballon durant tout un match. C’est minime, alors que les amoureux du football regardent régulièrement un joueur uniquement quand la balle se trouve dans ses pieds. Et pourtant, la qualité de déplacement, la lecture du jeu ou encore l’intelligence de positionnement représentent des qualités primordiales chez un joueur. Cela reflète d’ailleurs le style de jeu ainsi que la mentalité d’un footballeur sur le terrain.
Franco Mastantuono ne déroge à la règle. Bien au contraire. Sur le papier ailier droit à River Plate, sans ballon sa polyvalence conjuguée à cette âme de créateur parle pour lui. Il est par exemple tout à fait capable de coller sa ligne lors des phases de relance. Et ce, afin de profiter des longues diagonales des défenseurs, que cela soit sur lui ou bien en profondeur. Mais c’est bien lors des phases placées que l’on constate son pan de meneur de jeu.
Dans ces 5 couloirs de jeu de River Plate, Franco Mastantuono délaisse son aile au latéral afin de se positionner dans ce demi-espace qu’il apprécie tant. Dedans, il multiplie les décrochages pour se délivrer du marquage tout en demandant le ballon dans les pieds. Quitte à parfois rentrer encore davantage dans le cœur du jeu. Lui veut avant tout décanter des actions, et non se contenter de se retrouver à la finition.
Une intelligence de placement qui se retranscrit de même en phase défensive. Non, lui ne rentre pas dans les clichés de la pépite fainéante à la récupération. Assidu, il use à merveille de sa vélocité pour se personnifier en véritable poison à la contre-pression. Les défenseurs, voire milieux gauches sud-américains, peuvent en témoigner. Récupérer des ballons hauts pour lancer des projections rapides, ça le connait.
Une fois balle aux pieds, c’est là que tout son talent parle pour lui. Et ce dès sa première touche de balle. C’est simple : elle n’est jamais neutre. Parfois pour le pire, mais très régulièrement pour le meilleur. Se retourner promptement, il sait le faire. Jouer en retrait pour tirer profit d’un appel-contre, il sait aussi le faire. Partir vers l’intérieur sur une prise de ballon horizontale, voilà sûrement sa signature. Son dessein est alors de délivrer son pied gauche afin qu’il puisse s’exprimer.
Même si le jeu des comparaisons n’est jamais des plus constructif, l’on pourrait comparer cette tendance à revenir sur sa gauche à un certain Bukayo Saka. Ces courses qui exploitent l’ensemble de la largeur, Franco Mastantuono en raffole à toutes les sauces. Plus bas sur le terrain, ce dézonage atypique vient amorcer les offensives de son équipe tout en déstabilisant la défense adverse. Et au lieu de conclure sa conduite de balle horizontale sur une passe tranchante verticale, comme c’est régulièrement le cas. Lui préfère élargir le bloc antagoniste à l’aide d’un nouveau renversement. Généralement conclu par un centre.
Mais c’est bien dans le dernier tiers que les repiquages de Franco Mastantuono nourrissent ses highlights. On les connaît, ses faux pieds à la Robben, Di Maria ou encore Saka. La sentence est exactement la même. Car oui, sa patte gauche s’illustre tant par la passe que par la frappe. Ce n’est d’ailleurs pas anodin qu’à seulement 17 ans, ce dernier soit le garant des coups de pied arrêtés de River Plate.
Le tout parsemé bien évidemment de dribbles plus judicieux les uns que les autres. Franco Mastantuono use de cette arme dans l’optique d’être le plus efficace en décantant des situations. L’on reconnait bien le style argentin dans cet aspect du jeu, en opposition aux davantages fantasques brésiliens.
Mais bien sûr, comme tout jeune crack, Franco Mastantuono a encore certains défauts, ou plutôt des axes de progressions sur lesquels il doit travailler. L’on a en effet dit beaucoup de bien de sa patte gauche, mais attention toutefois à ne pas être trop unidimensionnel. Car à l’instant T, son pied droit lui sert surtout à « monter dans le bus ». Son côté faible est loin d’être catastrophique, mais c’est vrai que l’Argentin a un certain penchant pour sa direction préférentielle. Il n’est pas rare de le voir sur deux, trois actions consécutives se cantonner à rentrer vers l’intérieur du jeu sans réelle réussite. Et même si ça passe et que ça continuera à passer périodiquement, face à des défenseurs d’élite, l’addition sera différente. D’autant plus que lorsque son antagoniste parvient à lui chopper le ballon, un certain agacement peut se faire ressentir. Il possède un caractère davantage volcanique à la Maradona que la force tranquille de Messi. Une fougue qu’il faudra donc apprendre à canaliser.
On parle véritablement ici d’un pur diamant brut. Tant brouillon qu’exceptionnel par séquence. Sa palette tactico-technique doit encore largement être polie, ce qui est tout à fait normal pour un footballeur à peine majeur. Maintenant, son défi se trouve juste devant lui. Restera-t-il un joueur au talent immense comme on en a vu passer des tonnes ? Ou bien débloquera-t-il cette maturité dans le jeu qui le sépare encore de l’élite ? Avec Xabi Alonso en professeur, Franco Mastantuono a la balle dans ses pieds. À lui d’en faire bon usage.
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