Un petit exploit à domicile face au Paris FC | OneFootball

Ces dernières saisons, le Paris Football Club s’est clairement imposé comme la troisième force du football féminin français. Une domination confirmée au fil des rencontres contre le MHSC, le plus souvent synonyme de défaites pour nos joueuses. Mais à l’heure d’affronter l’équipe francilienne ce samedi à Grammont, les Pailladines, sur une dynamique positive depuis peu, ont trouvé le moyen de surprendre leurs visiteuses du jour. Dans une rencontre serrée et perturbée par les éléments, les Oranges-et-Bleues sont parvenues à faire la différence en seconde mi-temps, arrachant leur premier succès en quasiment cinq ans (2-0) face au PFC…

Pour aborder cette affiche relevée, Yannick Chandioux avait décidé de miser sur le même dispositif tactique, avec défense à trois et duo d’attaquantes en pointe. Quelques petits ajustements de personnel furent néanmoins réalisés : Lola Gstalter débute en tant que piston gauche à la place de Kethna Louis (qu’elle avait déjà remplacé en cours de première mi-temps contre Nantes), Sonia Ouchene fait enfin son retour comme titulaire au milieu et Rose Kadzere, autrice d’un doublé en sortie de banc il y a une semaine, prend place devant aux côtés d’Ifeoma Onumonu. Plus inattendu, le remplacement, visiblement à la dernière minute, de la gardienne Marie Petiteau (convoquée cette semaine avec les Bleues) par Justine Lerond.

Un dernier choix qui s’avèrera judicieux, puisque l’ancienne portière des Girondines de Bordeaux jouera un rôle crucial pour le MHSC en première période. Face à une équipe du PFC dont le bloc haut asphyxie ses coéquipières, Lerond doit se dédoubler pour sortir les tentatives adverses. Elle s’impose plusieurs fois face à Clara Matéo (8′, 29′, 35′), mais se place aussi sur la trajectoire d’un tir de Bourdieu (35′) et réalise surtout une magnifique parade sur une frappe dangereuse signée Gaëtane Thiney (40′). Deja Davis ajoute aussi sa contribution au total d’occasions francilien en prenant sa chance de loin, sans trouver le cadre (26′).

Certes mis en difficulté pour ressortir de son camp, le MHSC n’est pas non plus totalement inoffensif, et fait trembler par moments la défense des visiteuses. Une action brouillonne terminée par un tir contré de Kadzere (10′), une autre par une tête au-dessus de Gstalter (33′), ainsi qu’une tentative timide d’Onumonu sur contre (43′) représentent les principales incursions notables des Héraultaises.

La donne va néanmoins changer pour le deuxième acte, que Chandioux aborde avec un premier changement. Judith Coquet est lancée à la place d’une Cyrielle Blanc ayant frôlé l’expulsion avant la pause. Mais surtout, c’est le vent, fort et continu depuis le début de la rencontre, qui va désormais jouer à l’avantage des Montpelliéraines. Après lui avoir fait face durant toute la première mi-temps, elles l’ont désormais dans le dos, ce qui rééquilibre drastiquement les débats. C’est cette fois-ci au tour des Parisiennes d’accumuler les relances laborieuses à cause des bourrasques.

Le MHSC sent donc une ouverture et affiche un visage conquérant pour attaquer la seconde période. Une première occasion, intéressante mais quelque peu cafouillée, se termine avec une frappe de Sonia Ouchene détournée en corner (53′). La capitaine se charge donc de le tirer, et dépose parfaitement le ballon sur la défenseuse centrale Jade Rastocle, qui place une tête imparable pour la gardienne Chiamaka Nnadozie (1-0, 54′) !

Un coup dur pour le Paris FC, qui va peiner à s’en relever. Le vent persiste et la troupe de Sandrine Soubeyrand a bien du mal à reproduire les séquences de passes maîtrisées de son entame de match. Son bloc équipe recule. En face, Montpellier garde un certain ascendant sur les occasions, sans pour autant appuyer trop fort. Ouchene tire notamment un coup-franc hors cadre (62′) et Rastocle manque de s’illustrer à nouveau sur corner, ne parvenant pas à couper la trajectoire du ballon à temps (76′). Et lorsque le PFC parvient à amener un peu de danger devant la cage héraultaise avec un centre-tir de Margaux Le Mouël, Lerond est fidèle au poste pour s’interposer (78′). Kessya Bussy frappe à côté quelque secondes plus tard (79′).

Montpellier tremble peu, mais attend encore pour se mettre à l’abri. Après quelques approches gâchées par des imprécisions, c’est l’entrante Léa Khelifi, servie par Océane Deslandes qui trouve la solution : un joli enchaînement contrôle-frappe, bien aidé par le manque de fermeté de Nnadozie, et voilà le MHSC qui prend le large en fin de match (2-0, 87′).

Le PFC aura une opportunité de relancer un peu le suspense dans le temps additionnel. Sur une tentative de dégagement dans la surface, Ella Palis touche malencontreusement le bras de Kethna Louis. Mme Fournier désigne le point de penalty, mais Gaëtane Thiney tire à côté, permettant à Justine Lerond de préserver un clean-sheet mérité (90’+4′) !

Les Pailladines tiennent donc leur succès face à l’ex-Juvisy FCF. Un rival historique que le MHSC n’avait plus battu en championnat depuis le 03 octobre 2020 (2-1), à une époque où Frédéric Mendy officiait encore sur le banc de la section féminine. Un succès remarquable donc, qui récompense une bonne passe montpelliéraine ces dernières semaines. Portées par un schéma tactique cohérent et une attitude collective louable, les Héraultaises ont retrouvé au fil des matchs écoulés une bonne part de ce qui avait fait leur force durant la phase aller.

Les cadres ont notamment répondu présent. Citons par exemple la porteuse du brassard Sonia Ouchene, dont la maîtrise technique reste très précieuse dans l’entrejeu, ou sa vice-capitaine Marie Levasseur, exemplaire défensivement sur son côté droit. L’expérimentée Ella Palis poursuit aussi sur sa bonne lancée dans le rôle de sentinelle. Malmenée en première période, la charnière à trois aura finalement tenu tout au long du match. Jade Rastocle continue d’y faire son trou, marquant aujourd’hui son premier but sous les couleurs du MHSC. De plus en plus sereine dans ses interventions, l’internationale U23 se distingue aussi par sa capacité à ressortir proprement balle au pied dans les espaces refermés.

Globalement épargné par les blessures, l’effectif pailladin bénéficie ainsi d’une certaine profondeur de banc, qui a fait du bien sur les derniers matchs. Léa Khelifi s’est à nouveau illustrée en rentrant en cours de jeu, inscrivant sa 4ème réalisation de la saison, elle qui avait aussi amené le but de la victoire à la Mosson contre Saint-Étienne avec un tir repris par Levasseur. Plus timorée lorsqu’elle débute, l’ex-Parisienne rappelle pourtant qu’elle peut être redoutable lorsqu’elle n’hésite pas à prendre sa chance. La diversité des buteuses languedociennes sur les rencontres récentes est au passage un plus, à un moment où leur avant-centre titulaire Ify Onumonu est un peu dans le dur. Toujours côté entrantes, Nina Ngueleu et Judith Coquet auront aussi apporté leur pierre à l’édifice une fois lancées dans le match, suppléant parfaitement Blanc et Kadzere, volontaires mais parfois dépassées. Une bonne rotation, ça paye, y compris face à des gros clubs comme le PFC !

Et c’est d’ailleurs le cas aussi dans les cages, où la revenante Justine Lerond aura incontestablement livré LA performance du match. Intouchable sur sa ligne, sérieuse dans ses sorties, elle a clairement maintenu le MHSC à flot en première mi-temps. Une prestation qui rappelle sa très bonne entame de saison, alors que Marie Petiteau lui avait un peu damé le pion ces dernières semaines. Le niveau des deux goals montpelliéraines demeure toujours aussi homogène. L’une comme l’autre restent d’ailleurs sur le radar du sélectionneur national Laurent Bonadei pour occuper le poste de troisième gardienne des Bleues.

Côté classement en revanche, les choses ne bougent malheureusement pas beaucoup, alors que le DFCO reste intraitable dans sa marche vers la 4ème place. Avec une victoire facile contre Nantes (3-0), l’escouade bourguignonne fait à nouveau preuve de régularité, et consolide un peu plus son ticket d’accession aux playoffs :

Le classement provisoire à trois journées de la fin

Si les Héraultaises auront l’opportunité d’affronter les Dijonnaises lors de l’avant-dernière journée de la saison, le rapport de force actuel plaide néanmoins clairement en la faveur de ces dernières. Les deux points perdus dans le temps additionnel à Nantes la semaine passée (2-2) laisseront probablement des regrets pour nos joueuses. Un succès dans deux semaines face l’ASSE permettrait en tout cas aux Rouges d’éliminer définitivement les Héraultaises de la lutte pour le quatuor de tête. La 5ème position de Fleury, qui affronte l’Olympique Lyonnais ce week-end, paraît en revanche plus accessible.

Pour se maintenir dans la conversation, il faudra quoi qu’il arrive que les Montpelliéraines l’emporte au retour de la trêve. Ce sera en déplacement chez la lanterne rouge Guingamp, qui a désormais deux pieds en Seconde Ligue (samedi 12 avril, 17h00). Face à une équipe en très grande difficulté, la victoire sera plus que jamais obligatoire pour Sonia Ouchene et ses coéquipières.

LA COMPO

Lerond – Levasseur, Rastocle, Boureille, Deslandes, Gstalter (Louis, 89′) – Ouchene (Ngueleu, 79′), Palis, Blanc (Coquet, 46′) – Kadzere (Khelifi, 79′), Onumonu

Crédits photo : mhscfoot.com