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·18. November 2025
ASSE : La méforme de Lucas Stassin s'explique

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Pour la première fois depuis le tumulte de l’été, l’entourage de Lucas Stassin a choisi de s’exprimer publiquement. Dans l’émission “En OFF”, son père Stéphane a livré un témoignage rare, revenant en détail sur l’avalanche de sollicitations d’agents, et les répercussions psychologiques sur l’attaquant de l’ASSE.
L’été 2025 aura marqué un véritable tournant pour Lucas Stassin. L’attaquant des Verts, jusque-là habitué à une progression linéaire, s’est retrouvé pris dans un tourbillon mêlant gestion médicale contestée, inconnues sportives et pressions externes. Pour la première fois, son père Stéphane a accepté de raconter les coulisses de ces semaines compliquées, donnant un éclairage plus nuancé sur ce qui a pu fragiliser le jeune joueur.
Dès les premières minutes de son intervention dans “En OFF”, le ton est posé : cet été n’a pas été qu’un simple épisode sportif, mais un moment charnière, humainement éprouvant. Entre frustrations liées à sa blessure, incertitudes autour de son retour, incompréhensions avec l’ASSE et démarchages intrusifs venus de toute l’Europe, Lucas Stassin a dû affronter une forme de pression qu’il n’avait encore jamais connue.
Mais ce que l’on retiendra surtout, c’est la philosophie éducative très particulière de son père, axée sur la simplicité, la progression et la maîtrise de son environnement – bien loin des schémas où les jeunes joueurs sont exposés trop tôt aux enjeux financiers.
Stéphane Stassin a tenu à rappeler un principe fondamental : la priorité n’a jamais été l’argent, mais l’évolution humaine et sportive de son fils. « J’ai toujours dit à Lucas que je me fichais de l’argent. Ce qui compte, c’est ton développement », confie-t-il. Une ligne de conduite qu’il a suivie à la lettre dès ses débuts au RSCA.
Quand Lucas signe son premier contrat à Anderlecht, il ne connaît même pas son salaire. Son père lui donne seulement « 20 euros par semaine pour un sandwich ». L’objectif : le maintenir concentré sur le terrain, loin des tentations et de la précipitation. Même lors de son second contrat, la transparence financière reste volontairement absente : « Je lui cachais les montants. »
Le fonctionnement reste identique lorsqu’il quitte la formation bruxelloise pour rejoindre Westerlo et franchir le cap du professionnalisme. Malgré un statut supérieur, des conditions améliorées (appartement, voiture du club) et un vrai salaire, Lucas vit avec un budget fixe décidé par son père : entre 1 000 et 1 200 € par mois, plus 50% de ses primes, symboles de ses performances.
Cette gestion stricte n’avait pas vocation à brider, mais à responsabiliser. Stéphane Stassin voulait éviter que son fils ne brûle les étapes. Ce système évolue seulement lors de son arrivée à Saint-Étienne : « Maintenant sa carrière est lancée, il peut discuter et savoir ce qu’il gagne. » Le père estime que son fils est désormais mûr pour comprendre son environnement économique, après plusieurs années à progresser sans s’exposer à l’aspect financier du football professionnel.
L’un des passages les plus frappants de l’entretien concerne les sollicitations reçues durant l’été. Selon Stéphane Stassin, ce fut « la folie ». Chaque jour, des agents qu’il ne connaissait pas tentaient de le contacter par téléphone, sur les réseaux sociaux, et même via des proches. Une pression continue, parfois agressive, qui a profondément perturbé le cercle familial.
« Certains agents sont tellement forts qu’ils arrivent à te faire douter », admet-il. Malgré sa connaissance du milieu, il reconnaît avoir été surpris par l’intensité et les méthodes utilisées : contournements, insistance, prises de contact indirectes… Rien n’était laissé au hasard.
Stéphane nuance toutefois son propos : il existe, selon lui, « un faible pourcentage » d’agents réellement compétents, sérieux, et respectueux des jeunes joueurs. Ceux-là, dit-il, méritent une vraie confiance. Mais il insiste sur la nécessité de stabilité : un joueur ne doit pas changer d’agent au moindre problème, ni céder aux tentations.
Il rappelle aussi un point crucial : malgré l’agitation extérieure, Lucas reste maître de ses choix. « Je lui donne mon avis, il me demande toujours, mais c’est lui qui prend la décision. » Un message clair : l’entourage accompagne, mais ne décide pas.
Le dernier point abordé par Stéphane Stassin concerne la forme actuelle de son fils. Lucas traverse une période compliquée, marquée par un manque de confiance et une difficulté à retrouver le chemin des filets. Et, selon son père, ce n’est pas un hasard.
Lors du dernier rassemblement avec la sélection belge, Lucas s’est confié : « Papa, j’ai un peu de mal pour le moment. Je ne me sens pas bien dans ma tête. » Un aveu rare, qui traduit l’accumulation de pression et le contrecoup d’un été trop lourd pour un joueur de 20 ans.
« C’est totalement logique », explique son père. Lucas découvre pour la première fois un véritable “down”, un creux mental que connaissent tous les sportifs mais qu’il n’avait encore jamais vécu. Il en a parlé au coach, conscient qu’il devait traverser cette étape pour progresser. Une prise de conscience, un apprentissage nécessaire pour grandir et rebondir.
Stéphane conclut avec lucidité : une carrière n’est jamais linéaire. Ce passage difficile n’est pas une anomalie, mais une étape normale dans la construction d’un futur grand joueur.









































