Le Petit Lillois
·04 de dezembro de 2024
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·04 de dezembro de 2024
Dans cette rubrique, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters lillois à l’issue de chacune de ses rencontres. Cette fois-ci, trois d’entre eux ont été interrogés suite au nul concédé par le LOSC à Montpellier (2-2) en Ligue 1.
La belle série lilloise se poursuit. Malgré l’enchaînement des matchs, le LOSC garde le cap et reste invaincu depuis treize rencontres toutes compétitions confondues. Tout ne s’est cependant pas déroulé comme prévu à Montpellier, où la victoire était acquise à quelques minutes du terme de la rencontre et l’égalisation tardive d’Arnaud Nordin (90+4′) dans le temps additionnel. Cette dernière a été la source d’une grande frustration chez les Dogues, joueurs et public compris.
Cette rencontre a été commentée par Morgane, Yan et Romane, trois supporters interrogés à froid, plus d’un jour après le coup de sifflet final. Leurs propos sont l’occasion de revenir une dernière fois sur la partie récemment disputée, mais d’un angle de vue distinct de ce que l’on peut voir traditionnellement dans la presse locale et hexagonale.
Le soleil de Montpellier, digne d’un bel après-midi de printemps, accueillait le LOSC avec chaleur et douceur. Il était alors difficile de s’adapter à la rugosité locale. Le combat fut d’ailleurs long, très long, voire trop long, et par deux fois, en première (45+2′) puis en seconde période (90+4′), les Dogues voyaient trembler leurs filets dans le temps additionnel. C’est ainsi, lors de ces quelques minutes supplémentaires, qu’ils perdaient par deux fois leur avantage et concédaient le nul (2-2).
« Ce match entre Lille et Montpellier était très fermé au niveau du milieu de terrain. Il y a donc eu beaucoup de fautes et pas une tonne d’occasions. Je trouve que Lille a été un petit peu supérieur dans les occasions nettes avec une très grosse tension quand même pour Montpellier. Il ne fallait surtout pas qu’ils perdent », analyse ainsi Yan, pour débuter. « Je pense sincèrement que c’était un match de merde, résume quant à elle Romane. Que ce soit le match en lui même et tout le contexte autour, insiste-t-elle d’ailleurs. On n’a pas fait le match de l’année sur le terrain, on se doit de faire mieux face à des adversaires plus faibles. Ce n’est plus possible de ne pas réussir à prendre 3 points face à des derniers du classement », enrage-t-elle encore.
Les émotions ne retomberont pas avec Morgane qui, elle aussi, est encore touchée par le scénario de la rencontre : « Sincèrement, ça fait près de 48 heures que le match s’est terminé, mais je suis encore au fond du trou, parvient-elle tout de même à déclarer avec le sourire. On n’a pas fait le match de l’année, ça c’est clair, mais on avait quand même trois points à portée de main. Je ne vois pas comment l’on peut ressentir autre chose que de la frustration ou de la déception. Ah si ! On pense fort à Rémy Cabella », finissait-elle par s’exclamer.
On pensait, comme chacune des parties, débuter par une petite introduction, mais il faut dire que Morgane l’a très bien faite sans nous : « À l’exception de Rennes, et encore, on s’est fait rattraper en fin de match lors de nos trois derniers matchs de Ligue 1 avec Lyon, Nice et Montpellier. Ce sont des adversités différentes, avec des niveaux divers, ce qui veut donc dire que le problème vient de nous, débute-t-elle. Je vois le bloc se couper en deux. Une partie veut continuer d’avancer, d’attaquer, de conserver l’essence du jeu lillois, quand l’autre partie de l’équipe se met en retrait, recule peu à peu, quitte à déséquilibrer le groupe complet. Mais c’est difficile de savoir d’où cela vient », se questionne-t-elle.
« C’est la peur, enchaine Yan. On a peur de se régaler devant, puisque l’on ne marque que très rarement trois ou quatre buts, puis la peur de se faire égaliser en fin de match. Je trouve aussi que l’on peut parfois se voir trop beau, supérieur. Tout est calme, on a la maîtrise, puis d’un coup on se fait reprendre. C’est arrivé trois fois d’affilée quand même, c’est à méditer », assène-t-il. Romane le rejoint. Elle insiste notamment sur « l’ambiance tendue » et le « climat hostile » dans lequel évoluaient les Dogues sur le terrain à Montpellier. Sa conclusion est cependant simple : « Il faut que l’on arrive à tenir les scores, c’est une nécessité si on veut le podium. »
Mais finalement, qu’a-t-il véritablement manqué au LOSC pour se saisir des trois points à Montpellier ? Cette question permet à Yan et Romane de se rejoindre : « On aurait dû plus tenter notre chance, tenter de tuer le match. On a trop joué à la baballe », s’agace encore la dernière nommée. « Il aurait fallu agresser la défense adverse qui me paraissait assez médiocre sur les côtés, et alterner entre incursions dans la surface et centre. C’est la variété qui permet de bousculer l’adversaire. Au lieu de cela, on a trop joué au milieu et on s’est parfois contenté de reculer et faire tourner le ballon », juge-t-il.
Morgane prend, quant à elle, l’angle opposé. À ses yeux, les Lillois avaient fait le job jusqu’à perdre leur sérénité : « Je trouve que cela peut arriver d’être moins inspiré offensivement. On a été un peu brouillon, c’est vrai, mais on est tout de même parvenu à marquer deux buts. Le problème n’est donc pas là à mes yeux. C’est plutôt notre gestion des fins de match qui nous fait défaut. Au fil des minutes, on perd toute maîtrise et cela profite toujours à l’adversaire qui récupère les ballons de plus en haut et nous accule. On doit pourtant être en capacité, du moins de mon point, de résister à ce genre de scénarios. On ne peut pas toujours demander à nos attaquants de marquer quatre buts par match », estime-t-elle, rejoignant le point précédemment évoqué.
Malgré la frustration qui émerge du résultat engrangé à Montpellier, le LOSC reste tout de même sur une série de treize matchs sans défaite. Celle-ci est cependant parsemée de matchs nuls, notamment en championnat (5 nuls, contre 4 victoires) : « C’est sûr que l’on n’avance pas au classement avec des matchs nuls. C’est inutile de rentrer sur un terrain pour se dire de la conserver à tout prix. Le plus important reste les trois points et ils doivent être acquis rapidement », insiste Yan, prêt à enregistrer une victoire (+3) puis une défaite (0) plutôt que deux matchs nuls (+2) consécutifs. Ce n’est finalement que des mathématiques.
Ce parti-pris n’est pas celui suivi par Romane. Si elle estime que certains résultats auraient pu être plus positifs, comme contre Nice (2-2) et Montpellier (2-2), elle juge également que cette dynamique est la preuve du beau visage affiché par les Dogues : « Notre série n’est pas trompeuse, assène-t-elle. Je trouve qu’il ne faut surtout pas négliger ce qu’on a fait, surtout avec le calendrier que l’on a eu et l’enchaînement des matchs. »
Le mot de la fin est pour Morgane, qui semble trancher la poire en deux avec une analyse plutôt synthétique de la situation : « Il y a du vrai et du faux dans cette question, débute-t-elle. La réalité est qu’il n’est pas possible d’occulter cette belle série. Le club et les joueurs parviennent à performer avec régularité. C’est ce qui nous permet d’être là où nous sommes actuellement, soit quatrième de Ligue 1 et qualifié pour les seizièmes de finale de la Ligue des Champions. Qui peut cracher sur cette première partie de saison ? Absolument personne. Par contre, la nuance est là, c’est qu’il y a des points perdus maladroitement à droite et à gauche. Ce qui est positif, c’est que le groupe en a conscience et va pouvoir travailler sur le sujet. Le constat est fait, plus qu’à avoir le déclic et à s’améliorer. C’est aussi aux supporters de progresser avec leurs joueurs, de se mettre à leur niveau. À nous, au moins à domicile, de les pousser suffisamment à chaque fin de match pour que cette peur s’envole ! », conclut ainsi la supportrice lilloise, prête à donner de la voix dans l’enceinte de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy. Une manière de faire revivre le Vahid Time ?