Une exigence démesurée  | OneFootball

Le public pailladin, spectateurs comme téléspectateurs, s’est-il embourgeoisé après 16 années consécutives de Ligue 1 ? Les plus cléments pourront se le demander après l’accueil de la troisième défaite de la saison face à Boulogne-sur-Mer.

Crédits Iconsport

Cela s’est fait ressentir dès la mi-temps, quand une bronca est descendue des travées de la Mosson pour escorter les joueurs aux vestiaires. Les hommes de Zoumana Camara sont alors menés au score, 15 minutes après l’expulsion ridicule et justifiée du pilier défensif Julien Laporte et quelques secondes après l’ouverture du score des visiteurs sur un csc malencontreux inscrit par Christopher Jullien, 5 minutes après son entrée en jeu à la place de Yaël Mouanga, lui qui était très bien entré dans son match pour son retour dans le onze de départ.

Ainsi va la vie des Pailladins, brinquebalés entre scénarios et vents contraires. Mais au lendemain de cette déconvenue, les constats faits ici et là me paraissent, pour ma part, plus que sévères. J’ai conscience d’être minoritaire dans ce débat, mais j’ai la profonde impression que les observateurs et nombre de supporters n’ont pas totalement pris la mesure de l’ampleur de la saison dernière et de la signification d’une intersaison révolutionnaire au sortir d’un anniversaire cauchemardesque. Douze arrivées, dix-sept départs, un staff renouvelé avec à sa tête un entraîneur inexpérimenté à l’échelle professionnel… Voilà le cocktail.

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Bien entendu, les critiques sont largement entendables, car la production des joueurs de Zoumana Camara, pour l’heure, est loin d’être convaincante. Mais le manque de clémence à l’égard de cet effectif assemblé cet été seulement me paraît injustifié au 24 septembre. Rome ne s’est pas construite en un jour, et la Paillade ne sera pas rebâtie en trois mois non plus. Le Président a prévenu, le coach aussi. Ont-ils été entendus ? Pas dit. Le Montpellier Hérault est un club historique du championnat de France, mais son présent n’est pas à la hauteur de son passé et il faudra bien finir par l’intégrer.

Table rase a été faite, les fauteurs de troubles ont été évincés dans leur grande majorité et les joueurs encore présents semblent concernés, à l’image d’un Téji Savanier bien plus impliqué que la saison dernière. Cela manque de qualité à de nombreux postes, au milieu, chez les latéraux, à l’aile gauche. S’offusquer de ces manques, alors que la situation financière est connue de tous, est également regrettable. Le début du mercato pailladin dénotait d’une certaine ambition avec les signatures de Julien Laporte et Alexandre Mendy. Mais l’absence de vente(s) conséquente(s) n’aura pas permis au MHSC de le conclure à ces hauteurs d’exigence, alors qu’il se cherche encore et toujours un joker offensif.

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Aujourd’hui, contrairement à ce que l’ont pourrait croire en lisant certains avis, nous ne sommes pas derniers avec 2 points après cette 7e journée. La Paillade compte 8 points, pointe à la 13e place et va poursuivre sa progression. Mais ce qui me gêne surtout, c’est le caractère exclusif de certains commentaires. “On ne voit rien”, “on ne produit rien”, etc. Pourtant, je vois des signaux positifs. La réintégration de Téji Savanier, au-dessus de la mêlée hier soir, est encourageante, de même que les prestations d’Alexandre Mendy qui a prouvé qu’il était un véritable joueur de football, doté d’un sens tactique indéniable. Julien Laporte, déconnecté hier, réalise un début de saison probant, de même que Nathanaël Mbuku sur son côté droit. Khalil Fayad, sur qui Zoumana Camara semble compter, et Ayanda Sishuba, recruté dans le money-time, seront bientôt à même d’apporter leur pierre à l’édifice.

Pour le reste, c’est plus compliqué, notamment pour Simon Ngapandouetnbu ou Naoufel El Hannach, qui marquent le pas après des débuts prometteurs. Nous le savons, nous devons l’intégrer également et attendre des jours meilleurs, d’autant plus pour ces jeunes éléments. Il en va de notre santé mentale, déjà, mais aussi de la bonne progression de ces joueurs, désormais nos joueurs, qui contrairement à leurs prédécesseurs n’ont pour l’heure jamais donné l’impression de tricher ou de s’économiser sur le terrain.

Ils ne sont pas tous très bons, mais ils sont tous pailladins. Mon curseur d’exigence, en ce début de saison, est ainsi atteint.