Homophobie : le discours puissant et inquiétant de Clauss (Nice) sur ce tabou | OneFootball

A la veille d'une journée de Ligue 1 consacrée à la lutte contre l'homophobie, le sujet fait encore grincer des dents. Jonathan Clauss, le latéral de Nice et de l'équipe de France, a pris la parole avec des mots forts.

Dans un contexte où un joueur (Mostafa Mohamed) refuse encore de disputer une journée de Ligue 1 marquée par des actions pronant la lutte contre l'homophobie, certains joueurs affichent heureusement un message beaucoup plus positif et fédérateur. Jonathan Clauss, le latéral de Nice et de l'équipe de France, a livré des mots forts dans les colonnes de l'Equipe du jour.

Pour lui, « certains joueurs ne veulent pas entendre parler d’homosexualité. Ils se disent : "Si j’accepte, on va penser que…" ». Clauss ne comprend pas ce rejet : « Je m’en fiche complètement, je n’ai aucun problème avec ma sexualité ! En quoi ça te concerne ? »

Le défenseur des Bleus pointe aussi un problème de mentalités très ancrées. « Pour la plupart des joueurs, le monde c’est "un homme avec une femme", et ça doit s’arrêter à ça. C’est un combat sans fin. » L’international déplore ainsi que personne n’ose faire son coming out en France. « S’il y a des joueurs homosexuels, ils se cachent. On n’ose pas en discuter, parce que les gens sont égoïstes. »

Le rêve de Clauss sur un coming-out sans effet

Jonathan Clauss est clair sur la manière de lutter : « Il faut sensibiliser les jeunes, dès l’école. Aujourd’hui, si tu dis à 10-12 ans que ça ne te dérange pas d’avoir un ami gay, tu seras vite mis à l’écart. Sensibiliser un groupe pro, c’est presque déjà trop tard. »

Concernant un éventuel coming out d’un coéquipier, il assure : « Je lui dirais : "Ok super, et ensuite ?" Ça ne changerait rien pour moi. Mais d’autres, peut-être pas. Certains diraient : "Je le respecte, je lui dis bonjour et au revoir, mais à part ça, je ne lui parle pas." »

À propos de la campagne de lutte contre l’homophobie lancée par la LFP, Clauss souligne que « porter le maillot avec le patch, c’est important, mais ça ne suffit pas pour changer les mentalités. » Il redoute même que certains joueurs, face à ces campagnes, renforcent leurs préjugés : « Parfois, ça renforce l’homophobie. »

Enfin, il conclut avec un message poignant : « J’aimerais que l’annonce du coming out d’un joueur n’ait aucun impact, ni positif ni négatif, mais je pense que je ne serai plus là pour le voir. » Jonathan Clauss rappelle que le combat contre l’homophobie dans le football est loin d’être gagné. La route vers l’inclusion reste longue, mais le message est lancé.

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