Le Journal du Real
·3. Dezember 2024
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Le Real Madrid s’est compliqué la tâche en Ligue des champions. Trônant actuellement à la 24e place de cette phase de championnat, les Merengues ont besoin de gagner des places pour assurer leur qualification pour la phase à élimination directe.
Ne comptant qu’un maigre total de 6 points, ils sont déjà 4 longueurs derrière les équipes du top 8, qui éviteront les seizièmes de finale. Rejoindre ce club fermé de privilégiés qui allègent leur calendrier est presque mathématiquement impossible.
Toutefois, le Real Madrid a encore trois matchs à jouer pour réaliser l’impossible, ou au moins assurer sa place dans la prochaine étape de la compétition. Ces rencontres hautement importantes l’emmènera au Gewiss Stadium pour affronter l’Atalanta Bergame le 10 décembre prochain.
Puis, il recevra le RB Salzburg le 22 janvier avant de jouer le choc face au Stade brestois 29 au stade Francis Le Blé le 29 janvier. Le Real Madrid a donc encore un match essentiel à jouer avant la trêve hivernale, au beau milieu d’un calendrier effréné.
Bergame, cette ville perchée à la porte des Alpes. Quatrième ville la plus peuplée de Lombardie avec 122 000 habitants, derrière Milan, Brescia et Monza, elle accueille un club à l’histoire particulière. Très important au XXe siècle, l’Atalanta Bergame a peu à peu sombré dans la masse jusqu’en 2016, avec l’arrivée de Gian Piero Gasperini.
Ancien joueur des années 80, il a mené une carrière d’entraîneur à partir de 2003, rencontrant du succès avec le FC Crotone puis le Genoa CFC, dont il est un grand nom, avant de devenir une légende de l’Atalanta. Après 8 saisons au club, il lui a fait passer dans une autre dimension, lui permettant de soulever son premier trophée européen : la Ligue Europa 2024.
Aujourd’hui, l’Atalanta ne rougit plus devant les plus grands. Le Gewiss Stadium et ses seulement 24 950 places n’ont perdu qu’une fois en 2 ans et demi sur la scène européenne. C’était le 18 avril 2024 contre Liverpool, rencontre lors de laquelle il s’était incliné 0-1, alors qu’il avait déjà bousculé les Reds 3-0 à Anfield à l’aller. Cette saison, l’Atalanta n’a pris qu’un but en cinq matchs de Ligue des champions, lors de la victoire 6-1 contre les Young Boys.
Sur leur sol, il est actuellement 2e de Serie A à un point derrière la SSC Napoli et vient d’enchaîner huit victoires de suite en championnat. Dans cette série, il ont balayé Naples 3-0 et l’AS Roma 2-0, les deux fois à l’extérieur. C’est donc une équipe en plein bourre qui attend le Real Madrid le mardi 10 décembre, à condition que leur réception de l’AC Milan vendredi soir se passe bien.
Mateo Retegui réalise une excellente première partie de saison avec l’Atalanta et le Real Madrid devra le surveiller de près (Photo by Daniela Porcelli/Getty Images)
L’entraîneur italien de 66 ans, d’un an l’aîné de Carletto, a fait de son équipe une place forte européenne grâce à son approche tactique. Gasperini est un homme qui a participé à l’évolution tactique du football moderne, étant un des apôtres de la défense à trois et des pistons au même titre que les clubs allemands, comme le prouve son indéboulonnable 3-4-3. Son équipe est une merveille de compréhension des espaces et de dynamisme.
Cette saison, la triplette formée par Mateo Retegui, Charles de Ketelaere et Ademola Lookman fait des émules. Le premier de la liste est un buteur de 25 ans, imprévisible et à la palette complète, capable de marquer avec toutes les parties du corps et qui est servi par les deux autres. Il comptabilise 14 buts et 3 passes décisives en 20 matchs. S’il est souvent à la conclusion, le danger vient de partout puisque l’ensemble du bloc va de l’avant, des pistons aux milieux.
D’un point de vue statistique, c’est la 7e équipe des cinq grands championnats à s’être créé le plus de buts attendus (25.9 xG), mais c’est surtout celle qui dépasse le plus les attentes d’efficacité avec 35 buts inscrits (+9.1 G-x). Elle est la 8e équipe qui tire le plus au but (15.43/90min) ainsi que la 3e qui tire de plus près (en moyenne 15.4 mètres). Au-delà de la finition, c’est une équipe très dynamique.
Elle est la 4e avec le plus de courses progressives dans le dernier tiers et c’est surtout une équipe très verticale par la passe pour arriver dans cette zone. Pour simplifier, c’est un rouleau-compresseur offensif qui a toujours les occasions pour faire la différence mais aussi un maître de la finition pour réaliser le dernier geste.
Carlo Ancelotti a donc fort à faire en préparant cette rencontre. Arrigo Sacchi, le légendaire entraîneur italien et ancien directeur sportif du Real Madrid en 2004-05, l’a averti dans la Gazzetta dello Sport, dès le lendemain du match à Liverpool. “L’Atalanta facilite même les choses les plus difficiles et c’est une qualité remarquable. […] Je pense que le Real Madrid et Barcelone devront être très prudents ”.
Les deux clubs espagnols traversent des périodes compliquées et devront montrer leur meilleur visage s’ils veulent renverser cette version de l‘Atalanta. “En ce moment, les garçons de Gasperini roulent à mille kilomètres à l’heure. Ils roulent à toute vitesse.”
En août dernier, le Real Madrid avait vaincu l’Atalanta 2-0 et remporté la Supercoupe d’Europe (Photo by Adam Nurkiewicz/Getty Images)
Au milieu d’un mois de décembre très fatigant, le Real Madrid va devoir tenir le coup pour ne pas faire de sortie de route. La défaite n’est de toute façon pas une option puisqu’il faudrait au moins 10 points pour assurer virtuellement sa place en seizièmes de finale à la fin de la phase de championnat, et le Real Madrid n’en a que 6. La Maison blanche n’aurait alors plus le droit au moindre écart contre le RB Salzburg et le Stade brestois 29.
Si rien n’est joué d’avance, les signes sont encourageants si on veut voir le verre à moitié plein. La paire Rüdiger – Asencio affiche pour le moment une forme satisfaisante, d’autant que le canterano est un profil concentré et sérieux qui semble sur le papier adapté pour cadrer un joueur tel que Mateo Retegui. Le retour de Rodrygo fait du bien à l’attaque alors qu’il a une dizaine de jours pour se remettre pleinement en rythme avant le choc.
De son côté, Lucas Vázquez va permettre à Federico Valverde d’être aligné au milieu de terrain, où il aura beaucoup à faire notamment en couvrant les demi-espaces et les ailes en phase défensive. Le retour d’Aurélien Tchouaméni pourrait aussi aider en ce sens, encore faut-il voir dans quelle forme il sera le 10 décembre prochain.
Ainsi, l’espoir est permis, mais cela n’enlève rien à la difficulté de ce match. Les organismes vont souffrir pendant ce mois de décembre et un tel match au milieu de déplacements ininterrompus est une petite malédiction. Le Real Madrid va devoir se mettre à la hauteur de ce défi, pour le bien de sa saison en Ligue des champions.