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·5 November 2025

Et les Verts climatisèrent l'Ibrox Stadium

Article image:Et les Verts climatisèrent l'Ibrox Stadium

En mode guerriers, les Rangers avaient annoncé la couleur et planté le décor. L'Ibrox Stadium, citadelle inexpugnable, serait un enfer. "Lors du match aller, vous n'avez pas vu le vrai visage des Rangers. Chez nous, il en ira autrement...", avait prévenu Jack Wallace. Dans son esprit, pas le début du commencement du moindre doute : son groupe roulerait sur cette équipe stéphanoise qui, lors du match aller, avait dû attendre la 89e minute pour réaliser le break (2-0). Les bookmakers, pour leur part, étaient plus frileux, un brin circonspects. La cote? Du 3 contre 1. Plutôt "faiblarde" pour les maîtres de céans. Ou prétendus tels tant les Verts firent valoir leur culture tactique et leur sang-froid en dépit d'un environnement hostile. Ils bénéficièrent, en outre, d'un arbitrage digne de ce nom. "En 1968, nous avions été volés comme au coin d'un bois. Je ne l'ai toujours pas digéré", avait rappelé Robert Herbin, hier joueur, désormais entraîneur. Georges Carnus, le goalkeeper international, gardait également encore en mémoire cette sinistre soirée, synonyme d'élimination et de cuisant revers (4-0). "Avec un bon arbitre, le coup du Celtic ne se reproduira pas. Dire ce que j'ai subi comme agression à Glasgow, ce jour-là, est impensable..."

Une master class tactique d'un technicien hors pair

Francis Rion, le référé, permit la tenue de débats engagés. Virils mais corrects. Tout comme leurs glorieux prédécesseurs cornaqués par Albert Batteux, victorieux dans le Chaudron sur le score de 2-0, le Sphinx et ses troupes, au terme d'un combat homérique, de tous les instants, parvinrent non seulement à préserver leur avantage. Mieux, ils le confortèrent. Ayant appris à dompter un ballon so british à l'élasticité différente et a parfaitement décrypter le jeu, il est vrai parfois stéréotypé des Rangers, "les Stéphanois travaillèrent dans le génie", selon  le journal La Dépêche.


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"L'art était de les envelopper dans un tissu sans accroc destiné à servir de linceul à leur manque d'imagination." Le plan fonctionna à merveille. La leçon tactique était en marche. Implacable pour une issue inexorable : les Rangers cédant logiquement sur deux coups de boutoir de Dominique Rocheteau, tour à tour buteur puis passeur pour Hervé Revelli. Ce dernier, prophétique, s'y voyait déjà. "Sur ce que nous avons montré ce soir, nous pouvons aller en finale !".

Un après-match chaotique

Le président Roger Rocher, quant à lui, ne boudait pas son plaisir. "Nous sommes tombés amoureux de la Coupe d'Europe. Il faut maintenant nous marier...". Et d'ajouter : "Nous sommes parvenus à faire taire les critiques. Nous allons nous friser les moustaches." Viscéralement plus réservé et aux propos moins imagés, au discours moins fleuri, Robert Herbin se félicita de ces quatre succès en autant de matches sur la scène européenne. "Nous l'avons emporté deux fois à l'extérieur. Chose que nous n'avons pas réalisée depuis l'entame du championnat. Pas plus d'ailleurs que lors notre campagne continentale, la saison dernière, conclue en demi-finales".

L'ASSE, bien que privée des services de Patrick Revelli, plâtré après un choc dans le derby avec Lubomir Mihajlovic et ayant lancé dans le grand bain Jean-Marc Schaer, l'enfant de Dunières, se découvrait en cet automne 1975, de nouveaux horizons et une faculté à s'exporter, porteuse d'espoirs. Si ce huitième de finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions donna lieu à une interprétation sans faute note pour le plus grand bonheur de cet entraîneur mélomane qu'était Robert Herbin, le retour fut en revanche plus chaotique. Le brouillard s'était invité sur Glasgow et de fait le départ de l'avion en fut retardé.Après moults péripéties, entre clés de l'aéroport égarées par une hôtesse puis retrouvées par un fan sur un banc et caps pour la destination finale revus et corrigés, la délégation stéphanoise atterrit à Andrézieux-Bouthéon, le jeudi à 8 heures du matin. Deux heures plus tard, les Verts prenaient part à une séance de décrassage. "Nous avons dû cependant écourter les soins en raison de la grève dans l'électricité !", soulignera le coach stéphanois à la presse.L'acte IV de leur formidable aventure humaine sur la route de Glasgow avait enthousiasmé le public français désormais, dans un élan unanime, tous derrière ces hommes Verts auxquels il s'identifiait, dans lequel il se reconnaissait. Nul doute, ils reviendraient humer l'air de la cité écossaise... Un soir de mai 1976.

Mercredi 5 novembre 1975

À Glasgow (Ibrox Stadium), AS Saint-Étienne bat Glasgow Rangers : 2-1 (0-0).

Arbitre : Francis Rion (Belgique); 45 571 spectateurs.

But pour les Glasgow Rangers : McDonald (88e).

Buts pour Saint-Étienne : Rocheteau (63e), H. Revelli (70e).

Avertissement aux Glasgow Rangers : Young (69e).

GLASGOW RANGERS : Kennedy - Jardine, Forsyth, Jackson, Greig (cap.) - Stein, Johnstone, McDonald - McLean, Parlane, Young. Entraîneur : Jack Wallace.

ASSE. Curkovic - Janvion, Lopez, Piazza, Farison (Repellini, 74e) - Bathenay, Larqué (cap.), Synaeghel - Rocheteau, H. Revelli, Schaer (Santini, 82e). Entraîneur : Robert Herbin.

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