Rodrygo, l'indispensable boussole dans la tempête madrilène | OneFootball

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·21. Dezember 2025

Rodrygo, l'indispensable boussole dans la tempête madrilène

Artikelbild:Rodrygo, l'indispensable boussole dans la tempête madrilène

Rodrygo n'est peut-être pas celui qui fait vendre le plus de maillots en cette fin d'année 2025 tumultueuse, ni celui qui sature l'espace médiatique mondial comme ses compères d'attaque. Pourtant, au lendemain de la victoire cruciale contre le Séville FC (2-0) et après une semaine riche en émotions contradictoires, il est impératif de braquer les projecteurs sur l'homme qui, par son intelligence de jeu supérieure, colmate les brèches d'un collectif encore en convalescence.

Alors que Kylian Mbappé égalait le record mythique de buts de Cristiano Ronaldo et que Vinícius Jr. attirait les regards par ses duels incessants et parfois ses agacements, le numéro 11 madrilène a livré une partition d'une justesse technique et tactique absolue. Revenu à la compétition en un temps record après une frayeur monumentale à Vitoria contre Alavés, où le staff médical et les supporters ont cru un instant que son genou avait lâché, l'ancien prodige de Santos a prouvé qu'il était fait d'un autre métal.


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Sa présence titulaire sur la pelouse du Bernabéu, quelques jours seulement après avoir frôlé la catastrophe, est un message fort envoyé à son entraîneur Xabi Alonso et aux socios exigeants : dans la crise, quand le navire tangue, on peut compter sur lui pour tenir la barre. Il n'est plus ce "supersub" de luxe des épopées passées ; il est devenu l'ancre d'un Real Madrid qui se cherche une nouvelle identité.

  1. À lire aussi : Real Madrid - Séville : ce qu'il faut retenir de l'ultime succès en 2025

Rodrygo, le sacrifié tactique au service du collectif

Il faut regarder bien au-delà des statistiques brutes pour comprendre l'importance capitale du Brésilien dans le schéma hybride mis en place par Xabi Alonso. Depuis plusieurs semaines, le Real Madrid souffre d'un mal profond et identifié : la déconnexion fréquente entre un milieu de terrain éreinté physiquement – où les absences pèsent lourd – et une attaque de feu qui peine parfois à se trouver dans les trente derniers mètres.

C'est précisément dans cet espace, cet "entre-jeu" souvent négligé par les analystes, que Rodrygo excelle et devient irremplaçable. Contre Séville, face au marquage individuel asphyxiant et au défi physique imposé par les hommes de Matias Almeyda, c'est lui qui a constamment décroché pour offrir des solutions de passes, agissant comme un véritable numéro 10 déguisé en ailier.

Contrairement à Vinícius, qui percute verticalement sur son aile pour créer du chaos, ou à Mbappé, qui demande la profondeur pour finir les actions, Rodrygo agit comme le lubrifiant du moteur merengue. Sa capacité unique à jouer dans les petits espaces, à conserver le ballon dos au but sous la pression adverse et à combiner rapidement en une touche avec Jude Bellingham permet au bloc équipe de remonter proprement.

Xabi Alonso, tacticien méticuleux formé à l'école de la possession et du contrôle, sait pertinemment que sans cette intelligence de déplacement, son système offensif s'effondrerait, coupé en deux. Le Brésilien accepte volontiers ce rôle de l'ombre, se sacrifiant souvent dans le repli défensif pour compenser les libertés accordées aux deux autres stars de l'attaque.

Cette humilité tactique, couplée à une technique de velours, fait de lui le joueur le plus "coachable" et le plus fiable de l'effectif actuel pour un entraîneur en quête de certitudes.

La résilience d'un corps et d'un mental en acier

L'autre enseignement majeur de cette fin d'année 2025 concerne la robustesse, souvent sous-estimée, du joueur. L'image de sa grimace de douleur sur la pelouse glaciale de Mendizorrotza avait glacé le sang de tout le madridisme. Avec une infirmerie déjà pleine à craquer (Dani Carvajal, Éder Militão et d'autres cadres), la perte de Rodrygo pour plusieurs mois aurait pu sonner le glas des ambitions de Xabi Alonso avant même la trêve hivernale.

Pourtant, le voir non seulement apte mais percutant face à l'intensité physique des Sévillans démontre une force de caractère et une capacité de récupération impressionnantes. On oublie trop souvent que Rodrygo a pris de l'épaisseur physique et qu'il encaisse les coups sans broncher.

Rodrygo a souvent été étiqueté, à tort, comme un joueur fragile ou intermittent. Cette saison prouve exactement le contraire. Dans un contexte où le public du Santiago Bernabéu est à fleur de peau, n'hésitant pas à siffler ses propres joueurs à la moindre passe ratée ou au moindre manque d'engagement, le Brésilien est l'un des rares à échapper systématiquement à la vindicte populaire.

Pourquoi ? Parce que le public madrilène, connaisseur et exigeant, voit les efforts invisibles. Il voit les courses de repli de 40 mètres pour aider un Raul Asencio parfois dépassé défensivement sur son flanc droit. Il voit cette volonté de ne jamais se cacher, de demander le ballon même quand le jeu de l'équipe est pauvre et stérile. Rodrygo a mûri de manière spectaculaire.

Il est devenu un taulier taiseux, celui qui parle peu dans la presse mais qui ne fuit jamais ses responsabilités quand la tempête souffle fort sur la Maison Blanche.

Le facteur X pour la conquête de la Supercoupe

Mais réduire Rodrygo à son travail défensif ou à son rôle de facilitateur serait une insulte à son efficacité redoutable. Si Xabi Alonso tient tant à le remettre sur pied, c'est parce que le Brésilien est redevenu chirurgical. La preuve ? Elle est factuelle et immédiate. Récemment, Rodrygo n'a pas fait que rassurer sur son physique, il a porté l'équipe comptablement.

C'est lui qui a trouvé le chemin des filets contre Alavés, un but crucial avant sa frayeur, et c'est encore lui qui, par une vision du jeu lumineuse, a délivré la passe décisive qui a permis d'ouvrir le score contre Séville. Ces gestes décisifs, réalisés dans la douleur ou sous la pression, rappellent qu'il est bien plus qu'un lieutenant.

Il suffit de rembobiner le film pour se souvenir que Rodrygo est l'homme des miracles, le "Monsieur Ligue des Champions" de cette nouvelle génération. Son histoire d'amour avec la compétition reine et sa capacité à se sublimer face aux géants d'Europe sont uniques. L'exemple le plus frappant reste sa relation presque mystique avec Manchester City. À chaque fois que le Real Madrid a croisé la route de l'armada de Pep Guardiola, Rodrygo s'est transformé en bourreau implacable.

Qui a oublié ce doublé irréel en 89 secondes en 2022, qui a ressuscité un Bernabéu mort et enterré pour offrir la finale de Paris ? Qui a encore frappé lors des confrontations suivantes, trouvant la faille à l'Etihad ou à Madrid avec une régularité de métronome ? Contre les "Skyblues", Rodrygo ne joue pas, il lévite.

C'est ce Rodrygo-là, celui qui marque à Vitoria, qui passe à Séville et qui a ouvert le score face à Manchester, que le Real Madrid attend pour la seconde partie de saison. Alors que la Supercoupe d'Espagne approche et que les échéances éliminatoires de la Ligue des Champions se profilent en 2026, son profil de "clutch player" est l'arme absolue.

Mbappé empile les buts en championnat, Vini détruit les reins des latéraux, mais quand l'oxygène se fait rare, quand le match semble perdu et que le chrono tourne, c'est souvent vers le calme olympien de Rodrygo que les regards se tournent. Il est le spécialiste des missions impossibles, et dans une saison où le Real Madrid semble marcher sur un fil, avoir un tel spécialiste de la survie dans ses rangs n'est pas un luxe, c'est une nécessité vitale.

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