Fabien Robert : “On nous propose un retour direct, rapide, brutal, en régie. Je crains que cela nous montre rapidement des limites” | OneFootball

« La naissance de ce grand stade s’est faite dans un très large consensus politique. La ville, la CUB, la région, l’Etat, ont contribué à son financement, à sa naissance, grâce à un PPP particulièrement favorable à la collectivité. Je crois que nous avons des raisons collectivement d’être fiers de cet équipement. D’abord parce qu’il s’agissait d’un stade qui était le moins cher de France selon la Cour des Comptes. Son architecture a été saluée internationalement, avec le prix du plus beau stade en 2015, le lauréat de l’architecture en 2016. Il vieillit bien, il donne d’excellentes conditions d’accueil. Et puis, il tient ses promesses car sans lui nous n’aurions pas accueilli l’Euro 2016 de football, la Coupe du Monde de rugby 2023, les Jeux Olympiques, les très grands matches de football avec l’Equipe de France ou la Coupe de la Ligue, le rugby aussi, ainsi qu’une douzaine de concerts d’artistes de premier plan. Ces succès populaires ont rassemblé près de 6 millions de spectateurs. Nous avons tous dans nos familles des souvenirs dans ce grand stade. Son impact économique est extrêmement important, et sans lui les Girondins, indépendamment de leur situation sportive – car on ne construit pas un stade pour une saison mais pour une génération – ne pourraient pas bénéficier de cet écrin, et accessoirement en ce moment des recettes qui vont avec, qu’aucun club de ce niveau-là ne peut générer. Et enfin, l’UBB ne pourrait pas bénéficier pleinement du stade Chaban Delmas avec le succès que l’on connait aujourd’hui. Donc critiquer aujourd’hui l’existence de ce stade, nécessite d’être cohérent et ne pas de se réjouir de tout ce que nous avons vécu précédemment. Ce stade a tenu indubitablement à enrichir notre vie sportive, culturelle, et le rayonnement de notre Métropole ».

« Mais il faut faire preuve de lucidité et le modèle économique n’était pas viable à long terme car déséquilibré en faveur de la Métropole et la collectivité. SBA a tiré la sonnette d’alarme avant de rompre le contrat, après avoir activité la clause de revoyure, pour des raisons qui sont essentiellement exogènes. Il s’agit de remercier SBA qui n’a pas démérité, qui a fait preuve d’un grand professionnalisme. Au lieu de rechercher à adapter ce contrat et à corriger des déséquilibres, on nous propose un retour direct, rapide, brutal, en régie. Une décision plus guidée par l’idéologie que par la recherche d’une solution pragmatique. Je crains que cela nous montre rapidement des limites avec des dépassements, des erreurs de gestion, car on ne s’improvise pas gestionnaire d’un équipement comme celui-ci. Accueillir des événements internationaux, attirer des tournées, négocier avec des producteurs, rentabiliser une enceinte de cette taille, cela exige une expérience dont nous ne disposons pas ».

View publisher imprint