Peuple-Vert.fr
·03 de julho de 2025
Ligue 2 : Malgré la canicule, tout est gelé dans le Mercato !

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À l'inverse d'un début juillet caniculaire, le mercato de Ligue 2 tarde à se réchauffer. En cause : un contexte économique tendu, des droits TV en chute libre, et une prudence généralisée qui oblige les clubs à repenser leurs stratégies de recrutement.
Alors que juillet débute à peine, les mouvements restent rares dans l’antichambre de l’élite. Hormis l’AS Saint-Étienne, Annecy et Troyes, aucun club n’a véritablement bougé sur le marché des transferts. Chez les Verts, les seules vraies dépenses concernent la levée des options d’achat de Cardona et Bernauer, déjà présents la saison dernière, ainsi que la signature du jeune Yannis Jaber. Le reste du championnat adopte une stratégie d’attente.
Bastia, par exemple, avance lentement mais sûrement. Quatre recrues sont déjà arrivées en Corse, mais la prudence reste de mise. « On traverse un plan d’austérité, il n’y a pas beaucoup de clubs qui vont dépenser », concède Claude Ferrandi, président du SC Bastia, au journal L'Equipe.
Même son de cloche à Laval, où Laurent Lairy prévoit des arrivées tardives : « Il faut s’attendre à des mouvements très tardifs en Ligue 2. La saison s’est terminée tard, les droits TV sont incertains, tout le monde attend. »
La Ligue 2 doit faire face à une crise de financement structurelle. En 2022, chaque club touchait environ 4 M€ via les droits TV. L’an passé, ce montant a été réduit de moitié. Et cette saison, le chiffre chute à 700 000 €, à peine de quoi couvrir une partie des charges salariales annuelles.
Face à cette situation, les clubs n’ont pas d’autre choix que de revoir leurs ambitions à la baisse. « On ne peut plus offrir ce qu’on offrait hier. On va revenir à des choses plus cohérentes », admet encore Ferrandi, lucide.
À Amiens, un salary-cap à 8 000 € mensuels a été mis en place. De quoi refroidir plus d’un agent ou joueur en quête de contrat juteux. « Les rémunérations ont explosé ces dernières années. Ce n’était plus en adéquation avec notre division », explique Bernard Joannin, président de l’Amiens SC et du collège de Ligue 2.
Même les clubs ambitieux comme l’ASSE, qui jouent la montée, doivent composer avec ce nouveau contexte. Si Saint-Étienne a bouclé rapidement quelques arrivées, le reste du mercato pourrait s’inscrire dans cette dynamique de gestion rigoureuse. La stratégie est claire : pas de folies, mais des choix malins. Kilmer Sports Venture semble toutefois poursuivre une startégie à loyen-long terme. Ainsi, ses dépenses estivales devront trouver une suite à l'été 2026. L'ASSE pourrait donc plus facilement mettre la main au portefeuille...
Quant aux promus comme Le Mans ou Nancy, la prudence est tout aussi présente. « Monter ne signifie plus richesse. On ne peut pas doubler les salaires. Ce serait un non-sens économique », affirme Thierry Gomez, président du Mans FC.
Les salaires versés il y a encore cinq ans ne sont plus tenables aujourd’hui. Résultat : certains joueurs en fin de contrat ou relégués restent en stand-by, espérant mieux ailleurs mais sans trouver preneur. La baisse estimée de 20 % sur les salaires proposés change profondément la donne.
Dans ce contexte, la fenêtre estivale risque de s’animer dans les derniers jours du mois d’août. Nombre de clubs espèrent que les exigences vont baisser, que des opportunités vont se présenter et que le rapport de force va s’inverser. « Il ne faut pas se précipiter. Il y aura des options à la fin du mercato », glisse Gomez, confiant dans la stratégie du temps long.
C’est une Ligue 2 plus sobre, plus réfléchie, qui émerge. « On va souffrir, mais ce traitement de cheval est nécessaire », conclut Joannin, qui espère une sortie de crise salutaire pour les finances du football français.
Le mercato 2025 restera peut-être dans les mémoires non pour ses folies dépensières, mais pour avoir marqué le début d’un cycle plus vertueux. Une Ligue 2 à l’image de ses clubs : résiliente, patiente, lucide.