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·13 octobre 2025

À Francfort, on commence à perdre patience avec Elye Wahi

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Des débuts fulgurants avec Montpellier, un transfert record à Lens et puis… plus grand-chose. C’est ainsi qu’on pourrait résumer la jeune carrière d’Elye Wahi à ce jour. Après deux échecs dans le Pas-de-Calais et à Marseille, l’international espoir français a quitté son pays pour voir si la pelouse était plus verte en Allemagne, espérant laisser ses déboires derrière lui. Hélas, pour l’heure, le compte n’y est pas. Pas du tout.

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À Francfort aussi, Wahi éprouve de grandes difficultés


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3 titularisations, 11 apparitions, 429 minutes de jeu, 1 but (en coupe d’Allemagne contre la modeste formation de D5, le FV Engers 07). Tel est le bilan famélique d’Elye Wahi à l’Eintracht Francfort depuis février, lui qui avait été recruté l’hiver dernier pour tenter de faire oublier Omar Marmoush, parti à Manchester City.

Arrivé de l’OM contre la coquette somme de 26 millions d’euros (plus gros montant de transfert de l’histoire du club de la Hesse), le natif de Courcouronnes n’a su pour l’instant conquérir ni le cœur des supporters, ni celui des dirigeants.

En effet, le 25 septembre dernier en conférence de presse, Dino Toppmöller, le coach des coéquipiers d’Ellyes Skhiri, se voyait interrogé sur la possibilité d’évoluer à deux pointes. Une éventualité balayée d’un revers de main par le technicien : « Peut-être ponctuellement au cours d’un match, mais pas à long terme. »

Or, le titulaire aujourd’hui indiscutable à la pointe de l’attaque s’appelle Jonathan Burkardt. Recruté cet été en provenance de Mayence, il avait pour mission d’une part de pallier l’inefficacité du Français et d’autre part de remplacer la star de l’équipe Hugo Ekitike, parti à Liverpool. L’international allemand de 25 ans (3 sélections) s’acquitte pour l’instant de sa tâche à la perfection : 4 buts en 8 matchs, performant en Ligue des Champions, il réalise un début de saison solide. Il n’a quitté le 11 de départ qu’à la deuxième journée en raison d’une douleur au dos. Ce qui avait d’ailleurs permis à Elye Wahi de débuter son seul match de la saison.

En plus du pragmatisme de son entraîneur, l’agacement de son directeur sportif commence à poindre. Interrogé le 8 octobre par le Frankfurter Rundschau, Timmo Hardung a eu du mal à cacher son impatience, tout en choisissant prudemment ses mots : « Dans certaines situations, en tant que club, il faut fermer les portes à l’extérieur et laisser notre équipe travailler. Notre boulot, c’est d’aider les joueurs en difficulté à s’améliorer. Mais il est vrai qu’Elye n’a pas encore été très heureux lors de ses apparitions. Son processus d’intégration et de progression ne s’est pas déroulé au niveau qu’on attendait. »

Ce qui agacerait également au club, c’est le degré d’implication et de sérieux de Wahi en dehors des terrains. Récemment, un article de l’Équipe évoquait au demeurant son régime alimentaire quelque peu surprenant pour un joueur de haut niveau. En effet, lors de l’interview menée à son domicile, le journaliste Yann Soudé, du quotidien sportif, semblait s’étonner que le cuisinier personnel du joueur s’attelle « à préparer le repas du soir : des tacos à la mexicaine qu’il a panés avec des Doritos écrasés, sauce barbecue ». Pas exactement diététique, surtout pour un joueur pointé du doigt pour ses blessures et son peu d’entrain à répéter les efforts.

En on, Timmo Hardung assure qu’il ne veut pas abandonner son attaquant : « Contrairement aux premiers mois, je sens une petite évolution chez lui. Pas au rythme que je souhaiterais. Mais on accepte quand même la voie des petits pas. » En off, il est déjà question de tenter de se délester de l’ancien Pailladin dès cet hiver.

Ce qui semble être une constante malheureuse chez lui, c’est sa tendance à se trouver des circonstances atténuantes partout où il échoue : besoin d’un temps d’adaptation à Lens (« À Montpellier, on jouait en transition, ici c’est différent »), pas complètement de sa faute à Marseille (« Malheureusement, ils ne m’ont pas laissé ma chance », « Je n’ai eu qu’un retard, pour un rendez-vous chez un médecin »), pas le bon schéma tactique à Francfort, pas de chance avec les blessures… Du côté du club comme des supporters, c’est surtout une sacrée remise en question qui est attendue, car en Bundesliga, les limites de la patience sont beaucoup plus vite atteintes qu’en Ligue 1.

Michy Batshuayi, arrivé de Galatasaray en même temps que Wahi et considéré à 32 ans comme un simple joueur de rotation, pourrait même se voir offrir très vite davantage d’entrées en jeu. C’est en tout cas ce que les supporters de l’Eintracht ont tendance à réclamer de plus en plus fort.

En attendant une prise de conscience indispensable, un sursaut ou un transfert, Elye Wahi devra donc probablement se contenter d’apparitions sporadiques. Après avoir fait vibrer la Mosson sur ses buts en 2023, tout ce qu’on lui souhaite c’est qu’il se reprenne enfin en main. À 22 ans, il n’est bien sûr pas trop tard. À condition de ne pas trop traîner quand même.

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