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·04 de setembro de 2025
Sarah M’Barek : «On a tout à gagner sur ce match»

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·04 de setembro de 2025
Ce samedi 6 septembre, l’équipe féminine du Racing Club de Lens se lance dans une nouvelle grande aventure : celle de la D1 Arkema. Pour cela, le RC Lens va y entrer par la grande porte avec la réception du Paris Saint-Germain au stade Bollaert.
Lensois.com : Sarah M’Barek, après la phase de préparation, quel est votre ressenti ? Le groupe est-il prêt pour affronter cette grande échéance ?On a fait une bonne préparation avec des résultats plutôt encourageants. Sur la fin de la préparation, on a affronté des équipes qui évoluaient déjà en D1 Arkema depuis plusieurs années. On a aussi eu l’occasion de jouer Anderlecht, qui dispute la Ligue des Champions, en tout cas le tour préliminaire. Oui, les filles sont prêtes. Elles sont prêtes pour cette saison, au moins pour la première partie, où l’on a travaillé physiquement et tactiquement afin d’entamer ce début de championnat de manière assez sereine. Maintenant, pour le match de Paris ce week-end, on verra samedi, mais on a tout préparé, tout mis en œuvre pour que ça se passe bien. En tout cas, je les sens bien, confiantes, et ça, c’est important. C’est ce qu’on a essayé de leur mettre en tête.
Comment avez-vous préparé vos joueuses pour ce grand soir à Bollaert ? C’est aussi particulier, car c’est une grande première en D1 et à Bollaert.On l’a préparé comme un premier match de championnat. En effet, il y a un contexte particulier parce que c’est une première historique pour le club. C’est aussi une première pour certaines qui n’ont pas encore évolué en première division. Et puis, c’est dans un grand stade, à Bollaert. On l’a préparé de manière très sereine. Nous, ce qu’on veut, c’est tout donner. On pense qu’on a la possibilité de poser des problèmes au Paris Saint-Germain et l’idée, c’est de laisser la pression de leur côté. Nous, on a tout à gagner sur ce match-là. Être capables d’être lucides, sereines et surtout de donner le maximum pour être fières d’elles, et aussi pour rendre fiers le club et le public qui sera au rendez-vous.
On se dirige vers un record d’affluence. On est déjà à plus de 8 000 spectateurs et on se rapproche des 10 000. Est-ce une pression supplémentaire ou est-ce une pression positive ?Je pense sincèrement qu’il va se passer quelque chose. Déjà, lors de la saison de la montée, le match à Bollaert, malgré la défaite contre Metz, nous a fait prendre conscience qu’il y avait un nouvel engouement pour l’équipe féminine. Qu’il y avait de vrais supporters qui suivaient le club dans son ensemble, que ce soit la section féminine ou la section masculine. Je suis convaincue que si on fait un gros match, quel que soit le résultat, mais si on arrive à se surpasser, à être au niveau, encore plus si on obtient un résultat, on va pouvoir conquérir certaines personnes qui jusque-là ne faisaient que découvrir le football féminin. Comme l’a dit Clara (Ndlr. Clara Bertrand), c’est que du positif. Avoir du public, avoir des supporters, c’est quelque chose qui va nous donner de la force. Ce n’est pas quelque chose qui va nous inhiber, même si on aurait pu le penser par rapport à ce qui s’était passé la saison dernière. Mais là, elles ont acquis de la maturité, elles ont grandi, elles ont déjà vécu cette première. Je pense qu’elles savent, elles connaissent maintenant. On est sur une terre qu’on connaît.
Vous disiez qu’il y avait potentiellement des choses à exploiter face à ce PSG. Sur quoi allez-vous pouvoir vous appuyer ?Oui, en effet. Alors, c’était compliqué d’avoir des informations sur le PSG, forcément, parce qu’elles ont récupéré leurs internationales assez tardivement pour le dernier match. Du coup, on s’est surtout focalisé sur nous. Maintenant, on a quelques informations, et on sait qu’on a un projet de jeu et une façon de jouer auxquelles elles ne sont pas forcément habituées. On va jouer pleinement notre chance. On va poser des problèmes. Je n’ai pas envie de tout dévoiler forcément. Après, on sait qu’en face, il y a une équipe de très haut niveau, avec des joueuses internationales. C’est peut-être le moment de les prendre, parce qu’elles n’ont pas encore eu beaucoup d’occasions de jouer toutes ensemble. Il y a de nouvelles joueuses. Il y a un nouvel entraîneur, arrivé en fin de saison dernière. En général, ça prend du temps, même si on parle de joueuses de haut niveau. Donc, nous, on a notre chance et on y croit sincèrement.
Vous avez déjà connu des matchs à Bollaert. Qu’est-ce qui est différent ? Le vestiaire est plus grand, le couloir est particulier. Qu’est-ce que ça change pour vous ?C’est une force, quelque chose qui va leur apporter. Forcément, elles n’ont pas souvent l’occasion de jouer dans ce genre de stade avec autant d’ambiance. C’est une chance, et elles en ont conscience.
Est-ce que c’est une bonne chose pour vous de jouer directement face au PSG ? C’est tout de suite un gros morceau. Est-ce que cela vous permet d’entrer directement dans la compétition ?Oui, sincèrement. De toute façon, tous les matchs vont être très compliqués. On sait très bien qu’on est le petit poucet, le promu. On est très humbles, on sait d’où on vient. Maintenant, pourquoi pas prendre le PSG d’entrée ? C’est l’occasion de faire un match à Bollaert, un match de gala, quelque part. Et nous, sportivement, quel que soit l’adversaire, on a nos chances, on a nos armes, nos forces, et on croit pleinement en notre capacité à faire des résultats. Donc oui, on va s’accrocher, on va bosser au maximum pour jouer le maintien, parce que c’est notre objectif prioritaire. Et non, que ce soit le PSG ou une autre équipe, la pression du premier match aurait été la même. Pour moi, ça ne change pas grand-chose. Et je me dis que c’est peut-être bien de les prendre maintenant, d’ailleurs.
Vous parlez de votre projet de jeu, qui peut embêter le PSG. Comment abordez-vous cette saison sur le plan du jeu, par rapport à l’année dernière ? Y a-t-il une adaptation prévue ?On est dans la continuité de ce qu’on faisait l’année dernière. En tout cas, c’est notre volonté pour ce début de championnat. Après, évidemment, on est conscients que, suivant la manière dont ça va se dérouler, il faudra sans doute une certaine adaptation. On est prêts à ça aussi. On a déjà envisagé pas mal de choses. Mais non, on veut rester dans la continuité : produire du jeu, aller chercher l’adversaire, jouer haut, imposer notre jeu, même si on est le petit poucet et qu’aujourd’hui, on n’a peut-être pas encore toutes les armes pour se dire qu’on pourra faire ça toute la saison. Mais c’est notre volonté. Et après, on verra ce qui est possible.
Propos recueillis par Christophe Schaad à la Gaillette-Gervais Martel.