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·17 de outubro de 2025
Sarah M’Barek : « Continuer à performer en termes de contenu, car c’est par là qu’on y arrivera »

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Victorieuses au Mans en Coupe le week-end dernier en Coupe LFFP et qualifiées pour les quarts de finale, les Lensoises se déplacent à Montpellier ce samedi pour le compte de la 5e journée d’Arkema Première Ligue. Une compétition qui lui réussit moins sur le plan des résultats depuis le début de la saison, malgré des contenus généralement tout aussi intéressants. L’entraîneure Sarah M’Barek livre son regard sur le début de saison, avec la volonté d’aller chercher un peu plus.
Lensois.com : Tout d’abord, retour sur la victoire au Mans avec la qualification pour la suite de la Coupe LFFP. Qu’en retenez-vous ?Ça a été difficile. On s’attendait à cela de toute façon, même si on a plutôt bien maîtrisé la première mi-temps, sans creuser un large écart. La deuxième mi-temps a été un peu plus compliquée, on s’est rendu la tâche difficile. Elles reviennent au score, mais on a trouvé les ressources dans les dernières secondes du match, comme on aime bien faire, pour l’emporter. Voilà, cela reste une victoire. Cela reste surtout une qualification pour les quarts de finale de cette première édition de la Coupe de la Ligue. Forcément, pour le club, c’est important et positif. Maintenant, c’est vrai qu’on a eu la chance de battre Fleury lors du premier match. Donc on est qualifiées au bout de deux matchs, ce qui va permettre, lors du troisième match face au LOSC, de faire certainement tourner l’effectif, de donner la chance à celles qui n’ont pas beaucoup joué jusque-là. Et ce sera un gros match à jouer pour elles. Pour moi, c’est très positif parce que la saison va être longue, on va avoir besoin de tout le monde. C’est l’occasion de récompenser les efforts de toutes celles qui n’ont pas encore eu l’occasion de beaucoup jouer.
Ressentez-vous cette année un enchaînement de matchs qui amène un rythme plus difficile ?Oui, on le sent par rapport à la saison dernière. Déjà, en termes d’intensité, ça tire plus sur les organismes. Puis, le fait que depuis le 1er août, on enchaîne tous les week-ends… Après Montpellier, il y aura une coupure de quatre jours, mais oui, on ressent bien qu’il y a de la fatigue et on essaie de gérer au mieux. C’est pour cela que ce sera l’occasion de faire tourner.
Cette saison, on voit deux visages du RC Lens sur le plan des résultats : une équipe qui gagne en Coupe et une autre qui cherche encore sa première victoire en Arkema. Pourtant, les contenus ne sont pas vraiment différents. Comment expliquez-vous que le succès frappe à la porte en coupe, mais pas encore en championnat ?Je pense qu’il ne faut pas oublier qu’on a quand même rencontré, sur les quatre premières journées, deux cadors : le PSG et Lyon. Ça reste des adversaires difficilement abordables, même si on n’a pas démérité. On a montré de belles choses. Maintenant, sur les matches contre Nantes et Strasbourg (2-2), on aurait pu faire un meilleur résultat contre les Nantaises (défaite 3-4). On a eu quelques regrets. Contre Strasbourg, on fait un match nul : ça reste un bon résultat, à l’extérieur. On sait qu’on est promues, on savait que ce serait difficile sur les premières rencontres d’obtenir des points. Mais on reste hyper confiantes, parce que, en termes de contenu, ce qu’on montre, l’image qu’on renvoie, et nous, la sérénité qu’on peut avoir par rapport aux réponses des joueuses sur le terrain… On sait que ça va finir par payer. Alors oui, on est conscientes qu’à un moment donné, il faut engranger des points, il faut des victoires. Mais, pour l’instant, on n’est pas encore dans la zone rouge. On n’a pas encore cette pression-là. Nous, ce qu’on veut, c’est continuer à performer en termes de contenu, parce qu’on sait très bien que c’est par là qu’on y arrivera.
Le RC Lens a joué six matchs cette saison : quatre de championnat, deux de Coupe. Comment passez-vous d’une compétition à l’autre ?On joue pour gagner. Les victoires, ça rassure. Ça redonne du baume au cœur, de la confiance, et de la matière pour pouvoir continuer d’être exigeante avec les filles. Pour l’instant, on reste sereines par rapport à notre situation. On a un gros match qui nous attend à Montpellier, et on sait que ça peut être un tournant dans la saison. Mais ce ne sera que le 5e match de championnat. C’est vrai que, pour nous, c’est important de marquer les esprits, d’obtenir cette première victoire en championnat. On s’est préparées pour ça.
Justement, parlons de Montpellier. C’est un club particulier pour vous… (Ndlr : joueuse de Montpellier de 2001 à 2005 et coach de 2007 à 2013)Forcément. J’ai encore de la famille et beaucoup d’amis à Montpellier. Ça reste mon club de cœur. J’y ai vécu presque un tiers de ma vie, donc bien sûr, j’ai des attaches. Maintenant, ce sera un adversaire, et j’aurai à cœur de montrer, avec l’équipe, ce dont on est capables. J’ai un sentiment particulier, parce que la section féminine a été vendue (Ndlr : en difficulté financière, le club a cédé ses parts à l’investisseur Crux Football). J’ai été marquée, j’ai suivi l’histoire. L’important, c’est que la section vive toujours à Montpellier. Ça reste un match comme les autres. J’espère gagner pour faire la belle après, c’est tout.
Montpellier est juste devant vous au classement, avec deux points d’avance. Que pouvez-vous nous dire sur cet adversaire ?C’est un adversaire très joueur, qui produit du beau jeu, et qui est surtout performant à domicile. C’est un groupe qui a été rajeuni dans l’ensemble, qui a perdu quelques cadres, mais qui reste très performant. On a plutôt bien observé, sans donner trop d’informations aux filles — juste ce qu’il faut pour qu’elles puissent se concentrer sur elles-mêmes, sur notre jeu à nous. Il y a matière à faire un gros match. Le terrain n’est pas facile : la pelouse a un champignon. Pour nous, c’est embêtant, mais c’est pareil pour les deux équipes. C’est une équipe capable de poser le jeu, mais aussi d’avoir un jeu direct, avec une attaquante plutôt athlétique, capable de tenir le ballon dos au but et d’être puissante.
Et que devez-vous faire pour obtenir cette première victoire en Arkema Première Ligue ?Avoir un ratio occasions/buts qui diminue. On a eu beaucoup d’occasions contre Nantes, et on n’a pas réussi à l’emporter. L’idée, c’est d’être plus efficaces offensivement, et de démarrer beaucoup mieux les mi-temps. On a fait des erreurs, on a offert des buts, on a donné des cadeaux. On l’a dit aux filles, pour qu’il y ait une prise de conscience, qu’elles gèrent ces moments importants de début et de fin de mi-temps. Ensuite, sur la longueur, on peut faire la différence.
Après le travail effectué jusqu’ici et en représentant le RC Lens, avez-vous le sentiment que vos adversaires appréhendent les matches contre vous de la même façon que face à un promu ordinaire ?Je pense qu’avant la préparation, les équipes nous voyaient juste comme un promu. Les résultats et les confrontations ont montré qu’on joue un beau football, qu’on pose des problèmes aux adversaires. On commence à nous prendre au sérieux, on sent qu’on nous appréhende différemment. Peut-être que le PSG nous avait pris à la légère (1-1, puis défaite sur tapis vert), et cela a alerté tout le monde. Tous les coachs préparent les matchs sérieusement. Mais quand on est une équipe bien classée, il peut sûrement y avoir une volonté de faire tourner l’effectif lorsqu’on affronte un promu. Désormais, c’est remis en question.
Propos recueillis par Christophe Schaad à la Gaillette-Gervais Martel