Gwen Corbin (Saint-Malo) se confie avant Bordeaux : "On aborde ce match sereinement" - Interview | OneFootball

À la veille d’un match au sommet en National 2, Gwen Corbin, le coach de l’US Saint-Malo, leader du groupe B, a accordé un entretien à WebGirondins. Son équipe affrontera les Girondins de Bordeaux ce samedi (18h) au Matmut Atlantique, lors de la 25e journée. Retour sur les enjeux et les confidences du technicien avant ce duel capital.

L'entraîneur de 50 ans nous explique le parcours des Diables Noirs et sa façon d'aborder ce match événement. Il parle de la pression médiatique, du jeu bordelais et du management de son groupe. Il donne aussi son favori pour l’accession à la National 1. Un extrait de cet échange est disponible en podcast à la fin de cet article.

WebGirondins : Gwen, comment s'est passée votre arrivée sur le banc de l'US Saint-Malo en février 2022 ? Quel était le projet du club à ce moment-là ?

Gwen Corbin : Le club est dernier du championnat en février 2022 et vient de se séparer de l'entraîneur Fabien Pujo. Je suis originaire de l'Ille-et-Vilaine, proche de Saint-Malo. J’ai passé 20 ans dans mon club précédent de régional en National 3. Le club voulait une personne de la région pour amener de la sérénité et des valeurs humaines. Je suis arrivé en toute humilité et je n'avais jamais entraîné en N2. J'ai dû montrer mes compétences pour maintenir le club et amener de la stabilité.

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"Je me suis appuyé sur des joueurs du cru avec un recrutement Grand Ouest"

L'été dernier quel était l'objectif du club pour cette saison ?En fin de saison 2021-2022, nous nous sommes maintenus. Ensuite, nous sommes repartis d'une feuille blanche pour reconstruire un groupe avec des valeurs humaines. On a terminé 5e du championnat lors de la saison 2022-2023, et on a redonné une image positive de Saint-Malo. Je me suis appuyé sur des joueurs du cru avec un recrutement Grand Ouest avec des joueurs passées par les clubs bretons avec une connaissance du secteur. Pour la saison 2023-2024 avons renouvelé un tiers de l'effectif en nous renforçant, nous avons terminé 2e derrière Boulogne qui était loin devant.

Cette saison, l'idée est d'être dans le sprint final, car il n'y a qu'une place à l'arrivée. Aujourd'hui, nous sommes dans nos objectifs, et on ne peut pas savoir qui sera premier : nous, Saint-Brieuc, Bordeaux ou Bourges. On est à l'abri de rien.

"Nous avons surperformé en début de saison"

Comment avez-vous fait pour inverser la période difficile du mois de janvier avec 5 matchs sans victoire ?

Une saison n'est jamais linéaire. On ne fait pas une saison sans perdre un match. On a perdu notre premier match au mois de janvier (contre Saint-Brieuc 2 buts à 1). On a senti une usure physique et mentale. On a eu des suspendus, on a commis des erreurs individuelles, et on est devenus inefficaces. Nous étions tous un peu moins bien en même temps. Nous avons aussi manqué de réussite et la confiance s'est évaporée.

Il ne faut pas paniquer dans ces moments-là, et ne pas remettre en question ce qui était bien fait. Une saison est un marathon, on a le droit d'avoir un coup de moins bien. Il ne faut pas écouter l'environnement qui a tendance à vite paniquer. Il faut protéger les joueurs et savoir se dire les choses.

Je pense que sur le début de la saison nous avons surperformé. Nous n'avons jamais sur dominés les débats tout en méritant ce que nous avions.

"Ce match à Bordeaux va être palpitant"

Comment abordez-vous ce déplacement à Bordeaux ?

Le match le plus important était le déplacement à Bourges (Saint-Malo a gagné 2-1). Car, en le ratant, Bourges revenait à 2 points, Saint-Brieuc pouvait nous dépasser et on arrivait à Bordeaux avec seulement 3 points d'avance. Aujourd'hui on aborde cette rencontre face à Bordeaux assez sereinement. On ne doit pas avoir peur de perdre ce match, Bordeaux est capable de nous battre avec la qualité de l’effectif et de leur environnement. On va l'aborder comme une rencontre habituelle, même s'il faudra prendre la mesure du contexte.

Que craignez-vous chez cette équipe des Girondins de Bordeaux ?

Je crains beaucoup de choses (rires). C'est une équipe avec des qualités individuelles capables de faire des différences. Andy Carroll revient en forme près sa blessure. Cette équipe oblige à reculer en s'appuyant sur ces deux attaquants de taille. Il faut être capable de défendre de façon répétée sur eux. C'est stéréotypé oui, mais sur un match, il faut rester concentré. Leurs couloirs avec Bahassa et Ikia Dimi ont de la percussion et de la vitesse, c'est aussi un de leurs atouts. Enfin, je crains beaucoup leurs coups de pied arrêtés où ils sont performants avec des joueurs de taille. Pour terminé, on n'est pas habitué à jouer de 20 000 personnes, contrairement aux joueurs de Bordeaux qui ont plus de vécu que nous. Il ne faut pas le négliger sur un match à enjeu.

En même temps, je suis très content de vivre ce match-là dans le Matmut et avec du public plutôt qu'un huis clos au Stade Sainte-Germaine. C'est pour ça qu'on fait du foot, et on aspire à jouer ce type de rencontre. On vit pour ça. Ça va être palpitant.

"Aujourd'hui, Saint-Brieuc est le favori du championnat de par son parcours"

Raphaël Gerbaud, votre buteur, a été sollicité par les Girondins de Bordeaux lors du mercato d'hier, en avez-vous discuté avec lui ?

Absolument pas. Bordeaux est une équipe avec une résonance médiatique très important. On l'a appris à nos dépens tout au long de la saison. Nous étions souvent en tête et on a souvent parlé de nous. Cette communication médiatique nous a un peu déstabilisés en interne. On parlait beaucoup de nous et de Bordeaux. On n'est pas habitué à ça en National 2. J'en ai parlé aux joueurs au mois de janvier, et on s'est recentré sur nous, puis on n'a plus parlé de Bordeaux.

Oui, j'ai lu que Bordeaux suivait Raphaël (Gerbaud) et Leye de Châteaubriant. Je n'en ai pas parlé avec lui.

N'est-ce pas Saint-Brieuc qui est la mieux lancée dans ce sprint final avec 7 victoires consécutives ? Qu'en pensez-vous ?

On parle beaucoup de Bordeaux et de Saint-Malo dans ce groupe B, ce qui rend le championnat plus difficile pour nous et les Girondins que pour les autres. Les autres équipes sont plus tranquilles. Quand on joue le leader, on est attendu, quand on joue Bordeaux c'est pareil avec sa notoriété. Les autres clubs sont moins exposés.

Pour l'instant, Saint-Brieuc est derrière (rire), ce qui veut dire que nous avons aussi bien travaillé sur la durée. Ils ont été capables de Battre Nice, Annecy et Le Havre ça veut dire que cette équipe est très compétitive et peu battre tout le monde. Saint-Brieuc est le favori du championnat compte tenu de son parcours en Coupe de France et en championnat. Ils n'ont pas de pression pour le moment.

Nicolas Pietrelli avec J.A

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Extrait de l'entretien à écouter :

Réédition article du 08 avril 2025.