"Zidane n’avait pas besoin de sortir le fouet pour motiver les joueurs" | OneFootball

David Bettoni, adjoint de Zidane au Real Madrid, est revenu sur ses années aux côtés du Français sur le banc madrilène. 

"Lorsque nous avons pris les rênes de l'équipe, Zizou a constaté que le groupe n'était pas en bonne forme physique et nous avons commencé à leur faire faire des courses continues. 15, 30, 45 minutes avec Cristiano, avec Marcelo... et ils l'ont fait", raconte Bettoni. "Si vous ne le faites que tous les trois mois, vous le perdez, mais il y a une façon de faire travailler le joueur, de tirer le meilleur de lui sans trop le pousser".

Il raconte comment Zizou aimait préparer ses séances : "Il me disait : "Tu vas préparer les entraînements, tu vas me les montrer et je te dirai si je les aime, s'il faut les changer... mais je te demande une chose, que le joueur vienne le lendemain avec le sourire et l’envie". Il voulait que les tâches soient du travail, mais qu'ils y prennent plaisir. Zizou disait souvent de sourire, de prendre du plaisir, de profiter. Qu’un jour, ça allait s’arrêter". 

Il explique aussi l’importance des vidéos individuelles : "On mettait 3/4 de choses positives et 1/4 de choses négatives. La vidéo ne devait pas être trop dense. C’était peut-être plus facile de parler tactique et football avec Kroos. Isco, plus créatif, avait besoin de plus d’espace, il ne fallait pas le mettre sous pression".

"Si un entraîneur est très nerveux et pousse le joueur à bout, ce dernier le ressent. Inutile d'utiliser le fouet pour que les joueurs vous obéissent. Si vous y avez recours systématiquement, il finira par manquer de clarté mentale", ajoute-t-il. Bettoni évoque alors Xabi Alonso, le nouveau coach : "Il faut lui faire confiance. Après Zizou et Carlo, il y a un nouveau profil d'entraîneur, plus jeune, avec de nouvelles idées".

 Il revient aussi sur le comportement de Vinicius au Clasico : "C'est une chose qui doit être réglée entre l'entraîneur et le joueur. À partir de là, une relation se construit également. Xabi Alonso et Vinicius ne se connaissent pas et quand ce genre de choses arrive, ça peut aussi être positif".

L’adjoint souligne le manque actuel de joueurs d’expérience au club : "C’est dommage qu’ils soient tous partis en même temps, Modric, Kroos, Nacho, Lucas Vazquez… Le profil en termes d’expérience est différent. Valverde a 24-25 ans et il est deuxième capitaine, alors qu’avant, le deuxième capitaine était Cristiano, qui avait 29-30 ans". 

Enfin, pour Bettoni, la clé de la réussite comme coach au Real Madrid passe forcément par les résultats : "La chose la plus importante ? Il faut gagner. Et on voit beaucoup aujourd’hui que celui qui ne sait pas gérer un vestiaire ne peut pas gagner".