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·10 de fevereiro de 2025
La défaite de l’Amiens SC à Lorient, « un message criant envoyé en plein visage des dirigeants »
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·10 de fevereiro de 2025
Ancien membre de la commission technique du district de la Somme et polémiste de l’émission La Tribune ici Picardie, Bruno Paris délivre son décryptage après chaque match de l’Amiens SC. Ce lundi, retour sur la défaite à Lorient, qui en dit long sur l’état actuel du club selon notre consultant.
La marche était trop haute, c’est une certitude. Je vais oublier les joueurs et le staff technique qui ont fait le maximum. A partir de maintenant, j’attribuerai tous les faux pas d’Amiens au duo de choc composé du président et de son responsable du recrutement.
Oui, bien sûr. On va dire que les joueurs et le staff technique ont travaillé toute la semaine pour essayer de contrecarrer, à l’image du match aller, cette équipe de Lorient. Force est de reconnaître qu’en ayant perdu encore 4 joueurs en l’espace d’une quinzaine de jours, c’était insurmontable. C’est déjà pas mal d’avoir tenu 82 ou 83 minutes, tellement la pression de Lorient était forte et tellement l’effectif de Lorient a fait la différence.
Oui, surtout contre ce genre d’équipe. On ne peut rien reprocher aux joueurs, à Omar Daf et à son staff qui ont travaillé toute la semaine et dans le bon sens du terme. Ils ont essayé de surprendre cette équipe de Lorient, ça a bien failli être le cas. C’est vrai que tout le monde regrette cette égalisation trop rapide, mais c’est une super belle frappe de (Pablo) Pagis. On ne va pas revenir là-dessus. C’est sûr que, même avant la mi-temps, on pensait que Lorient allait prendre l’avantage tellement les assauts étaient répétés. Bien sûr, il est arrivé ce qui devait arriver.
Cette équipe a été vaillante, mais avec 11 joueurs de niveau Ligue 2 composant l’effectif, c’était impossible de rivaliser.
Les Amiénois se sont battus avec leurs armes. J’ai entendu parler de couteaux en plastique, je ne sais même pas si on avait encore des couteaux sur ce match. Cette équipe a été vaillante, mais avec 11 joueurs de niveau Ligue 2 composant l’effectif, c’était impossible de rivaliser contre une équipe qui peut tripler ses postes, qui peut se permettre de changer sa ligne d’attaque. Ce match est un message criant envoyé en plein visage des dirigeants. Je ne comprends pas ce que veut faire l’équipe dirigeante, en particulier son président.
C’est Lorient, un gros morceau, qui vise le haut de tableau, mais la différence est trop criante. Surtout quand on compare notre banc du match aller à celui du match retour. C’est simple, il nous reste 11 joueurs à l’heure actuelle pour démarrer et disputer la totalité des matches. On a eu la même équipe contre Lorient que face à Annecy et aurait eu la même contre Grenoble sans la suspension de Sébastien Corchia. C’est insupportable, cette situation. Le duo de magiciens à la tête du club, composé du président et du prestataire de service chargés du recrutement, je ne leur connais qu’un seul tour dans leur sac. C’est celui de faire disparaître des joueurs et de les faire réapparaître ailleurs. C’est un tour qui est rudement bien rémunéré en plus. Après Lorient, il ne doit y avoir que deux personnes capables d’avoir le sourire, le président et son recruteur.
Bien sûr, même les personnes qui étaient encore acquises à la cause de la direction, même eux doivent être mal à l’aise. Ce n’est pas possible d’envoyer au combat cet effectif chaque semaine. Aujourd’hui, on a presque du mal à regarder un banc avec que des joueurs en devenir, à qui on demande de remplacer des joueurs qui étaient titulaires. Ils n’en ont pas la capacité à l’heure actuelle. C’est un non-sens total. Sur la partie financière, le mercato rapporté 6 à 7 millions au club, mais il a surtout été un affront infligé à Omar Daf et tout son staff. Ce sont les seuls professionnels dans ce club et, avec un cynisme indescriptible on les cloue au pilori. On a enlevé trois titulaires (Fofana, Urhoghide, Dao) et deux joueurs qui entraient souvent (Dao, Boya) pour faire venir des joueurs blessés (Monconduit) ou totalement inconnus (Tincres, Mbaye, Ait Boudlal). Cette façon de faire est scandaleuse. Et on s’étonne qu’on puisse perdre des matchs dans ces conditions ? C’est lamentable.
Hugo Pfeiffer/Icon Sport
On parle constamment de finances saines. Maintenant, il y a quand un problème sportif. Bernard Joannin a fait disparaître des gens qui jouaient pour des gens inexpérimentés, qui ne coûtent quasiment rien et qui repartiront dans trois mois.. C’est quand même triste de voir ça. Le président de l’Amiens SC ne dirige pas une simple société privée, il préside un club de football où le nerf de la guerre, ce sont les matchs. Je ne comprends même pas que les membres qui travaillent avec lui ne disent rien ou ne peuvent rien dire. Ce n’est pas comme ça qu’on va refaire revenir du public. Je pense que bientôt, le président sera seul contre tous.
Le mercato d’hiver a pris une demi-journée au coin de la piscine. Ce n’est pas possible autrement. Qui connaît ces joueurs ? Qui connaît leur parcours ? On a enlevé des titulaires pour faire venir des joueurs qui ne sont pas disponibles, qui n’ont pas les capacités, ou qui sont blessés, ou qui viennent d’un niveau en dessous. On marche sur la tête. Je pense que là, tout le monde a compris, même ceux qui avaient encore espoir de voir le président changer sa politique, que c’était fini. Mais plus personne ne sait où il habite. Pour moi, c’est simple.
On ne peut pas nier les impératifs économiques, mais on ne peut pas non plus mépriser les acteurs que sont les joueurs et le staff.
C’est simplement regarder les faits. On n’est pas en train d’extrapoler, de faire du commentaire. On analyse les choses. On a fait partir quatre ou cinq joueurs qui jouaient tous les vendredis pour faire venir trois ou quatre joueurs qui ne sont pas utilisables immédiatement. C’est aussi simple que cela. On est dépouillé. C’est d’une tristesse à en pleurer. On ne peut pas nier les impératifs économiques, mais on ne peut pas non plus mépriser les acteurs que sont les joueurs et le staff.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Eddy Lemaistre/Icon Sport
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