"Une bande de copains qui ne s'entraînait pas" : la fabuleuse histoire du FC Pen Hir, passé de la D4 au 7e tour de la Coupe de France en 6 ans | OneFootball

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·10 de novembro de 2025

"Une bande de copains qui ne s'entraînait pas" : la fabuleuse histoire du FC Pen Hir, passé de la D4 au 7e tour de la Coupe de France en 6 ans

Imagem do artigo:"Une bande de copains qui ne s'entraînait pas" : la fabuleuse histoire du FC Pen Hir, passé de la D4 au 7e tour de la Coupe de France en 6 ans

Créé en 2019 sur une idée de copains, le FC Pen Hir, parti de la D4, évolue aujourd’hui en R3. Plus fort encore, ce club amateur, presque exclusivement composé de natifs de la région, a atteint le 7ᵉ tour de la Coupe de France et affrontera Les Sables Vendée (N3) ce dimanche 16 novembre (14h30).

Si on vous parle d'un club niché sur la presqu'île de Crozon à la pointe du Finistère, composé uniquement de joueurs issus du coin, géré par une bande de potes qui réalise des exploits en Coupe de France, vous allez nous dire qu'on vous fait un résumé non officiel du film "Les Seigneurs". Pourtant, tout est vrai. Le FC Pen Hir, club de Régional 3 basé à Camaret-sur-Mer (Finistère), réalise l'un des plus beaux parcours d’un club amateur en Coupe de France. Un club amateur créé en 2019 après une soirée, comme nous explique l'actuel entraîneur Régis Corre :


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"Un soir, avec deux potes, on a créé le club. On a envoyé ce qu’il fallait à la préfecture, j’ai rappelé tous mes anciens coéquipiers avec qui j’avais joué, ainsi que les jeunes du coin. Le maire nous a suivis, mais tout était fait un peu à l’arrache entre nous. C’est un club qui a été créé de rien."

Ce qui au début peut paraître une blague va se transformer en une véritalbe réussite sportive : "Jusqu'à l’année dernière, je tenais un restaurant, le président tient un hôtel-restaurant, le vice-président aussi. On est tous commerçants. On est montés chaque année, sauf pendant l’année Covid. On ne se prend pas la tête : c’est une équipe de potes. Tous sortent ensemble, presque tous viennent de la presqu’île." Encore plus fou, les Camarétois ne s’entraînaient pas la semaine jusqu’à l’année dernière : "Cette année, c’est la première fois qu’on s’entraîne régulièrement. On est montés en R3 quasiment sans entraînement, cette saison on fait deux à trois séances par semaine".

Une génération "miracle"

Mais comment expliquer une telle réussite ? Pour le capitaine de l'équipe, Corentin Bernard, les Finistériens bénéficient d'une excellente génération :

"Notre génération (2003) était très bonne chez les jeunes. Je me souviens d’une année où nous avions gagné 10 tournois sur 12. On est tous partis mais on gardait le lien quand on revenait sur la presqu’île. On s’est retrouvés entre potes avec l’envie de performer, on se connaît tous par cœur, et nous sommes dans une belle dynamique."

Passé par le centre de formation du Stade Brestois, le Camarétois de naissance est, comme la plupart des joueurs, revenu chez lui pour des questions de logistique : "Je suis commercial automobile, donc c’était plus facile pour m’entraîner à Camaret." Une génération de jeunes qui est au cœur du FC Pen Hir, comme nous le révèle le vice-président Lucas Tephany : "Nous avons une belle génération de 22 à 24 ans qui constitue la base du projet. On fera au mieux pour avoir une équipe soudée." Un club uni, car tous les acteurs viennent de la presqu'île de Crozon.

"Le coach, je suis voisin avec sa maman"

À Camaret, tout le monde se connaît, c’est d’autant plus vrai au FC Pen Hir, qui tient son nom de la Pointe de Pen-Hir, célèbre site naturel de la ville. Que ce soit les joueurs ou les dirigeants, les liens sont proches. "Le coach, je suis voisin avec sa maman", raconte le capitaine du club amateur. Lui qui a rejoint l'équipe pour être avec ses potes : "Mon meilleur ami, Yanis Bengouchi, qui jouait à Camaret, m’a motivé à rejoindre mes copains." Signe de ce lien, son entraîneur lui a directement donné le brassard à son arrivée.

Un entraîneur qui, après une carrière loin de chez lui, a également décidé de revenir à la maison : "J’étais entraîneur en R2 du côté de Quimper, mais j’avais envie de passer à autre chose. Je me suis dit quitte à continuer dans le football, autant le faire près de chez moi." Cette identité est inscrite dans les valeurs du club : "Tous les joueurs que nous avons sont des gens de Camaret, à part un seul venu de Quimper. Notre volonté est d’avoir une identité locale", rapporte le vice-président du club camarétois. Cette identité a permis au club de monter en R3, mais aussi de réaliser une épopée en Coupe de France.

"Qu’importe le résultat, la fête sera là"

Avec des premiers tours abordables face à des équipes de D1, à l'exception du FC Châteaulin (R3), les coéquipiers de Corentin Bernard ont logiquement accédé au 6e tour de Coupe de France. C’est la victoire aux tirs au but face à Bréquigny, formation de Régional 1 (2-2, 4-3 tab), qui a fait entrer le FC Pen Hir dans l'histoire de la région. Le club camarétois est le premier de la presqu'île de Crozon à atteindre le 7e tour de la Coupe nationale. Un exploit qui rend ce parcours déjà magnifique : "Le parcours est déjà réussi, on a fait mieux que Crozon (USCM en 2003/2004 avait atteint le 6e tour)", nous rapporte Corentin Bernard.

Mais le prochain obstacle qui se dresse face aux Bretons au tour suivant est d'un tout autre niveau avec Les Sables Vendée, club de National 3. "Ce n’est que du foot, on ne va pas se prendre la tête. À l’entraîneur des Sables-d’Olonne, je lui ai dit : on va se tirer la bourre pendant 1h30, mais après, c’est fini", préfère relativiser l’entraîneur camarétois. Même son de cloche pour le vice-président, où la prudence reste de mise : "On garde les pieds sur terre pour le match du 7ᵉ tour. Dans le football, tout est possible. Sur un malentendu, ça peut passer".

Comme le rappelle le capitaine de Pen Hir : "Qu’importe le résultat, la fête sera là. Il y a toujours du monde au match, c’est sympa de jouer devant la presqu’île et de la représenter." Avec tout de même une envie de faire l'exploit : "En 90 minutes, tout est possible, forcément on y croit. Contre une N3, ça va être compliqué de gagner dans le jeu. Les penalties, c’est un de nos points forts donc autant en profiter." Le joueur passé par Concarneau nous explique que son équipe ne s’est jamais inclinée lors d’une séance de tirs au but.

Jusqu'où le FC Pen Hir peut aller ?

Actuellement deuxièmes de leur groupe de Régional 3 et à 5 points du leader Quimper, les hommes de Régis Corre n'ont pas forcément d'objectif de montée en R2 : "En championnat, on est deuxièmes, mais ce n’est pas un objectif. Oui, la saison est déjà quasiment réussie", explique le coach. Le club finistérien veut d'abord se stabiliser dans sa division afin de se développer, malgré son jeune âge : "Petit à petit, le projet a attiré plus de gens de la presqu’île qui sont venus au club. Depuis 2019, les personnes au club n’ont pas changé. On a pu créer une équipe U7, U9 et U13 grâce aux parcours en Coupe de France des années précédentes", nous indique Lucas Tephany.

Même discours chez les joueurs, comme le confie le capitaine du club régional : "Mon premier objectif, c’est de développer le club et de prendre du plaisir. Quand on voit comment le club évolue, il faut y aller étape par étape." Avec tout de même une âme de compétiteur qui ressort : "À long terme, la montée en R2 peut être un objectif." Une ambition logique quand l'équipe en place est surtout composée de joueurs de moins de 25 ans. L'avenir semble radieux au FC Pen Hir, qui pourrait jouer le rôle du petit village gaulois face à l'envahisseur vendéen, ce dimanche pour prolonger l'exploit de ce club pas comme les autres.

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