Lucarne Opposée
·16 October 2025
Coupe du Monde 2026 - Zone AFC : pas de surprise à l’horizon

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·16 October 2025
Comme on pouvait s’y attendre, le Qatar et l’Arabie saoudite ont composté leur billet pour la Coupe du Monde 2026, suite à deux matchs électriques face à leurs rivaux, les Émirats arabes unis et l’Irak.
On ne prête qu’aux riches, comme dit le dicton. Impensable pour Gianni et sa clique de voir disparaître ses bailleurs de fond dès l’obscurité des tours de qualification. Alors quand Saoudiens et Qataris réclament et obtiennent d’accueillir les deux groupes du quatrième tour, la messe est dite. Peu importe que l’attribution soit opaque et que l’Irak et Oman soulèvent la question auprès de l’AFC. Peu importe que les deux hôtes bénéficient de cinq jours de repos entre leurs deux matchs contre deux pour les autres équipes. On ne prête qu’aux riches.
Le Qatar entame son périple face à un Oman en béton sauce Queiroz. Pendant quatre-vingt-dix minutes, les Annabi se cassent les dents sur la défense omanaise et ne peuvent faire mieux qu’un piteux 0-0. Les Émirats arabes unis couleur Brésil prennent le meilleur sur ces mêmes Omanais (2-1) et entrevoient le Mondial. Pour cela, il suffit de ne pas perdre contre le Qatar…
Le match entre les deux rivaux est tendu, les occasions manquées s’enchaînent des deux côtés. Jusqu’à ce coup-franc de l’éternel Afif qui trouve la caboche de Khoukhi (1-0, 49e). Le même Afif qui redépose un centre sur le crâne de Pedro Correia qui profite de la sortie atroce de Eisa pour doubler la mise (2-0, 74e). On se dit que c’en est fini des Émiratis. C’est à ce moment-là que Tarek Salman essuie ses crampons sur les tibias de Erick Menezes et file prendre sa douche avant les autres. Les Émirats assiègent la surface qatarie et croquent à pleines dents des occasions tout droit sorties du four. Sultan Adil réduit la marque à la huitième des quinze minutes de temps additionnel. L’atmosphère est irrespirable, jusqu’au coup de sifflet de Mr. Tantashev qui offre une dernière exposition mondiale à la génération Aspire qui avait pris l’Asie de court en 2019.
Dans l’autre poule, les locaux saoudiens avaient un compte à régler avec une Indonésie qui leur avait pris quatre points sur six en poule. Mais Mancini s’en est allé, tout comme Shin Tae-yong, redistribuant les cartes et les dynamiques. Hervé Renard est revenu remettre de l’ordre dans le poulailler, tandis que Kluivert s’installait sur le banc principalement car il parle la même langue que la quinzaine de joueurs naturalisés depuis deux ans. Les insuffisances tactiques de Kluivert sont exposées et les Saoudiens s’imposent, tout en concédant deux penaltys, face à des Indonésiens sans idée (3-2). Ces mêmes Indonésiens qui se prendront les pieds dans le tapis face à des Irakiens coriaces et minimalistes qui se satisfont d’un but de Iqbal pour éliminer des Garuda insuffisants.
La grosse finale oppose donc les Saoudiens aux Irakiens. Les locaux sont en position de force puisqu’un nul leur permettrait de se qualifier à la différence de but. Malgré cet avantage, les Saoudiens poussent mais ne parviennent pas à concrétiser. Les Irakiens restent dans le minimalisme sauce Arnold et font saigner les yeux de tous les téléspectateurs. Devant s’imposer, ils ne font quasiment pas transpirer Al-Aqidi, si ce n’est sur un beau coup-franc d’Ali Jassim dans le temps additionnel. Aucun tremblement de filet ne trouble les dernières secondes et les Saoudiens retrouvent une épreuve dans laquelle ils espèrent encore créer la surprise.
Quant aux Émiratis et aux Irakiens, ils se retrouveront en novembre pour en découdre en aller-retour, avant que le vainqueur n’aille se frotter aux autres barragistes en mars 2026. En attendant, on ne prête qu’aux riches.
Photo : Mohamed Farag/Getty Images